Après la tempête de la fin 2008 et du début 2009, des signes d'accalmie sont apparus au 2e trimestre : avec les premiers effets des plans de relance, le rythme de repli de l'activité a ralenti et certains pays enregistrent même une croissance positive. Ceci, en plus des améliorations observées sur les marchés financiers, conforte le scénario d'une stabilisation progressive de l'activité.

La reprise demeurerait toutefois fragile. Du fait de la forte progression du crédit hypothécaire tout au long des années 2000, le taux d'endettement des ménages aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne a augmenté, rendant leur situation financière insoutenable. En zone euro, ce sont les entreprises non financières qui sont très endettées. La résorption de ces déséquilibres internes pourrait prendre du temps. La consommation des ménages devrait rester relativement peu dynamique. Quant à l'investissement des entreprises, il continuerait d'être affecté par des perspectives de croissance encore modestes. Le commerce mondial, qui se redresserait après son décrochage de l'hiver, ne redémarrerait vraiment que courant 2010. Au total, après un repli sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale en 2009, l'activité peinerait à repartir franchement en 2010.

L'incertitude serait par ailleurs alimentée par le profil heurté de la reprise, profil qui s'expliquerait notamment par le calendrier de mise en oeuvre des mesures des plans de relance et par le cycle des stocks. La reprise pourrait prendre une physionomie plus ou moins régulière aux États-Unis, au Japon et en Allemagne. Dans certains pays, elle pourrait ne pas perdurer si les moteurs de la croissance à moyen terme ne sont pas au rendez-vous, soit parce que les ménages et les entreprises restent trop endettés (Espagne, Royaume-Uni), soit parce que les gains de compétitivité sont toujours faibles à moyen terme (Italie). Dans ce contexte de faiblesse de l'activité (croissance mondiale de – 1,0 % en 2009 puis de +2,9 % en 2010), l'inflation diminuerait sensiblement. Aux États-Unis, l'inflation sous-jacente hors loyer serait proche de zéro en 2010 tandis que les prix baisseraient de nouveau au Japon.

Trésor-Éco n° 66