Les crises américaine et japonaise trouvent leur origine dans l'éclatement de bulles spéculatives qui a rendu nécessaire le désendettement des agents privés, des ménages dans le cas américain et des entreprises non financières dans le cas japonais. Ce processus de désendettement sur fond de crise financière a conduit à l'enclenchement d'une spirale déflationniste dans le cas japonais. Aux États-Unis, malgré des similitudes, quant à la profondeur de la crise financière et à l'amplitude des excès à résorber, une spirale déflationniste « à la japonaise » semble peu probable.

Au Japon, l'entrée dans une spirale déflationniste à la suite d'une longue dépression résultait d'une succession de facteurs spécifiques, internes (délais de révélation des créances douteuses cachées) mais également externes (crise asiatique, appréciation du yen), qui est venue frapper une économie en situation d'extrême fragilité.

Les États-Unis pourraient éviter l'enclenchement d'une spirale déflationniste grâce à la mise en place d'une politique économique très agressive. Les autorités américaines concentrent leurs efforts pour éviter de reproduire les erreurs des autorités japonaises. Leur gestion de la crise semble ex ante plus réactive et de plus grande ampleur : plans de relance budgétaire rapides, ciblés et massifs, baisses de taux agressives, mesures non conventionnelles de politique monétaire et mise en place d'une structure de défaisance rachetant les « actifs toxiques ».

La baisse des prix à la consommation en glissement annuel observée depuis mars 2009 aux États-Unis s’explique essentiellement par un effet base sur les prix de l'énergie. Elle ne serait que temporaire.

Trésor-Éco n° 62