L'amplification de la crise financière à l'automne 2008 a conduit à une violente contraction de l'activité en fin d'année. La forte baisse du prix des actifs financiers et le durcissement des conditions de financement ont en effet provoqué une diminution brutale de la demande intérieure dans les pays dont la croissance était largement fondée sur l'endettement et dont les agents sont très sensibles aux effets de richesse (États-Unis, Royaume-Uni, Espagne). Pour les pays tournés au contraire vers l'extérieur, c'est principalement la baisse des exportations qui a entraîné le reste de l'économie (Allemagne, Japon).

Face à cette situation, gouvernements et banques centrales se sont employés à restaurer la confiance sur les marchés financiers, à recapitaliser les systèmes bancaires et à soutenir l'économie réelle. Les banques centrales ont procédé à des baisses agressives de taux d'intérêts, complétées par la mise en place de politiques «  non conventionnelles » (injections de liquidités, achats directs de titres publics ou privés). Les plans de relance annoncés par les gouvernements comprennent des mesures de dépenses budgétaires qui devraient significativement soutenir la croissance. Parallèlement, la baisse de l'inflation consécutive à la chute des prix du pétrole et des matières premières depuis la fin de l'été 2008 aura un effet favorable sur le pouvoir d’achat des ménages.

La consolidation sera sans doute longue dans les pays qui doivent réduire leur endettement et résorber des excès d'investissement. En Espagne et au Royaume-Uni, l'activité continuerait ainsi à se contracter tout au long de 2009, tandis que les États-Unis parviendraient à retrouver une croissance positive grâce à l'ampleur du plan de relance mis en place.

Dans ce contexte d'atonie de l'activité en 2009 (croissance mondiale de
– 0,6 %) et en 2010 (croissance mondiale de 2,4 %), l'inflation diminuerait sensiblement. Aux États-Unis, l'inflation sous-jacente hors loyer serait ainsi nulle fin 2010, tandis que l'appréciation du yen replongerait le Japon dans la déflation dès le premier semestre 2009.

Ce scénario international difficile et particulièrement incertain est sujet à des aléas beaucoup plus nombreux qu’à l’accoutumée.

Trésor-Éco n° 55