L'un des premiers indicateurs du début de la crise financière à l'été 2007 a été la chute brutale des indices calculés à partir des CDS sur un panier d'obligations adossées aux crédits subprime. Dernièrement, la détérioration de la situation dans les pays émergents a été perceptible par la forte augmentation des primes de CDS sur les titres souverains de ces pays.

Les CDS ou « Contrats d'échange sur le risque de défaut » permettent de se protéger contre les aléas de crédit sur les obligations de référence (corporate ou souveraine).  Les CDS permettent aussi de réduire les exigences en capitaux propres des banques puisqu'ils constituent une garantie contre le risque de défaut. Les CDS sont en conséquence un outil de couverture des risques largement utilisé par les agents financiers (banques, hedge funds…). Le marché des CDS s'est de ce fait considérablement développé depuis 5 ans.

Comme pour tous les marchés de gré à gré, le risque de contrepartie y est élevé car il n'existe pas de chambre de compensation assurant la garantie des engagements via un système d'appels de marge et de collatéraux. La faillite d'un acteur majeur (Lehman Brothers, AIG…) peut ainsi accentuer le risque systémique, bien que plusieurs procédures établies par l'ISDA aient jusqu'à présent prouvé leur efficacité pour organiser le dénouement des contrats sur les CDS.

Le développement des CDS contribue à diminuer les exigences totales de fonds propres des systèmes bancaires : la réduction des exigences de fonds propres pour l'acheteur de CDS (l'acheteur de protection) est en effet supérieure aux exigences supplémentaires de fonds propres imposées au vendeur.

Les primes de CDS permettent d'estimer les probabilités de défaut anticipées par les marchés et sont ainsi un indicateur avancé des craintes sur la solvabilité des entreprises ou des États. Toutefois, l'utilisation directe des primes de CDS pour calculer les taux de défaut anticipés est affectée par plusieurs biais.

Trésor-Éco n° 52