En 2006, la dépense moyenne des départements était de 913,4 € par habitant et près de 50% de cette dépense était imputable aux dépenses d'action sociale, soit 27Md€.

Entre 1992 et 2006, deux périodes peuvent être distinguées au sein de l'évolution des dépenses d'action sociale : une période stable, de 1992 à 1999, au cours de laquelle la compétence « action sociale » départementale n'a pas connu de changement de périmètres ni de transferts de compétences. Une période plus instable, de 2000 à 2006, où des changements de périmètres importants de la compétence action sociale départementale ont eu lieu.

L'analyse descriptive montre également que des disparités importantes existent entre les départements en matière de dépense sociale par habitant. Ces disparités observées sont cependant largement imputables aux déterminants attendus de la dépense sociale (part des personnes âgées, des jeunes, des bénéficiaires du RMI, ...), et apparaissent ainsi très corrélées aux caractéristiques sociodémographiques et économiques des départements. Ceci est très nettement confirmé par l'analyse économétrique puisque l'équation de dépense estimée permet d'expliquer 84% de la variance des dépenses d'action sociale départementale.

La part résiduelle de la variance des dépenses, c’est à dire celle qui n’est pas expliquée par les déterminants identifiés de la dépense, peut être interprétée comme reflétant une composante discrétionnaire de la dépense sociale d'un département. Or, celle-ci n'apparaît pas distribuée de façon aléatoire sur le territoire, mais semble au contraire « régionalisée ». Ceci s'interprète comme le fait que des départements proches se ressemblent davantage que des départements éloignés. Cette régionalisation tempère l'idée que la dépense sociale des départements serait exclusivement une « figure imposée ».

Trésor-Éco n° 48