L'économie mondiale se trouvait dans une situation dégradée à l'été 2008, avant même de subir les conséquences de l'aggravation brutale de la crise financière qui s'est produite depuis mi-septembre.

Déjà, depuis l'été 2007, l'activité dans le monde avait ralenti, en raison des conséquences du retournement immobilier américain sur les marchés financiers mondiaux à partir d'août 2007, et de la hausse des prix des matières premières - le prix du baril de pétrole a atteint un niveau record de 147 $ le baril en juillet 2008. En un an, l'activité a ralenti dans quasiment tous les pays industrialisés ; elle s'est même contractée au 2ème et au 3ème trimestre en zone euro et au Japon et au 3ème trimestre aux États-Unis et au Royaume-Uni. Si elle s'est globalement montrée relativement résiliente dans les pays émergents, elle a toutefois ralenti au 3ème trimestre en Chine.

À partir de mi-septembre 2008, la crise financière s'est considérablement aggravée, notamment après la faillite de la banque Lehman Brothers, provoquant un durcissement des conditions d'offre de crédit et une chute des valeurs boursières. La situation de défiance généralisée pousse les institutions financières à réduire leur levier d'endettement et à restreindre le crédit aux ménages et aux entreprises. Grâce à des interventions massives de la part des autorités, en particulier sous la forme de recapitalisations d'institutions en difficulté, la situation de la sphère financière semble stabilisée mais demeure extrêmement fragile au début du mois de novembre.

Les conséquences de la crise financière sur l'économie réelle sont multiples : restriction du crédit, baisse de la confiance et effets de richesse négatifs. Ainsi, les perspectives de croissance mondiale pour 2009 apparaissent très dégradées.

La croissance des pays émergents devrait elle aussi ralentir dans le sillage des économies occidentales.

Dans ce contexte de grande incertitude entourant les prévisions pour l’économie mondiale, la baisse des prix du pétrole et des matières premières intervenue depuis l'été et les réactions de politique économique devraient contribuer à atténuer le choc sur l'activité.

Trésor-Éco n° 47