Dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, les États membres de l'Union Européenne se sont engagés à mener d'importantes réformes structurelles entre 2000 et 2010. Ces réformes devraient stimuler l'offre et la demande et donc apporter des gains importants en termes d'activité au pays qui les met en œuvre.

Dans une union monétaire telle que la zone euro, les réformes structurelles mises en place par l'un des États membre affectent également l'économie des autres membres par l’intermédiaire des variations de compétitivité relative et de la réaction de la politique monétaire commune.

Les réformes structurelles visant à accroître la concurrence sur les marchés des biens et des services ont des effets positifs à la fois sur l'activité, la consommation et le pouvoir d'achat dans le pays qui les met en place. Lorsqu’il s’agit de réformes concernant le secteur abrité, elles ont également un effet positif à court-terme dans les autres pays de la zone euro. En revanche, lorsqu'elles concernent le secteur exposé à la concurrence internationale, elles peuvent avoir des effets externes négatifs, substantiels à court terme, et d'autant plus grands que le pays qui réforme seul est de grande taille. Il y aurait donc des gains à une coordination des réformes des secteurs exposés au sein de la zone euro.

Une augmentation du degré de flexibilité sur le marché du travail aurait des effets positifs sur l'activité, le volume d'heures travaillées et la masse salariale totale, malgré une baisse du salaire réel par heure travaillée. Une réforme simultanée dans l'ensemble de la zone euro permettrait de limiter l'impact négatif sur les salaires horaires, sans toutefois l'éliminer complètement à court terme.

Une solution favorable à l'activité et au pouvoir d'achat des salaires horaires pourrait être alors demener simultanément les réformes du marché du travail et du secteur abrité de la concurrence internationale dans l'ensemble de la zone euro.

Trésor-Éco n° 38