L'existence d'un fort excédent courant japonais sur fond de relative faiblesse du yen ces dernières années est une source d'interrogation et contribue à la poursuite des déséquilibres des paiements internationaux.

Au-delà du rôle joué par les politiques macroéconomiques au Japon (et notamment la faiblesse des taux directeurs), une baisse de la préférence des ménages japonais pour les titres domestiques (home bias) est l’une des pistes parfois avancées pour expliquer la faiblesse du yen : ceux-ci achèteraient davantage d’actifs étrangers pour rééquilibrer leurs portefeuilles, dans lesquels les actifs japonais étaient jusque là «sur-pondérés». Un examen des titres détenus par les ménages japonais ne permet cependant pas de conforter cette hypothèse.

On montre ici que la faiblesse du yen jusqu'à l'été 2007 a été en partie due à des opérations spéculatives dites de « portage » sur le marché des changes (carry trades). Ces opérations, réalisées notamment par échange de produits dérivés, sont difficiles à bien identifier. Elles peuvent en outre être porteuses d'instabilité puisqu'elles sont susceptibles de bouleverser le financement de certaines économies en cas de modification des anticipations des opérateurs de marché.

De fait,  les périodes de plus forte volatilité sur les marchés se sont accompagnées d’une rapide appréciation du yen et en contrepratie d’une dépréciation d'autres devises (Islande, Australie, Royaume-Uni, Afrique du Sud…). À partir de l'estimation d'un portefeuille optimal, il est possible de déterminer quelles sont les devises susceptibles de subir de fortes corrections. 

Trésor-Éco n° 33