Pakistan - Veille hebdomadaire du 24/10/2025
Chaque semaine, retrouvez l’actualité économique du Pakistan dans les brèves économiques et financières pour la région Asie du Sud et sur la page internet du Service économique d’Islamabad.
Excédent du compte courant de 110 M USD en septembre
En septembre 2025, le Pakistan a enregistré un excédent du compte courant de 110 M USD, marquant une nette amélioration par rapport au déficit de 52 M USD en septembre 2024. Cette évolution positive est principalement attribuée à l’augmentation des transferts de migrants, et contraste avec les prévisions anticipant un déficit plus important. Sur le cumul du 1er trimestre de l’exercice budgétaire 2026, le déficit du compte courant s’établit à 594 M USD, contre 502 M USD lors du même trimestre de l’exercice précédent.
En matière d’échanges commerciaux, les exportations progressent : elles ont atteint 3,43 Mds USD en septembre 2025 (+4,5 % en g.a.), tandis que les exportations du 1er trimestre 2026 s’élèvent à 10,1 Mds USD, soit une progression de 8,2 % par rapport au premier trimestre 2025. Les exportations de services IT ont atteint un record de 366 M USD en septembre. Les importations ont également progressé : elles ont atteint 6,0 Mds USD en septembre (+6,3 % en g.a.), portant le cumul du trimestre à 18,5 Mds USD, contre 17,1 Mds USD en 1QFY25.
Les transferts de migrants se sont élevés à 3,2 Mds USD en septembre (+11 % en g.a.) et 9,5 Mds USD sur le trimestre (+8,4 % par rapport au T1 2025).
Le compte financier a enregistré un excédent de 151 M USD en septembre, avec un déficit cumulé de 527 M USD pour le T1 2026, en nette amélioration par rapport aux 921 M USD du T1 2025. Les investissements directs étrangers (IDE) nets se sont établis à 186 M USD en septembre, en baisse par rapport aux 417 M USD de l’an dernier, portant le cumul trimestriel à 569 M USD contre 864 M USD au T1 2025.
Enfin, la balance des paiements de septembre 2025 a affiché un excédent de 77 M USD, contrastant fortement avec le déficit de 347 M USD de la même période l’an dernier, tandis que le cumul du 1er trimestre FY26 se traduit par un excédent de 274 M USD, contre 383 M USD de déficit en 1QFY25.
September sees $110m surplus after two months - Newspaper - DAWN.COM
IT exports hit record $366m in September - Newspaper - DAWN.COM
La SBP table sur une croissance de 3,25% pour l’exercice 2026
Dans son rapport annuel sur l'économie pour l'exercice 2024-2025 (Annual Report 2024-25 The State of Pakistan’s Economy), la Banque centrale (State Bank of Pakistan – SBP) met en avant plusieurs facteurs ayant contribué à la stabilité macroéconomique du pays. La mise en œuvre du programme du FMI dans le cadre de la facilité élargie de crédit (Extended Fund Facility (EFF) a joué un rôle central, renforçant la confiance des marchés et soutenant la consolidation des finances publiques. Cette stabilité a été également favorisée par une politique monétaire prudente, une baisse des cours mondiaux des matières premières et une augmentation des transferts de travailleurs expatriés. En conséquence, le déficit courant a été maîtrisé, affichant un excédent notable pour la première fois en 14 ans.
Concernant la croissance économique, la SBP a révisé à la hausse sa prévision pour l'exercice 2024-2025, la portant à 3,02 %, contre une estimation initiale de 2,68 %. Cette révision est attribuée à une reprise significative de l'activité industrielle au quatrième trimestre, notamment dans les secteurs de la production d'électricité, de gaz, de l'approvisionnement en eau et de la construction.
Pour l'exercice 2025-2026, la SBP projette une croissance du PIB réel d'environ 3,25 %, se situant dans la fourchette inférieure de ses prévisions antérieures. Cette projection prend en compte une reprise partielle de l'activité industrielle, bien que des risques macroéconomiques subsistent, notamment en matière d'inflation, de comptes fiscaux et de soldes extérieurs. La banque centrale anticipe également que l'inflation globale pourrait dépasser 7 % au cours du second semestre de l'exercice, dépassant ainsi la fourchette cible de 5-7 % fixée pour le moyen terme.
Intérêt du Pakistan pour rejoindre la nouvelle banque de développement des BRICS
Le gouvernement pakistanais a confirmé avoir officiellement engagé les démarches pour rejoindre la Nouvelle Banque de Développement (NDB) du groupe BRICS, avec le soutien de la Chine. Selon le ministère des Finances, cette adhésion vise à diversifier les sources de financement du pays et à renforcer la coopération avec les grandes économies émergentes.
Le Pakistan espère bénéficier de nouvelles lignes de crédit pour financer des projets d’infrastructures, d’énergie et de résilience climatique, dans la continuité de son programme de réformes soutenu par les institutions multilatérales. Pékin a exprimé son appui à cette candidature, qu’il considère comme un prolongement naturel du partenariat stratégique entre les deux pays et du corridor économique sino-pakistanais (CPEC).
L’intégration du Pakistan à la NDB offrirait au pays un accès privilégié à des financements concessionnels, à un moment où les besoins d’investissement public restent élevés — estimés à environ 3 % du PIB par an pour les infrastructures et l’adaptation climatique — et où les marges de manœuvre budgétaires demeurent limitées.
Impact économique des inondations de la mousson 2025
Le ministre pakistanais des Finances, Muhammad Aurangzeb, a indiqué que les récentes inondations survenues au Pendjab et au Sindh devraient retrancher jusqu’à 0,2 point de pourcentage à la croissance du PIB de l’exercice budgétaire 2026. Ces intempéries ont détruit plusieurs centaines de milliers d’hectares de terres cultivées, notamment de riz et de coton, et endommagé des infrastructures rurales et industrielles essentielles. Le coût économique direct est estimé à près de 1 milliard de dollars, tandis que la hausse des prix des denrées périssables — légumes, fruits et produits laitiers — pourrait entraîner une remontée temporaire de l’inflation alimentaire de 1,5 à 2 points sur le trimestre en cours.
Malgré cette dégradation conjoncturelle, le gouvernement a choisi de ne pas solliciter d’aide étrangère immédiate, préférant mobiliser des ressources internes et des lignes de financement déjà existantes pour les opérations de secours et la réhabilitation des zones sinistrées. Le ministre a rappelé que le pays disposait d’une certaine marge budgétaire grâce à l’amélioration des recettes fiscales et à la stabilisation du déficit courant.
Sur le plan industriel, la croissance de la grande industrie manufacturière (LSM) a ralenti à 1,2 % en glissement annuel en août, contre 4,4 % le mois précédent, en raison des perturbations logistiques et de la hausse des coûts énergétiques. Les secteurs du textile, du ciment et des biens de consommation ont été les plus affectés. Les autorités misent sur les programmes de reconstruction et les incitations budgétaires annoncées dans la loi de finances 2026, notamment pour le secteur de la construction, afin de compenser partiellement ces effets et de préserver la trajectoire de redressement économique amorcée depuis 2024.
Govt chose not to seek foreign aid after floods: Aurangzeb - Pakistan - DAWN.COM
Large-scale manufacturing growth decelerates on flood impact - Business - DAWN.COM
Le Japon rejoint le pool de bailleurs du projet Reko Diq
Le gouvernement pakistanais a annoncé une nouvelle avancée majeure dans le financement du projet minier de Reko Diq, avec l’entrée de la Japan Bank for International Cooperation (JBIC) au sein du consortium de bailleurs internationaux. JBIC rejoint ainsi la Société financière internationale (SFI), la Banque asiatique de développement (BAsD), la Banque islamique de développement (IsDB) et plusieurs partenaires publics et privés déjà engagés dans le cofinancement de ce projet stratégique, l’un des plus importants du pays dans le secteur des ressources naturelles.
Parallèlement, le Pakistan renforce ses capacités dans le domaine minier avec l’inauguration à Islamabad du Geoscience Advanced Research Laboratories (GARL), laboratoire modernisé du Geological Survey of Pakistan (GSP), en présence du Premier ministre Shehbaz Sharif et du chef de l’armée, le maréchal Asim Munir. À cette occasion, le chef du gouvernement a rappelé que le développement du secteur minier constituait une priorité nationale, essentielle pour diversifier la structure économique, attirer les investissements étrangers et accroître les exportations de matières premières à haute valeur ajoutée.