Placée sous le haut patronage du Président Abdel Fattah al-Sissi et coorganisée par le ministère du Pétrole, la 8ᵉ édition du salon EGYPES s’est tenue au Caire du 17 au 19 février, réunissant 47 000 participants – une hausse de 34 % par rapport à l’édition précedente, et 500 exposants. L’édition 2025 du salon a réuni des acteurs égyptiens et internationaux du secteur pétrolier et gazier issus de 120 pays.

Une dizaine d’accords ont été signés en marge du salon, portant sur le développement des énergies renouvelables, les infrastructures de recharge de véhicules électriques, l’efficacité énergétique et de nouveaux projets dans les hydrocarbures.

Ces accords sont principalement portés par des groupes égyptiens parfois en partenariat avec des entreprises internationales (chinoises, saoudiennes, italiennes et allemandes). Un partenariat a également été conclu avec le ministère grec de l’Environnement. Le temps fort du salon a été la signature d’un accord-cadre entre l’Égypte et Chypre, en partenariat avec TotalEnergies et ENI, en présence des présidents égyptien et chypriote. S’inscrivant dans la continuité du sommet tripartite Égypte-Grèce-Chypre de décembre 2024, cet accord établit les principes commerciaux du transfert du gaz extrait du champ offshore Cronos vers les infrastructures de liquéfaction égyptiennes. La Chine, les pays du Golfe, les États-Unis et l’Italie comptaient parmi les délégations les plus représentées, avec également une présence française notable.

Les interventions de six ministres[1] ont permis au gouvernement d’affirmer ses ambitions énergétiques et de souligner le succès de la coordination interministérielle.

Le ministre du Pétrole, Karim Badawi, a mis en avant les opportunités proposées par l’Égypte dans le cadre de projets gaziers (forage de 151 puits en six mois, appel d’offres en cours pour 12 blocs d’exploration en Méditerranée et dans le Delta, etc.). La collaboration entre les ministères du Pétrole et de l’Électricité a été mise en avant, ces derniers se félicitant d’avoir mis fin ensemble aux délestages estivaux. Le ministre de l’Électricité a insisté sur l’enjeu stratégique de l’intégration au réseau des 22 GW d’énergies renouvelables en développement, un point également souligné par le ministre des Finances. Ce dernier a d’ailleurs été le seul à évoquer les défis persistants du secteur, sans toutefois mentionner la dépendance du pays aux importations de GNL depuis l’été.

La conférence a également été l’occasion pour de nombreux acteurs du secteur privé de mettre en avant l’avantage compétitif de l’Égypte dans le secteur énergétique.

L’Égypte est perçue comme un hub énergétique attractif grâce à son faible coût de rachat de l’électricité, qui séduit les industriels. La priorité sera désormais d’obtenir des certifications vertes pour sécuriser les exportations, et de développer un cadre réglementaire adapté, essentiel pour attirer des financements privés. Les panelistes ont également appelé l’Égypte à capitaliser sur son positionnement géographique pour renforcer ses liens avec l’Europe, marché stratégique. Toutefois, si la transition énergétique a été abordée, les discussions ont été dominées par les enjeux hydrocarbures.



[1] M. Karim Badawi, Ministre du Pétrole et des Ressources Minisères ; M. Ahmed Kouchouk, Ministre des Finances, M. Mahmoud Esmatt, Ministre de l’Électricité et des Énergies Renouvelables ; Mme Yasmine Fouad, Ministre de l’Environnement ; M. Mohamed Shimi, ministre des Entreprises publiques ainsi que M. Hassan El Kahtib, Ministre de l’Investissement.