Flash conjoncture France - La consommation en énergie face aux variations de températures
Dans la nomenclature des comptes nationaux trimestriels de l’Insee, les dépenses de consommation en « énergie, eau, déchets » des ménages recouvre principalement l’énergie domestique, à savoir le gaz et l’électricité. Ce poste, qui représente 4 % de la consommation totale des ménages, est ainsi très sensible aux variations des températures.
Dans la nomenclature des comptes nationaux trimestriels de l’Insee, les dépenses de consommation en « énergie, eau, déchets » des ménages regroupent l’énergie domestique, à savoir le gaz et l’électricité, qui représente les trois quarts de ces dépenses, ainsi que celles liées à l’eau courante et au traitement des déchets. Dans son ensemble, ce poste représente 4 % de la consommation totale des ménages. Il fait l’objet d’une grande volatilité : en effet, bien que son évolution trimestrielle moyenne soit de l’ordre de +0,0 % entre 2010 et 2019, la moyenne absolue des évolutions est de 3,0 % et une fois sur quatre, l’évolution va au-delà des 5 %, avec régulièrement des coups et contre-coups successifs.
Cette grande volatilité s’explique principalement par la forte sensibilité des dépenses de chauffage aux températures, notamment entre octobre et mai. Les dépenses de consommation étant corrigé des variations saisonnières et des jours ouvrés, les températures doivent également être corrigées : c’est l’écart aux normales saisonnières qui contribue aux variations de la consommation d’énergie. En particulier en hiver, des températures anormalement douces induisent une moindre consommation d’énergie, alors qu’a contrario, des températures plus fraîches que de saison entrainent une consommation d’énergie accrue. Sur la période estivale, il n’y a pas de besoin de chauffage : la consommation (non corrigée de ses variations saisonnières) est inférieure d’environ 20 % à celle des mois d’hiver, mais aussi peu sensible aux écarts de températures et donc moins volatile. Si les épisodes de fortes chaleurs ont un impact sur le PIB, comme l’a présenté le Flash du 11 juillet 2025, cela se reflète davantage par leurs effets sur la production, en particulier agricole, que sur la consommation d’énergie des ménages, du fait d’une climatisation au domicile peu répandue selon une étude du SDES (cet impact est toutefois significatif sur les consommations intermédiaires du secteur tertiaire).
En s’intéressant aux données mensuelles d’avril, on constate une baisse de la consommation d’énergie de –8,4 %, qui s’explique par des températures particulièrement clémentes. Cette baisse massive d’avril a été en partie compensée en mai, sans toutefois retrouver le niveau de mars. Une baisse de la consommation en énergie est donc attendu pour le 2e trimestre 2025. Une prévision de la consommation d’énergie peut être réalisée à partir des données de consommation résidentielle produites par Enedis : pour juin, ces données permettent d’attendre une nouvelle progression, permettant de retrouver un niveau de consommation proche du mois de mars. Si la consommation retrouvait un niveau habituel au 3e trimestre, cela constituerait un net contre-coup haussier.