Flash conjoncture France - Les variations de stocks, miroir du commerce extérieur.

Les variations de stocks, miroir du commerce extérieur

Une contribution à la croissance mesure l’impact de chaque composante de la demande (consommation, investissement, commerce extérieur, variation de stocks) sur l’évolution du PIB. Celle du commerce extérieur dépend du solde entre exportations et importations. Quant aux variations de stocks, elles correspondent à l’écart entre la production de biens et le reste de la demande.

Au 1er trimestre 2025, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été négative (−0,8 point après 0,0 point). En revanche, les variations de stocks ont contribué positivement à hauteur de +1,0 point, évoluant en miroir du commerce extérieur. En effet, les mouvements de stocks suivent généralement une dynamique inverse à celle du solde extérieur (cf. graphique). 

Contributions au PIB en pt de %

  Graphique : Contributions à la croissance du PIB des variations de stocks et de commerce extérieur

 

Cela s’explique notamment du fait des grandes opérations commerciales (livraisons de paquebots, de très gros porteurs dans l’aviation) qui influencent simultanément ces deux composantes. Un exemple récent de plus d’un milliard d’euros en France est la construction du paquebot Utopia of the Seas. Ce navire a vu le début de sa construction au 3e trimestre 2022 et a été livré au 2e trimestre 2024. La production associée à sa construction a été enregistrée progressivement, trimestre après trimestre, dans les variations de stocks. Au 2ᵉ trimestre 2024, la livraison du paquebot a représenté une hausse des exportations de plus d’un milliard d’euros, soutenant les exportations totales. En parallèle, la livraison du paquebot a également entraîné un déstockage du même montant, pesant négativement sur la contribution des variations de stocks à la croissance. Ainsi, la contribution nette à la croissance du PIB correspond à la valeur ajoutée générée par la construction du paquebot, c’est-à-dire sa production totale moins la consommation intermédiaire, comptabilisée au fil des trimestres.

En revanche, les mouvements des contributions des variations de stock et du commerce extérieur peuvent devenir positivement corrélés en période de crise. Par exemple, en 2008, les contributions des variations de stocks et les échanges extérieurs (importations et exportations) ont simultanément reculé pendant plusieurs trimestres : ils étaient tous deux affectés par la chute de la demande intérieure et extérieure. Lors des premiers trimestres de la crise sanitaire, les contributions des variations de stocks et du commerce extérieur se sont également désynchronisées, en raison des perturbations atypiques liées à la crise sanitaire, comme (i) les interruptions des chaînes d’approvisionnement, qui ont ralenti la disponibilité des intrants nécessaires à la production, et (ii) les fluctuations asynchrones de la demande intérieure et extérieure, liées aux confinements et aux politiques de relance différenciées entre pays.