Nouvelles d’Espagne et du Portugal - Agriculture et Pêche n°36
Actualités politiques
Espagne
Nouvelle hausse du salaire minimum: une décision critiquée par le patronat et les syndicats agricoles
Une nouvelle revalorisation du salaire minimum a récemment été approuvée par le Conseil des ministres, la septième décidée par la coalition Parti Socialiste-SUMAR depuis son arrivée au pouvoir en 2018. Portée par la Ministre du Travail, cette mesure fixe le salaire minimum à 1 184 euros brut par mois (sur 14 mensualités), soit une hausse de 50 euros par rapport à 2024. À titre de comparaison, il était de 735 euros en 2018, soit une progression de 61 %, alors que l’inflation sur la même période n’a augmenté que de 23 %, selon le gouvernement. Les principaux bénéficiaires de cette revalorisation sont les travailleurs du secteur agricole (31 %), des services (14,3 %), de l’industrie (5,9 %) et de la construction (3,4 %). Applicable rétroactivement à partir de janvier 2025, cette hausse concernera plus de 2,5 millions de personnes, majoritairement des femmes (65 %) et des jeunes (25%). Cette décision a toutefois suscité des oppositions, notamment de la Confédération espagnole des organisations entrepreneuriales (CEOE, équivalent MEDEF), qui plaidait pour une hausse limitée à 3 % et qui a refusé de signer l’accord. Les syndicats agricoles ont également exprimé leur mécontentement, dénonçant un manque de concertation. Les quatre principales organisations du secteur (ASAJA, COAG, UPA et Unión de Uniones) craignent une fragilisation de l’agriculture. Le président d’ASAJA met en garde contre les difficultés économiques que cette augmentation pourrait engendrer pour de nombreux producteurs, soulignant également que la réduction du temps de travail, autre mesure sociale discutée récemment, obligera à recruter davantage de main-d’œuvre, augmentant ainsi les coûts de production. Il réclame des compensations financières du gouvernement et estime que cette mesure coûtera environ un milliard d’euros au secteur agricole. L’organisation UPA (Union des petits agriculteurs) reconnaît les avancées en matière de droits des travailleurs, mais alerte sur les répercussions possibles sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. De son côté, l’Association de l’hôtellerie en Espagne partage ces inquiétudes, estimant que sans amélioration de la productivité, les entreprises risquent de devoir réduire leurs effectifs, avec des conséquences sur l’emploi.
Augmentation des fonds spéculatifs en agriculture
Depuis plusieurs années, des voix s’élèvent en Espagne contre l’arrivée de fonds d’investissements spéculatifs dans le secteur agricole. Selon le syndicat COAG, cette tendance qualifiée d’“uberisation” du secteur est aujourd’hui particulièrement visible dans les régions d’Andalousie, d’Estrémadure et plus récemment d’Aragon. Depuis 2019, on constate ainsi une augmentation de 20% des achats-reventes de terrains agricoles, principalement du fait d’investisseurs en quête de rentabilité grâce aux cultures permanentes irriguées notamment pour la production de « super aliments » comme les amandes ou pistaches. En Espagne, 900 fonds possèderaient jusqu’à 100 Md€ de capital agricole. Dans la région Aragon, ces nouveaux arrivants ont pour effet de concentrer les surfaces (le nombre d’exploitations de plus de 100 ha a ainsi augmenté de 20% depuis 2009), de rendre plus difficile l’accès à la terre pour les jeunes agriculteurs et d’intensifier les pratiques agricoles à rebours de la transition environnementale. Le syndicat dénonce également le risque d’« accaparement vert », c’est-à-dire l’investissement dans la production agricole pour monétiser des crédits carbone aux seules fins de générer des bénéfices économiques et non de promouvoir une agriculture réellement durable.
Portugal
L’ancien Premier ministre portugais António Costa assume la Présidence du Conseil européen
Le 29 novembre dernier, Charles Michel a passé le flambeau de la présidence du Conseil européen à l’ancien Premier ministre portugais socialiste António Costa. Le nouveau président du Conseil a assumé officiellement son poste le 1er décembre 2024, déjà confronté à de nombreux défis : guerre en Ukraine, nouvelles relations transatlantiques après la réélection de Donald Trump, ingérence russe dans les élections roumaines et géorgiennes, négociation du nouveau cadre financier pluriannuel de l’UE.
Le gouvernement Montenegro tombe, un an tout juste après les législatives du 10 mars 2024
Après la démission surprise d’Antonio Costa en novembre 2023 qui avait provoqué les législatives anticipées de mars 2024, gagnées d’une faible marge par la droite, une nouvelle crise politique portugaise est survenue le 11 mars dernier. Tentant de se défaire des accusations parues dans la presse sur de possibles conflits d’intérêts de sa société familiale, le premier Ministre Luis Montenegro, a proposé un vote de confiance à l’Assemblée de la République. Un front commun entre tous les partis d’opposition (parti socialiste et extrême droite notamment) a abouti au refus de la confiance et à la chute du gouvernement. Les ministres doivent désormais expédier les affaires courantes jusqu’au 18 mai, date des nouvelles élections législatives. Luis Montenegro sera sans doute à nouveau candidat aux élections mais les premiers sondages donnent des résultats très serrés avec le parti socialiste et la couleur du futur gouvernement dépendra donc de la capacité des partis à former des coalitions, dans le contexte de la montée du parti d’extrême droite Chega.
Actualités climatiques
Le niveau de stockage de l’eau repasse au-dessus de la moyenne décennale pour la première fois depuis plusieurs mois
La pluie a fait son retour sur l’ensemble de la péninsule ibérique durant toute la fin de l’hiver. En mars 2025, la région a connu des précipitations trois fois supérieures à la normale selon l’Aemet (l’agence météorologique espagnole), mettant fin à une sécheresse persistante. En un mois, les réservoirs de l’Espagne ont accumulé 7385 hm³ d’eau, soit l’équivalent d’un an et demi de consommation urbaine. Le taux global de remplissage des réservoirs atteint 71,2 % avec +22.7% en seulement trois semaines, soit 13 points de plus qu’en 2024 et 10 points au-dessus de la moyenne des dix dernières années. Au Portugal, les réservoirs sont remplis à 92% avec 83% des ouvrages à plus de 80%.
Cette situation a particulièrement bénéficié aux principaux bassins fluviaux. Le Tage, le plus grand du pays, est rempli à 81,8 %, soit 20 points au-dessus de la moyenne décennale. Le Guadiana est à 65,3 %, et le Guadalquivir, gravement touché par la sécheresse ces dernières années, a doublé ses réserves, atteignant 58,1 %. Grâce à ces précipitations, l'Andalousie est sortie de l'état d'alerte sécheresse dès avril, à l'exception de la province d'Almería, qui demeure à l’état officiel de « situation préoccupante ». Pour le reste de la région, des discussions sont en cours en vue d'assouplir les restrictions concernant l'irrigation agricole. Les pluies ont également aidé à la récupération du parc naturel de Doñana, l’une des principales zones humides d'Espagne, avec un cumul de 595 mm de pluie tombée depuis septembre. Cependant, il n’existe pas encore de données précises sur l’état de rétablissement de la zone. Doñana est une région sensible, riche en biodiversité et soumise à une forte pression agricole dont la dégradation du milieu avait nourri une forte controverse lors de la campagne électorale de 2023.
En Catalogne, région fortement affectée par la sécheresse ces dernières années, les réservoirs des bassins internes, qui approvisionnent 80 % de la population, sont passés de 31,4 % début mars à 55 %, le niveau le plus élevé depuis 2022. Cela a permis aux autorités de lever progressivement les restrictions : 34 municipalités de l’Empordà (nord est) ne sont plus en état d’urgence, et plus de 100 localités de Gérone sont passées à un état d’alerte moins sévère. Le mois de mars 2025 est l’un des plus pluvieux de l’histoire de la péninsule comparable à celui de 2018.
La fédération des irrigants souhaite que 90 % de l'irrigation espagnole soit modernisée d'ici 2033
La Fédération espagnole des communautés d'irrigants (FENACORE) a proposé lors du Congrès national de l'environnement (CONAMA), de faire passer le taux actuel d'irrigation dite « modernisée » (goutte-à-goutte et aspersion) de 81 % à 90 % au cours du prochain cycle de planification hydrologique sur lequel elle travaille déjà et qui s'étendra jusqu’en 2033. L'objectif de cette proposition est de concevoir une stratégie d'économie d'eau pour faire face aux adversités du changement climatique, qui implique des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations et les sécheresses qui entraîneront un manque de disponibilité de l'eau et l'impossibilité de répondre à la demande. Face à cette réalité, les irrigants insistent sur l'importance de continuer à utiliser l'eau de la manière la plus efficace possible ; une stratégie dans laquelle ils sont déjà plongés, puisque les systèmes d'irrigation espagnols ont réduit la consommation d'eau de 15 % ces dernières années et sont parmi les plus modernisés d'Europe.
Vers une résolution des conflits hydriques entre l’Espagne et le Portugal ?
Le 23 octobre 2024, l’Espagne et le Portugal ont signé des accords historiques sur l’eau à l’occasion du 35ème Sommet Ibérique organisé à Faro, en présence des Premiers ministres Pedro Sanchez et Luís Montenegro. La question était jusqu’alors régie par la Convention d’Albufeira signée en 2000 mais faisait depuis plusieurs années l’objet de litiges bilatéraux, impliquant les agriculteurs de part et d’autre de la frontière. Les accords de Faro reviennent, entre autres, sur les possibilités de prélèvement dans le Tage que partagent les deux pays, et du fleuve Guadiana dont le cours fait office de partie sud de la frontière (Algarve-Andalousie).
Le 15 décembre, la ministre portugaise de l’Environnement et de l’Énergie, Maria da Graça Carvalho, s’est de nouveau rendue à Faro afin d’annoncer des projets visant à répondre au défi de la résilience hydrique de la région de l’Algarve, grâce à des fonds du Plan de Relance et de Résilience (PRR). Des interconnexions seront bientôt possibles entre les barrages de l’Alentejo (centre) et de l’Algarve (sud) à la suite de l’accord trouvé avec l’Espagne sur le captage d’eau du Guadiana, dans le respect des débits écologiques du fleuve. Cet accord pourrait permettre d’alléger les difficultés des barrages de l’Algarve qui ont connu des niveaux historiquement bas ces dernières années. La Ministre a également lancé un appel d’offres pour la construction d’une prise d’eau au niveau de Pomarão (frontière Algarve – Andalousie) et a annoncé des investissements pour la création de deux réserves fluviales dans la région. Ont par ailleurs été signés des protocoles visant à mettre en place des solutions d’accès à l’eau pour les populations rurales vivant dans le district de Beja. La stratégie du Ministère de l’Environnement et de l’Énergie a été critiquée par les écologistes et les agriculteurs de la région de l’Alentejo, qui verra une partie de ses réserves bénéficier au sud du pays, alors qu’elle pâtit également d’un climat de sécheresse.
Actualités agricoles par secteurs
Espagne
Croissance de la culture petits fruits rouges à Huelva pour la campagne 2025
Pour la campagne 2025, la superficie des cultures de baies à Huelva a augmenté de 4 %, atteignant plus de 12 000 hectares. Cette hausse concerne principalement les framboises (+9.5 %) et les mûres (+18 %). La surface cultivée en fraises atteint 6 432 hectares (+4%), malgré des difficultés liées à la désinfection des sols, entraînant une replantation de 15 à 20 % des cultures en fin d’année dernière. La production de framboises compte 1 930 hectares, et la culture de mûres atteint 168 hectares. Les myrtilles, avec une superficie de 3 744 hectares (+4 %) doivent faire face à une concurrence croissante, notamment des pays tiers.
Néanmoins, les fortes pluies du mois de mars ont causé d’importants dégâts, notamment sur la production de fraises, plus exposées à l'humidité que les autres fruits rouges en raison de leur proximité avec le sol. L’excès d’eau a favorisé la prolifération du champignon botrytis, rendant de nombreux fruits invendables. De plus, la pluie rend difficile la pollinisation par les abeilles, aggravant encore la situation. Les pertes sont actuellement estimées à 20% par la filière.
Fermeture de puits illégaux à Doñana
Fin 2024, la Confédération Hydrographique du Guadalquivir (équivalent de l’Agence de l’eau) a annoncé qu’au cours des cinq dernières années, 296 puits illégaux ont été fermés dans la région de Doñana, et que 205 autres sont en cours de fermeture. Parallèlement, 476 puits régulièrement autorisés ont été fermés, car l'utilisation de l’eau souterraine a été remplacée par de l’eau de surface, dans le cadre du Plan spécial d’aménagement des zones agricoles de la Couronne Nord du delta du Guadalquivir, une zone du sud-ouest de l'Espagne à forte valeur environnementale, dont une partie est classée parc naturel. En complément de ces fermetures, des mesures préventives ont été mises en place pour interdire l'utilisation illégale de l’eau. L'irrigation illégale concerne environ 229 hectares, avec un prélèvement annuel estimé à 1,3 million de m³ d'eau. Des inspections régulières, basées sur la télédétection spatiale, ont permis d’identifier des cultures sous serre plastique non autorisées et des installations illégales. La superficie de fruits rouges cultivée sous plastique à proximité de Doñana a diminué progressivement, passant de près de 6 000 hectares en 2017 à environ 5 500 hectares aujourd’hui.
Campagne des agrumes 2024/25: croissance de la production mais des préoccupations liés à la concurrence des pays tiers
La campagne des agrumes 2024/25 qui s’achèvera en juin devrait connaitre une hausse de 20% par rapport à l’année précédente, avec plus de 2,26 millions de tonnes de fruits commercialisés. Les oranges représentent 69 % de cette production, suivies des mandarines avec 25 %. Ce regain est principalement dû aux précipitations de l’automne 2024, qui ont amélioré l’état des plantations après les sécheresses des campagnes précédentes. Le début de la campagne a néanmoins connu quelques retards en raison du manque de coloration des fruits, du fait des températures nocturnes trop élevées.
À l’échelle mondiale, la production d’agrumes dans l’hémisphère Nord devrait baisser de 9 %, bien que le Maroc connaisse une augmentation de 12 %. Les inquiétudes se portent surtout sur les importations d’agrumes transformés en provenance du Brésil et de l’Argentine, qui perturbent occasionnellement les prix du marché européen. Le syndicat ASAJA s’inquiète également de l’entrée de produits importés, notamment des oranges en provenance de pays tiers comme l’Égypte, qui ne respectent pas les mêmes normes sanitaires et environnementales que celles imposées aux producteurs de l’UE. L’organisation appelle donc à l’application de "clauses miroir" pour garantir que les produits importés respectent les mêmes exigences, notamment un seuil de résidus de pesticides nul.
Dans ce contexte de forte concurrence internationale, l’association ASAJA Andalousie plaide pour la création d’une interprofession andalouse afin de promouvoir la consommation d’agrumes locaux. Cette initiative viserait à mettre en avant les bienfaits des oranges et mandarines, d’abord en Andalousie et en Espagne, puis dans le reste de l’Union européenne, où le marché local a déjà perdu du terrain selon cette dernière.
Les nouvelles plantations augmenteront la récolte de pistaches en Castilla-La Mancha en 2025
La culture de la pistache continue son expansion d’année en année en Espagne. Passée de 15 000 ha en 2016 à près de 79 000 ha en 2024, cette activité est celle qui génère le plus d’espoirs et d’investissements, notamment dans la région de Castilla-la-Mancha, (80% de la surface nationale) où sa résistance à la sécheresse en font une culture de substitution idéale à la vigne. L'Association des Industries de la Pistache Espagnole (Adipe) prévoit une grande récolte en Castilla-La Mancha pour l'année 2025, si les conditions sont meilleures que celles de 2024, du fait notamment de l’augmentation continue du nombre de nouvelles plantations. En outre, des efforts sont en cours pour créer une bourse de marché afin d'équilibrer les prix entre les producteurs et les industries de transformation Les pistaches espagnoles continuent de se démarquer face aux importations, notamment grâce à leur qualité, leur taille et leur teneur en graisses. De son côté, la région Castilla-La-Mancha affiche son soutien au développement de cette culture en proposant une stratégie régionale assortie d’aides pour la création d’organisation de producteurs, l’investissement dans de nouvelles capacités de transformation, le soutien à la recherche et l’innovation mais aussi la création d’une indication géographique dans les prochaines années.
L’interprofession de la viande ovine et caprine lance une campagne de promotion pour l’agneau
INTEROVIC, l’interprofession de la viande ovine et caprine, a lancé une nouvelle campagne européenne intitulée « Célébrez le quotidien avec de l’agneau durable et européen », qui se déroulera sur trois ans. L’objectif est d’intégrer la viande d’agneau dans la consommation courante. L’Espagne est le premier producteur européen de viande ovine, avec 220 000 t/an et compte 110 000 exploitations ovines ainsi que 75 000 exploitations caprines.
Les principales actions de la campagne incluent la présence d’INTEROVIC à des événements gastronomiques comme le Salon Gourmets, une campagne lors de l'Euro 2025 de football féminin ainsi qu’une collaboration avec le chef Alberto Chicote (chef et animateur de télévision espagnol) pour un menu spécial à base d'agneau dans son restaurant à Madrid. La campagne prévoit également le retour des roadshows, des événements itinérants suivant les routes traditionnelles de transhumance pour promouvoir la viande d'agneau à travers des activités et dégustations. L’interprofession travaille par ailleurs sur une gamme de plats préparés à base d’agneau à commercialiser en supermarchés.
Portugal
Le secteur de l’amande a multiplié par 6 ses exportations ces dernières années.
La production d’amande connaît une augmentation sans précédent au Portugal. Tirée par une forte hausse de consommation interne (2900 tonnes en 2012 pour 4370 tonnes en 2023), mais aussi par la forte demande européenne, la production nationale est passée de 17 000 tonnes à près de 52000 tonnes en seulement 6 ans. Considérés ensemble, le Portugal et l’Espagne représentent le 2eme exportateur mondial derrière les Etats-Unis. Les clients de l’amande ibérique sont principalement l’Allemagne et la France, qui importent chacun autour de 30 000 tonnes par an.
Mauvaise récolte de poires « Rocha de l’ouest »
Le secteur de la poire Rocha, production emblématique de la région de Lisbonne a connu une nouvelle année difficile en 2024. La récolte de Poire « Rocha de l’ouest », célèbre AOP représentant 90% de la production portugaise a atteint 115 000 tonnes, ce qui représente une légère augmentation (5,7%) par rapport à la récolte de 2023 mais seulement la moitié de la récolte de 2021. Mais en raison des conditions climatiques et sanitaires enregistrées en particulier dans la phase finale précédant la récolte, on s’attend à ce que la quantité de poires finalement commercialisables soit inférieure à celle de la campagne précédente. Il s'agit de la deuxième plus mauvaise récolte de la dernière décennie et de la troisième année consécutive avec 50 % de poires en moins, bien en deçà du potentiel de production.
Hausse des exportations portugaises de vins, notamment à destination des pays tiers
Selon les dernières données de ViniPortugal (association interprofessionnelle du secteur viticole portugais), les exportations portugaises de vins ont enregistré une hausse de 4,46% en 2024, dépassant les 965 M€. En termes de volume, les exportations ont atteint les 347 millions de litres, marquant une augmentation de 8,7%. La France maintient sa position de 1er client de vin portugais (10,7% de l’export), presque rattrapée par les États-Unis (10,5%). Le marché brésilien est particulièrement dynamique, ayant affiché une croissance de 7,5% et dépassant le marché britannique. Cette dynamique tombe à point nommé pour une filière durement touchée par une crise de surproduction, notamment les vins rouges de la région de Porto, à l’instar d’autres bassins de production européens.
Valorisation des vins ibériques en Europe grâce à la campagne A Shared Passion
Fin 2024, les interprofessions du vin d'Espagne (OIVE) et du Portugal (ViniPortugal) ont célébré la clôture de leur campagne conjointe A Shared Passion à Madrid et à Porto, après trois années d’efforts pour positionner les vins ibériques comme des références de qualité et de diversité en Europe. Cette initiative a touché plus de 100 millions de consommateurs grâce à des publicités dans les aéroports et gares, des collaborations avec des leaders d'opinion, du contenu numérique et des événements exclusifs. La cérémonie de clôture en Espagne s’est tenue dans la célèbre rue Alcalá à Madrid, tandis qu’au Portugal, le World of Wine (WOW) à Porto a offert un cadre idéal pour présenter les résultats de cette collaboration. Les deux événements ont été largement appréciés par la presse et les acteurs du secteur, mettant en avant l'impact des actions marketing ayant atteint plus de 79,2 millions de voyageurs dans des infrastructures de transport majeures (aéroports notamment). Soutenue par les fonds de l'Union européenne pour la promotion des produits agro-alimentaires, cette campagne a non seulement valorisé la qualité et l'authenticité des vins ibériques, mais aussi souligné leur rôle crucial dans le développement durable des régions productrices, incarnant ainsi « la passion et l'engagement des deux pays pour un avenir plus durable ».