Flash conjoncture France - Indicateurs de consommation automobile : des passages de vitesse au fil de la réglementation ?
En décembre, le climat dans les services de la Banque de France se contracte (−1 pt à 94, après une stabilité).
• En décembre, le climat dans les services de la Banque de France se contracte (−1 pt à 94, après une stabilité). Le climat dans l’industrie de la Banque de France est de nouveau en baisse en décembre (−1 pt à 93, après −1 pt). Le climat de la Banque de France dans la construction est stable quant à lui (inchangé à 92, après −1,1 pt).
• A l’occasion de sa dernière enquête mensuelle de conjoncture, la Banque de France maintient sa prévision de croissance pour la France à +0,0 % au 4e trimestre.
• D’après l’Insee, en décembre, l’inflation en France se stabilise (+1,3 % en glissement annuel, après +1,3 %) du fait d’un rebond des prix de l’énergie compensé par le ralentissement des prix des produits alimentaires et la baisse des prix des produits manufacturés.
Zoom sur les ventes automobiles.
Indicateurs de consommation automobile : des passages de vitesse au fil de la réglementation ?
Le 2 décembre dernier, la réglementation en matière de bonus/malus sur l’achat de véhicules a été modifiée. Juste avant le précédent changement de conditions de versement du bonus/malus, en janvier 2024, les ventes de voitures aux particuliers avaient nettement progressé (+8,7 % d’immatriculations de voitures particulières neuves par les personnes physiques d’après le SDES et +7,3 % de ventes d’après la Banque de France, soit une progression de la consommation de +4,3 % en décembre 2023, d’après l’Insee), vraisemblablement par effet d’anticipation. La consommation avait baissé au cours du mois suivant (−19,9 % pour les immatriculations, −13,6 % pour les ventes de la Banque de France et enfin −7,6 % de consommation en matériels de transport par les ménages d’après l’Insee en janvier). Début 2024, une normalisation s’était opérée à partir de février, diversement mesurée par les trois indicateurs suivant la consommation automobile. Les immatriculations de voitures particulières neuves par les personnes physiques, du SDES, ont connu un rebond marqué en février (+6,5 %) et les ventes de la Banque de France ainsi que celle de l’Insee ont connu une hausse mais plus modérée (respectivement +3,8 % et +2,3 %). Depuis, les ventes de la Banque de France ont évolué en dents de scie. Les immatriculations ont connu des évolutions plus marquées avec des hausses en février et mars (+7,8 % et +6,5 %) permettant quasiment de rattraper en mars leur niveau de novembre 2023, avant le pic dû à la modification du bonus/malus. D’avril à août, les immatriculations n’ont cessé de diminuer, repassant sous leur niveau bas de janvier 2024. Côté Insee, les évolutions ont été moins brutales et la consommation mensuelle en matériel de transport a évolué autour de son niveau moyen de 2023.
Ces différents rythmes de rattrapage s’expliquent en partie par une différence de périmètre entre ces différents indicateurs. Les données Insee comprennent un périmètre large : les automobiles neuves, mais également de bateaux de plaisance, d’aéronefs, de motocycles, de bicyclette, de landau, de fauteuils roulants, mais surtout aussi l’achat de véhicules d’occasion ou bien de pièces automobiles. En particulier, la consommation de voitures représente environ la moitié de ce poste, mais les véhicules neufs tout juste un tiers du total ; c’est à-peu-près autant que les pièces mécaniques. Pour son enquête mensuelle de conjoncture dans le commerce de détail, la Banque de France publie une décomposition plus fine, et l’indicateur présenté ici comprend exclusivement les vente d’automobiles neuves. Enfin, pour les données du SDES, il s’agit des véhicules routiers immatriculés sur le territoire français à l’exception des immatriculations provisoires et transit temporaire. Cette différence de champ explique, en l’occurrence, les variations plus contenues de l’indicateur de l’Insee par rapport aux deux autres indicateurs.
En octobre 2024, les niveaux de ces différents indicateurs étaient unanimement inférieurs à leur moyenne en 2023. Pour l’Insee, la consommation de matériels de transport était à −0,8 % sous son niveau moyen de 2023, mais +1,7 % au-dessus de son niveau de janvier 2024. Pour le SDES, les immatriculations étaient en novembre à −8,2 % sous leur niveau de 2023 mais +2,0 % au-dessus de leur niveau de janvier 2024. Les données Banque de France présentent également un niveau inférieur de −6,8% à la moyenne 2023 en octobre mais également inférieur de −0,8 % au niveau bas de janvier 2024.
En novembre, en amont de la nouvelle évolution de la réglementation, une hausse des immatriculations de voitures particulières neuves a été enregistrées par le SDES (+11,3%), mais aussi de consommation par l’Insee et de ventes par la Banque de France (respectivement +4,0 % et +3,8 %). Ces hausses n’étaient pas sans rappeler la hausse qui avait eu lieu en décembre dernier, en amont de la révision des conditions du : bonus/malus. En revanche, les immatriculations de décembre n’ont pas présenté la baisse attendue : au contraire, une très légère hausse des immatriculations a été observé (+0,6 %).
Contrairement à la modification des conditions de bonus/malus de janvier 2023, la modification de la réglementation n’a pas été relayée massivement dans la presse : seuls quelques articles dans la presse spécialisée faisaient objet d’une potentielle évolution des conditions d’octroi de ce bonus/malus. L’augmentation des immatriculations pourrait ainsi ne pas refléter cette fois de l’anticipation des ménages, ou en tout cas dans une temporalité différente. La prévision de l’Insee de consommation de matériels de transport par les ménages, présentée dans sa Note de conjoncture du 17 décembre 2024, était allante pour le 4e trimestre 2024 (à +1,4 %) ; suivie d’un contre-coup attendu au 1er trimestre 2025 (−2,0 %). D’après l’Insee, ces mouvements seraient liés aux anticipations de la baisse du bonus pour les achats de véhicules électriques et au durcissement, début 2025, de la norme européenne CAFE concernant les émissions des véhicules.