Selon l’Insee, l’inflation en glissement annuel diminue fortement en septembre à +1,1% (révisée de −0,1 pt), après +1,8% en août.

Selon l’Insee, l’inflation en glissement annuel diminue fortement en septembre à +1,1 % ; cette baisse de l’inflation sur un an s’explique par le ralentissement du prix des services, une baisse des prix de l’énergie et également, plus ténue, de l’alimentation.

• Au troisième trimestre 2024, la variation en glissement annuel de l’indice de référence des loyers s’établit à +2,5 %, selon l’Insee.

Zoom sur les Jeux Olympiques

Jeux olympiques : premier bilan économique

Si les JOP ont un effet strictement comptable au 3e trimestre de +¼ pt à la croissance du PIB, qui recouvre l’enregistrement au T3 de l’ensemble des recettes de billetterie (1,2 Md€) et des recettes de droits télévisés (0,7 Md€), les jeux ont également eu un impact plus diffus sur l’économie, notamment sur les exportations de tourisme (recettes liées aux dépenses des non-résidents) et les services d’hébergement-restauration. Néanmoins, environ deux mois après la fin des Jeux olympiques et paralympiques, les premières estimations sur l’activité touristique montrent un bilan contrasté selon les secteurs.

Premièrement, les recettes du tourisme liées aux dépenses des non-résidents ont diminué en volume en juillet et août (respectivement −4,8 % et −1,5 %), selon nos estimations, sur la base des données de la Banque de France, qui n’intègrent pas les recettes de billetterie achetées en amont des jeux par des non-résidents (la Note de Conjoncture publiée par l’Insee le 9 juillet les estimait à environ 400 millions d’euros). Ces chiffres doivent être interprétés avec prudence, car ils font suite à un excellent deuxième trimestre (+8,1 % en volume) et pourraient être révisés, mais semblent indiquer un recul des recettes touristiques sur la période estivale. Ainsi, et même en imputant les billets des non-résidents, l'acquis à août – en considérant donc que les échanges de tourisme en septembre seraient égaux à ceux d’août – d’excédent touristique pour le 3e trimestre se présente en recul par rapport au 2e trimestre, de l’ordre de −0,1 pt de PIB, après des contributions de +0,1 pt au T1 comme au T2.

Or, le nombre de visiteurs non-résidents, estimé par l’Insee à partir des données de téléphonie mobile, est en hausse de +3 % en glissement annuel, avec un pic de fréquentation particulièrement concentré durant les Jeux olympiques. Il est donc probable que, bien que le nombre de touristes ait augmenté en 2024, leur profil de consommation ait changé, ce qui expliquerait la baisse des recettes. En effet, ces touristes auraient moins souvent séjourné à l’hôtel, notamment en Île-de-France, et auraient davantage opté pour des campings et des logements de type Airbnb. En effet, selon l’Insee, le nombre de nuitées hôtelières des non-résidents a chuté pendant la saison de 33,7 millions en 2023 à 32,9 millions de nuitées en 2024, notamment les hôtels franciliens qui perdent près de 2,4 millions de nuitées en 2024 (−9,2 % par rapport à la saison 2023), et le nombre de nuitées en camping par les non-résidents a progressé à 36,4 millions de nuitées en 2024 après 34,8 millions en 2023. De plus, le tourisme d'affaires a reculé, expliquant plus du tiers de la baisse des nuitées hôtelières en Île-de-France.

Secteur par secteur, l'analyse confirme un changement dans le profil de dépenses des touristes résidents et non-résidents cet été, notamment en Ile-de-France. Selon une enquête de la Banque de France, les services d’hébergement en Île-de-France ont vu leur chiffre d’affaires progresser de +25 % par rapport aux normales saisonnières, une hausse exclusivement due à un effet prix (les tarifs des chambres ayant augmenté d’environ +50 % pendant les Jeux olympiques et paralympiques). En revanche, le chiffre d’affaires dans la restauration a diminué de −7 % par rapport à la normale, peut-être en partie en raison d'une communication anxiogène et d'un changement de comportement des consommateurs, qui ont privilégié les repas sur le pouce. Enfin, l'accueil des Jeux a eu un impact négatif majeur sur les sites culturels en Île-de-France tout au long de l’été, avec une baisse de la fréquentation et de −20 % des recettes des boutiques de musées entre juin et septembre.

Si le bilan des Jeux semble assombri par une baisse des recettes touristiques en volume, une reprise est attendue à l'automne, avec une fréquentation déjà en hausse en septembre, selon les organisations du secteur de l’hébergement-restauration. À moyen terme, il semble qu’un « désir de destination » ait été généré par les Jeux. Les réservations aériennes pour le quatrième trimestre sont en hausse de +10 %, notamment grâce à un retour de la clientèle chinoise (+80 % attendus au quatrième trimestre 2024 par rapport au T4 2023). De plus, le tourisme d'affaires, après une longue pause estivale accentuée par les Jeux, devrait rebondir. Au final, bien que tous les secteurs du tourisme n'aient pas tiré leur épingle du jeu (olympique) pendant cette saison, les professionnels restent prudemment optimistes pour l’avenir, avec une embellie attendue dès la fin de l'année 2024. En effet, le succès des Jeux renforcerait à terme l'attractivité de Paris et de la France en tant que destination touristique mondiale.

Echanges trimestriels de tourisme