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Le deuxième plus grand émirat de la Fédération

 

L’émirat de Dubaï est le deuxième de la Fédération après Abu Dhabi, représentant 5% de la superficie totale du pays. Il dispose d’une façade maritime sur le Golfe d’Oman via l’enclave montagneuse de Hatta, cédée par Oman en 1850. Désigné comme la « côte des Pirates au XVIIIe siècle, devenu au début du XIXe siècle l’un des « Etats de la Trêve » sous protectorat britannique jusqu’à la création de la Fédération en 1971, Dubaï est à cette date un port de commerce, de pêche et un centre de négoce de perles de 120 000 habitants. En se développant économiquement, Dubaï a dépassé le million d’habitants en 2001 et a atteint 3,52M d’habitants en 2022, population à 91% composée d’expatriés. D’ici 2040, Dubai ambitionne d’atteindre une population de 5,8M d’habitants. Depuis une dizaine d’années, Dubaï a trouvé sa place dans la liste des « villes mondes », où les flux et les réseaux d’échanges se sont mondialisés.

Situation économique de l'émirat

Si les chiffres officiels pour l’ensemble de l’année 2022 n’ont pas encore été publiés, sur les 9 premiers mois de 2022, le PIB de l’émirat a augmenté de plus de 4,6% par rapport à la même période en 2021, atteignant 77Md EUR. Selon les données de la banque locale Emirates NBD, le PIB de l’émirat pourrait augmenter de 3,5% en 2023.

Les EAU, et en particulier Dubaï, sont vulnérables à la détérioration du contexte économique mondial compte tenu de leur économie ouverte et de l’importance du secteur des services. Cependant, les données concernant Dubaï montrent une résilience du secteur local. L’émirat de Dubaï ne dépendant pas du pétrole (qui est concentré à Abu Dhabi), la croissance enregistrée a été appuyée par la reprise postpandémique de l’ensemble des secteurs servant de piliers à l’activité économique de l’émirat. En 2022, le secteur de la vente en gros et détail (wholesale and retail) représentait 24,1% du PIB, suivi par les transports et la logistique (11,7%, boosté par le commerce de réexportation de biens qui transitent via le port de Jebel Ali), les services financiers (10,7%), l’immobilier (9,1%) ou encore le tourisme (5,1%). La part de l’hôtellerie et de la restauration, liée de près au tourisme, représente 26% de la croissance du PIB.

Grâce à ses infrastructures portuaires (Jebel Ali) et aéroportuaires (DXB) et grâce à ses compagnies aériennes (Emirates, FlyDubai), l’émirat joue un rôle de plaque tournante du transport entre l’est et l’ouest. Le port de Jebel Ali, opéré par DP World (3ème exploitant portuaire mondial), est le plus grand port du Moyen-Orient, et le onzième port le plus actif du monde. L’aéroport international de Dubaï (DXB) a pour la neuvième année consécutive reçu le plus de passagers internationaux au monde (86,9M en 2023). L’aéroport Al Maktoum est quant à lui le cinquième aéroport le plus fréquenté au monde pour le fret international.

Au carrefour entre les continents et grâce à ses infrastructures, l’émirat multiplie les événements professionnels, a ouvert aux touristes du monde entier même durant la pandémie, a accueilli des événements d’ampleur tels que l’Exposition Universelle d’octobre 2021 à mars 2022, accueillant plus de 24M de visiteurs. Ces événements boostent l’économie de l’émirat et la position de Dubaï comme un lieu sûr où se rendre, où vivre ou voyager, malgré les tourmentes du monde actuel. L’émirat a largement bénéficié de la reprise des échanges internationaux, accueillant 14,36M de visiteurs internationaux en 2022, en hausse de 97% par rapport à 2021, étant de loin la 1ère destination visitée de la région Afrique du Nord - Moyen Orient. Témoin de cet engouement, le taux d’occupation moyen des hôtels pour janvier et février 2023 a atteint 84,4%. L’afflux de touristes au début de l’année 2023 montre des signes prometteurs pour que le tourisme de Dubaï dépasse le nombre record de visiteurs qui s’élevait à 16,7M en 2019

La difficulté à laquelle fait face l’émirat aujourd’hui est, comme dans tout le pays, une inflation élevée (4,8% aux EAU en 2022, qui devrait diminuer à 3,5% en 2023) et la concurrence avec d’autres hubs régionaux en devenir (Arabie saoudite). L’économie de Dubaï semble résister relativement bien même lorsque l’économie mondiale ralentit. Des taux d’intérêt plus élevés peuvent ralentir l’investissement ainsi que la consommation, et le dollar américain plus fort, auquel le dirham est rattaché, rend les Émirats arabes unis relativement plus chers pour les investisseurs et les visiteurs. Néanmoins, pour l’heure, la croissance économique est robuste à Dubaï, et l’émirat cherche à renforcer sa diversification (innovation, finance, logistique, Web3, etc.).

Un modèle économique basé sur les zones franches

Les zones franches constituent l’un des piliers économiques de l’émirat qui en recense près d’une trentaine, sur les 45 existantes aux EAU. Elles contribuent à générer environ le tiers du PIB de l’émirat et représentent plus de 135 000 emplois directs. Les plus importantes (en valeur et nombre d’entreprises enregistrées) sont celles de JAFZA (plus de 9000 entreprises, attenante au port de Jebel Ali), du DIFC qui est une zone franche dédiée aux entreprises du secteur bancaire et financier (4 400 entreprises) et DAFZA (1 800 entreprises, attenante à l’aéroport international).

Présence française et grands projets

Une présence française à dimension régionale

La quasi-totalité des entreprises françaises implantées aux EAU ont fait de Dubaï le siège de leurs activités régionales pour le Moyen-Orient, l’Afrique et le sous-continent indien. Ce choix s’explique largement par la connectivité offerte par les compagnies aériennes, en premier lieu Emirates (flotte de 245 appareils, réseau de plus de 130 destinations) mais aussi sa compagnie sœur low cost FlyDubai (flotte de 51 appareils, réseau de 87 destinations).

Certaines zones franches concentrent une part significative des grandes entreprises françaises (c’est le cas de DAFZA où sont implantés Airbus, Thalès, Bolloré...) ou encore JAFZA (CMA CGM, L’Oréal). Les entreprises françaises ont contribué à plusieurs succès emblématiques de l’émirat : Keolis s’occupe depuis 2021 de l’exploitation et de la maintenance du réseau de métro automatique, ainsi que de l’exploitation du tramway de Dubaï, tandis que sa maintenance est réalisée par Alstom. Le groupe Accor est quant à lui le premier opérateur d’hôtels à Dubaï.

Grands projets en cours ou à venir

Les projets sont nombreux à Dubaï. Voici une liste, bien que non exhaustive, de projets d’ampleur pour l’avenir :

  • L’extension du réseau de métro existant, via la création d’une « Blue Line » de 24km desservant 12 nouvelles stations.
  • L’agrandissement du Parc solaire Mohammed bin Rashid, pour atteindre une capacité de 5GW d’ici 2030, d’un montant total de 13,61Md USD. Pour l’heure, il a une capacité de production de 1,8GW.
  • La relance du projet de Palm Jebel Ali, qui est deux fois plus grande que la Palm Jumeirah existante et accueillera 80 nouveaux hôtels d’ici 2040.
  • Transformer la ville de Hatta en une destination touristique majeure.
  • Au niveau fédéral, relier Dubaï aux autres émirats via un train fret, passagers et plus tardivement un train à grande vitesse. Le projet est mené par Etihad Rail, à Abu Dhabi.

 

S’ajoutant à des stratégies plurielles purement sectorielles, l’agenda D33 publié en janvier 2023 concentre les ambitions propres à l’émirat sur la décennie en cours :

  • Recevoir en moyenne 60Md AED (15,2Md EUR) d’IDE par an entre 2023 et 2033, alors que les IDE s’élevaient à 47Md AED (11,9Md EUR) en 2022, après avoir enregistré une augmentation de 80% par rapport à 2021.
  • Augmenter la valeur totale du commerce extérieur de biens et de services, de 14 200 Md AED (361 Md EUR) au cours des 10 dernières années à 25 600 Md AED (650 Md EUR) dans la décennie d’ici 2033.