Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du SE d’Accra.

Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn et son compte Twitter. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.

 

LE CHIFFRE A RETENIR

2,9 % : C’est le taux de croissance économique du Ghana pour 2023.

FAITS SAILLANTS

Nigéria :

Commerce bilatéral France-Nigéria en 2023 : le recul des importations françaises permet de réduire le déficit commercial ; La CBN déclare avoir payé ses 7 Md USD d’arriérés de change, provoquant une stabilisation du naira ; La société belge Oak and Saffron acquiert la majorité des parts du fabricant d'huile de palme Presco ; Le Nigeria parmi les 10 pays à plus forte croissance pour les développeurs de logiciels en 2023.

Ghana :

Kristalina Georgieva, directrice du FMI en visite au Ghana, s’est félicité des progrès accomplis ; Starlink obtiendra bientôt une licence d’exploitation au Ghana, tandis que la 5G est annoncée pour septembre 2024.

 

Nigeria

Commerce bilatéral France-Nigéria en 2023 : le recul des importations françaises permet de réduire le déficit commercial

Après les fortes hausses de la valeur des échanges bilatéraux en valeur en 2021 (+51,6 %) et 2022 (+51,5 %), l’année 2023 enregistre une relative stabilité (-5,6 %), qui s’explique avant tout par une baisse des importations françaises de -7,4 % à 4,4 Md EUR, liée à la décrue du prix du pétrole, alors que nos exportations augmentent de 8,7 %, pour atteindre 637,5 M EUR. Le déficit français se réduit ainsi, pour autant la France perd des parts de marché en 2023 (-1,3 point).

Les exportations françaises souffrent des réformes en cours au Nigéria, et en particulier de la dévaluation du naira qui affecte les volumes de ventes de produits manufacturiers (pharmacie, chimie, parfumerie, industrie agroalimentaire), qui avaient été une force ces dernières années. Elles restent certes soutenues par la croissance des ventes de produits raffinés.

La CBN déclare avoir payé ses 7 Md USD d’arriérés de change, provoquant une stabilisation du naira

La Banque centrale du Nigeria (CBN) a déclaré mercredi qu'elle avait réglé avec succès tous les arriérés de change valides hérités de l’ère Emefiele, d'un montant total de 7 Md USD. Hakama Sidi Ali, directrice par intérim de la communication de la CBN, a ainsi déclaré que la CBN avait récemment finalisé le paiement de 1,5 Md USD pour régler les dernières obligations envers les clients des banques, réduisant ainsi à néant le solde restant d’arriéré de change.

Par voie de conséquence, la tension sur le taux de change naira/dollar diminue progressivement (appréciation de 9,1 % sur le marché officiel depuis le début du mois ; 6,0 % sur le marché parallèle), les réserves extérieures du Nigeria affichant par ailleurs une croissance soutenue au cours du mois dernier. Selon les données de la CBN, les réserves de devises étrangères ont en effet augmenté de 3,6 % pour atteindre 34,3 Md USD au 20 mars 2024 par rapport aux 33,1 Md USD enregistrés au point bas du 8 février 2024. En outre, la CBN a fait état d'une augmentation significative des envois de fonds de la diaspora, qui ont grimpé en flèche pour atteindre 1,3 Md USD en février, contre 300 M USD en janvier.

La société belge Oak and Saffron acquiert la majorité des parts du fabricant d'huile de palme Presco

La holding belge Oak and Saffron a acquis une participation de 86,7 % dans Fimave NV, une filiale du groupe agro-industriel belge Siat NV, actionnaire à 60 % de Presco Plc, producteur majeur d’huile de palme au Nigéria. Le rachat permet au nouvel investisseur de prendre le contrôle d'environ 24 000 hectares de palmiers à huile, d’une capacité de broyage de 90 tonnes de fruits par heure et d’une capacité de raffinage d’huile de 500 tonnes par jour. Cette opération permet à Oak and Saffron de devenir un acteur important sur le marché de l’huile de palme au Nigéria. Presco est en effet cotée à la Nigerian Stock Exchange.

Pour rappel, le Nigéria est le cinquième pays producteur d’huile de palme au monde après l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande et la Colombie. Il représente néanmoins moins de 2 % de la production mondiale, loin derrière l’Indonésie et la Malaisie qui représentent plus de 84 % de la production. Malgré cette position de leader en Afrique, le Nigéria continue d’importer près de 25 % de ses besoins de consommation annuelle en huile de palme (2,5 Mt). Au début des années 1960, il était le plus grand producteur d'huile de palme au monde, avec une part de marché de 43 %.

Le Nigeria parmi les 10 pays à plus forte croissance pour les développeurs de logiciels en 2023

Selon les récentes données de GitHub, le Nigeria s'est classé parmi les dix pays à la croissance la plus rapide dans le domaine du développement de logiciels en 2023. Au cours des cinq dernières années, le Nigeria a émergé comme un leader continental en matière de financement et de développement de startups technologiques. Cette croissance significative s'illustre par une augmentation de 45,6 % du nombre de développeurs entre le troisième trimestre 2022 et le troisième trimestre 2023, atteignant 872 162, la plus rapide en Afrique.

Selon un rapport de Disrupt Africa, le Nigeria s'est solidement établi comme l'un des principaux écosystèmes de startups en Afrique. En outre, le pays a été classé deuxième au monde pour la croissance des développeurs, après le Bangladesh, avec une augmentation de 66,5 % pour atteindre 945 696 développeurs. Bien que le marché de l'emploi dans les startups nigérianes ait connu une légère baisse, passant de 6 751 employés en 2022 à 6 669 en 2023, le rapport de Disrupt indique que le nombre moyen d'employés par startup est passé de 38 en 2022 à 53 en 2023 .

 

Ghana

Kristalina Georgieva, directrice du FMI en visite au Ghana, s’est félicité des progrès accomplis

En visite au Ghana les 17 et 18 mars 2024, Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI, a salué les efforts du gouvernement face aux difficultés économiques, indiquant que le pays était sur la bonne voie.

Mme Georgieva a exprimé sa confiance en l’année 2024, prévoyant une baisse du taux d’inflation, une augmentation des réserves de change et une diminution du déficit public, tout en reconnaissant toutefois que les pressions fiscales pourraient être difficiles à supporter pour les ménages à faible revenu. Elle a souligné que la situation dégradée du pays tenait à une combinaison de facteurs, notamment l’impact de la pandémie de COVID-19 mais aussi des dépenses budgétaires imprudentes, soulignant l’importance de tirer les leçons des expériences passées. Elle a ainsi appelé à la création d'un conseil fiscal indépendant pour préserver la stabilité macroéconomique du pays et assurer une gouvernance prudente des finances publiques.

La directrice générale du FMI a également participé à la « Conférence d'Accra sur l'Intelligence Artificielle (IA) », organisée conjointement par le FMI et le Ministère des Finances ghanéen, sur le thème « L’IA en tant que catalyseur de la transformation des économies en Afrique subsaharienne ». La population jeune et dynamique du Ghana et la forte pénétration des outils mobiles et des nouvelles technologies positionnent le Ghana comme l’un des fers de lance de la révolution IA sur le continent.

Starlink obtiendra bientôt une licence d’exploitation au Ghana, tandis que la 5G est annoncée pour septembre 2024

La ministre des Communications et de la Numérisation du Ghana, Ursula Owusu-Ekuful, a annoncé que le gouvernement est sur le point d’accorder au fournisseur d’Internet par satellite Starlink de Space X une licence opérationnelle au Ghana. Au même titre que plusieurs pays en Afrique de l’Ouest, le Ghana a connu une rupture d’Internet de plusieurs jours, en raison de câbles sous-marins endommagés. La licence accordée à Starlink vient ainsi au bon moment. Elle permettrait une couverture générale de tout le pays y compris les régions éloignées et rurales non desservies par les fournisseurs traditionnels. En revanche, les prix facturés par les opérateurs de satellite comme Starlink seront plus élevés que les fournisseurs actuels. D’autres opérateurs par satellite sont ainsi encouragés à opérer au Ghana.

La Ministre de la Communication et de la Numérisation a également annoncé vouloir investir davantage dans l’opérationnalisation de l’Organisation régionale africaine de communication par satellite (RASCOM).

Madame la Ministre a enfin souligné l’importance d’investir dans l’introduction de la technologie 5G pour améliorer l’accès à Internet, déclarant que « le Ghana obtiendra une connectivité Internet 5G en septembre 2024 ».  Elle a indiqué que le gouvernement renonçait à la mise aux enchères du spectre 5G du pays, dans le but d’offrir des conditions de concurrence équitables et de réduire la dépendance des consommateurs à l’égard de quelques entreprises de télécommunications dominantes. Elle a rappelé que le gouvernement était également prêt à s’associer au secteur privé pour fournir des réseaux 4G et 5G dans le pays.