Actualités économiques Nigéria-Ghana | Semaine du 18 septembre 2023

Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn et son compte Twitter. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.

Faits saillants :

- Nigéria : L’Etat fédéral serait à nouveau en train de subventionner l’essence ; Les investissements dans les télécommunications passent de 38 Md USD à 77 Md USD au cours du T2 2023 ; La CEDEAO commencera la construction de l'autoroute Lagos-Abidjan en 2024, tandis que l’Etat fédéral prévoit de construire des autoroutes Abuja-Lagos et Port Harcourt-Lagos ; Les compagnies aériennes nigérianes commenceront bientôt à desservir le Royaume-Uni et d'autres pays européens.

- Ghana : Les réunions statutaires semestrielles 2023 de la ZMAO se sont tenues à Accra ; Le gouvernement annonce la privatisation de la Cocoa Processing Company.

Le chiffre à retenir :

Nigéria

L’Etat fédéral serait à nouveau en train de subventionner l’essence

Malgré les nombreuses assurances du président Bola Tinubu selon lesquelles les subventions ont disparu, certains calculs montreraient que le gouvernement a versé 169,9 Md NGN (220 M USD) de subventions en août pour maintenir le prix à la pompe à 620 NGN (0,81 USD) le litre. Plusieurs rapports suggèrent en effet que la stagnation actuelle des prix, en dépit de la détérioration du taux de change et du franchissement du seuil de 95 USD le baril par le prix international du pétrole brut, laisse présager un retour des subventions. Un document du Federal Account Allocation Committee (FAAC) montrerait ainsi qu'en août 2023 la Nigerian Liquefied Natural Gas (NLNG) aurait versé 275 M USD de dividendes au Nigeria par l'intermédiaire de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). NNPC aurait ensuite utilisé 220 M USD (169,9 Md USD) sur les 275 M USD pour payer une forme de subvention à l’essence.

« La stabilisation du naira à court terme est essentielle pour réaliser la promesse du gouvernement fédéral. » - Akin Akinrinade, président de l’Association des négociants en pétrole indépendants du Nigeria (IPMAN)

Les investissements dans les télécommunications au Nigeria passent de 38 Md USD à 77 Md USD au cours du T2 2023

Le vice-président exécutif de la Commission nigériane des communications (NCC), le professeur Umar Danbatta, a déclaré que le flux d'investissement dans les télécommunications est passé de 38 Md USD à 77 Md USD au cours du deuxième trimestre 2023. M. Danbatta a également révélé que le secteur avait contribué à hauteur de 16 % au produit intérieur brut national au cours de la période considérée, d’après les calculs du Bureau des statistiques du Nigeria (NBS). Le patron de la NCC a ajouté que l'industrie s'est développée à pas de géant au cours des deux dernières décennies.

« Nous avons été témoins d'une croissance explosive, de normes réglementaires améliorées et d'innovations numériques qui ont généré une reconnaissance mondiale. » - Pr Umar Danbatta, vice-président exécutif de la Commission nigériane des communications (NCC)

M. Danbatta a tout de même énuméré les problèmes de droit de passage, les coupures de fibre, les besoins élevés en capitaux pour le déploiement des solutions, les multiples taxes et barrières réglementaires, qui constituent encore des obstacles au déploiement du haut débit dans le pays. Le vice-président exécutif a déclaré que la commission établirait un centre de communication d'urgence dans chacun des 36 États de la fédération et dans le Territoire de la capitale fédérale. Il a indiqué que ces centres, une fois mis en place, combleront le fossé entre les personnes en détresse et les agences d'intervention d'urgence dans le pays. Il a enfin expliqué que la NCC avait augmenté le montant des subventions de recherche accordées aux universités de 20 à 30 M NGN (de 26 000 à 39 000 USD).

La CEDEAO commencera la construction de l'autoroute Lagos-Abidjan en 2024, tandis que l’Etat fédéral prévoit de construire des autoroutes Abuja-Lagos et Port Harcourt-Lagos

La CEDEAO a indiqué que la construction du projet d'autoroute Abidjan-Lagos devrait débuter en janvier 2024. L'autoroute s'étendra sur 1 028 kilomètres et reliera les villes d’Abidjan, d’Accra, de Lomé, de Cotonou et de Lagos, traversant ainsi une zone au potentiel économique important. Cette annonce s’inscrit dans la volonté de la commission de la CEDEAO de donner une priorité aux projets d’infrastructures de transport. Le président de l'Initiative pour le développement spatial (SDI) de la CEDEAO, Ebere Izunobi, a souligné l'engagement de cette dernière à collaborer avec les différents pays pour s'assurer que ceux-ci s'engagent dans des projets de développement : établissement de services portuaires, construction d'entreprises, facilitation du transport de matières premières et promotion de l'importation de biens et de services. Le coût de l’autoroute est estimé à 15,6 Md USD. Ce projet relie également des ports maritimes régionaux importants desservant des pays enclavés, tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Le projet a été pensé pour être accompagné d’une ligne ferroviaire le long du corridor, qui faciliterait la circulation des biens et des services. Le ministre des Travaux publics nigérian, Dave Umahi, a quant à lui révélé que le gouvernement prévoit des projets de construction de deux grandes autoroutes, financés sous forme de partenariat public-privé (PPP). Les autoroutes devraient relier les principaux centres économiques, l'une allant d'Abuja à Lagos, l'autre reliant Port Harcourt à Lagos.

Les compagnies aériennes nigérianes commenceront bientôt à desservir le Royaume-Uni et d'autres pays européens

Les compagnies aériennes nigérianes devraient bientôt commencer à voler vers le Royaume-Uni et d'autres pays européens à la suite de l'obtention par l'Autorité de l'aviation civile du Nigeria (NCAA) d'un certificat d'opérateur de pays tiers (Third Country Operator) pour les compagnies concernées, qui permet aux acteurs non-européens de l’aviation d’effectuer des vols commerciaux dans l'UE. Le directeur général de la NCAA, le capitaine Musa Nuhu, a indiqué que les compagnies aériennes souhaitant opérer vers le Royaume-Uni ou l’UE devront s’adresser dans un premier à la NCAA, qui les aidera dans leur démarche d’expansion auprès des autorités des pays européens.

Ghana

Le prix du cacao à la production augmente de 63,5 % à l’ouverture de la saison 2023/2024

Le gouvernement du Ghana a annoncé une augmentation significative du prix du cacao à la production à l’occasion de l’ouverture de la saison cacaoyère 2023/2024, qui a lieu pour la première fois en septembre. Un sac de cacao coutera désormais 1 308 GHS (114 USD), contre 800 GHS (70 USD) auparavant, ce qui représente une augmentation de 63,5 % du prix garanti par l’Etat pour les producteurs. Le prix de la tonne est ainsi passé de 12 800 GHS (1 114 USD) à 20 943 GHS (1 822 USD) versés aux producteurs, soit 70,5 % du prix franco à bord par tonne de fèves de cacao. Le Président Nana Akufo-Addo a déclaré que ce nouveau prix était le plus élevé de la sous-région depuis 50 ans et visait à améliorer le niveau de vie des agriculteurs. En parallèle, le Ghana Cocoa Board (Cocobod) a révélé qu’entre 100 000 et 200 000 tonnes de cacao auraient été perdues depuis janvier 2023 en raison des activités de contrebande, principalement en direction du Togo et de la Côte d’Ivoire, où le cacao peut être vendu à un prix plus élevé. Cette augmentation du prix vise à dissuader cette contrebande et à lutter contre les activités minières illégales qui détruisent les cacaoyères. Pour rappel, le Ghana est le second producteur de cacao au monde derrière la Côte d’Ivoire.

Le taux d’inflation annuel en août 2023 diminue à 40,1 %

Le taux d’inflation du Ghana a diminué en août 2023 atteignant 40,1 % en glissement annuel, son niveau le plus bas depuis 10 mois, défiant les attentes du marché. Selon les données du Service statistique du Ghana (GSS), ce ralentissement s’expliquerait principalement par la baisse du prix des produits alimentaires. En effet, le taux d’inflation alimentaire mensuel est négatif affichant une baisse des prix de 0,2 % par rapport à juillet 2023. En glissement annuel, l’inflation alimentaire est passée de 55 % en juillet 2023 à 51,9 % en août 2023. La croissance du prix des produits non alimentaires est passée quant à elle de 33,8 % en juillet 2023 à 30,9 % en août 2023, en glissement annuel. En outre, pour la première fois cette année, l’inflation des produits importés (36,2 % en glissement annuel) est inférieure à celle des produits locaux (42,4 %). Cependant, il est encore trop tôt pour déterminer si cette désinflation sera durable. En 2023, le niveau d’inflation a d’abord diminué de janvier à avril 2023, pour finalement reprendre une tendance à la hausse de mai à juillet 2023. Dans ce contexte, la cible d’inflation pour décembre 2023 a été révisée à la hausse et se situe autour de 31 %, dans l’épure des prévisions FMI.