Brèves bimensuelles Japon–Corée, Période du 17 juillet au 6 août 2023
Les exportations françaises de produits agri et agro vers le Japon progressent. La "LNG Producer-Consumer Conference" à Tokyo. Les difficultés du programme MyNumber card. La croissance coréenne atteint 0,6% au T2 2023. Les entreprises coréennes dans la course aux semi-conducteurs dédiés à l’intelligence artificielle. Samsung SDI et Stellantis annoncent le projet de construction d’une deuxième méga-usine de batteries. La K-Beauty devance les cosmétiques français au Japon.
BREVES BIMENSUELLES
JAPON COREE
Période du 17 juillet au 6 août 2023
Sommaire
Japon
- Exportations
- Les exportations françaises de produits agricoles et agroalimentaires vers le Japon progressent de 5% au 1er semestre 2023.
- Politiques économiques
- 12ème édition de la LNG Producer-Consumer Conference à Tokyo.
- MyNumber : le gouvernement confirme l’inclusion de l’assurance maladie dans le service malgré ses défaillances.
Corée
- Macro-économie et finance
- La croissance coréenne atteint 0,6% au deuxième trimestre, portée par une baisse des importations.
- Entreprises
- Les entreprises coréennes dans la course aux semi-conducteurs dédiés à l’intelligence artificielle.
- Samsung SDI et Stellantis annoncent le projet de construction d’une deuxième méga-usine de batteries aux Etats-Unis, pour 2027.
Japon-Corée
- La K-Beauty devance les cosmétiques français au Japon.
Japon
1. Exportations
Les exportations françaises de produits agricoles et agroalimentaires vers le Japon progressent de 5% (679 M€) au 1er semestre 2023, en dépit d’un contexte économique peu porteur. L’inflation alimentaire reste en effet élevée (+8,4% en juin après avoir atteint un pic en mai à +8,6%) et constitue depuis janvier le principal facteur d’augmentation de l’indice des prix à la consommation au Japon – qui s’établit à 3,3% en juin. Si les prix des produits alimentaires importés en devises se sont légèrement détendus au cours du 1er semestre, la dépréciation du yen sur la période, actuellement à un niveau entre 150 et 160 yen pour un euro contre 130 en moyenne en 2021, dégrade la compétitivité prix des produits français et européens. Les exportations françaises de boissons progressent néanmoins de 10% en valeur sur les 6 premiers mois de l’année, tirés par les champagnes (+28% en valeur, +14% en volume) ; les vins tranquilles restent stables en valeur et reculent de 9% en volume. Les produits laitiers connaissent également une progression de 18% en valeur, avec un hausse de +50% en valeur pour le beurre (11,5 M€) et de 11% pour les fromages (36 M€), tout comme les produits de la minoterie, qui bénéficient d’un fort effet prix (+ 54% en valeur, alors que les volumes reculent de 6%). A l’inverse, on observe une diminution des exportations de viande (-12% en valeur), en raison de la quasi-interruption des exportations de volailles sur le semestre qui fait suite à l’épizootie d’influenza aviaire en France, et des préparations à base de céréales (-23% en valeur, -39% en volume). Sur le 1er semestre, la France est le 10e fournisseur du Japon et le 1er européen, devant l’Italie. Sur 12 mois, les exportations françaises atteignent le niveau record de 1,46 Md€ (+12% en glissement annuel). Douanes françaises, Douanes japonaises
2. Politiques économiques
Le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI) et l’agence internationale de l’énergie (AIE) ont organisé le 18 juillet à Tokyo la 12ème édition du LNG Producer-Consumer Conference, une conférence internationale rassemblant les pays producteurs et consommateurs de gaz naturel liquéfié (GNL). Le Premier ministre Kishida a ouvert l’événement en soulignant l’importance pour les pays producteurs et consommateurs de GNL de collaborer en vue d’une utilisation plus propre de cette énergie. A cette fin, ont été annoncés à l’occasion de cette conférence le lancement de l’initiative publique-privée « Coalition for LNG emission abatement towards net zero » (CLEAN) par KOGAS, JERA et JOGMEC pour surveiller et réduire les fuites de méthane, et la signature d’une déclaration conjointe de soutien entre l’Australie, la Corée, les Etats-Unis, le Japon et l’Union européenne pour accélérer la réduction des émissions de méthane dans la chaîne d’approvisionnement du GNL. Une vingtaine d’Etats ont également présenté leur vision et politiques relatives au GNL lors d’une séquence ministérielle, la plupart des intervenants revenant sur l’importance d’un équilibre stable entre approvisionnement et demande, et du bon fonctionnement des marchés mondiaux (transparence, liquidité). La conférence a donné lieu à d’autres livrables pour promouvoir la coopération internationale et le partage d’informations : la publication d’un communiqué de presse conjoint entre le Japon et l’Union européenne pour renforcer la coopération énergétique par le biais d’un dialogue spécifique sur le GNL mondial, et un rapport du METI intitulé « LNG Strategy for the world » reprenant les conclusions de la conférence et des engagements volontaires de 15 pays dont la France pour une chaîne de valeur du GNL plus propre et une plus grande sécurité d’approvisionnement. Communiqué de presse du METI, Nikkei (1, 2), Financial Times
MyNumber : Kishida confirme l’incorporation de l’assurance maladie dans le service malgré les défaillances. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 4 août dernier, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a confirmé la suppression des cartes d’assurance maladie physiques à l’horizon 2024. Elles seront intégrées à la carte MyNumber malgré les difficultés rencontrées dans la mise en place de celle-ci. Cet identifiant numérique de type « NIR » et la carte associée sont progressivement déployés, dans le cadre de l’objectif poursuivi par le gouvernement japonais d’instaurer une société digitale et connectée, la « Société 5.0 ». Le gouvernement promet ainsi de rendre les procédures administratives plus efficaces, d’offrir un meilleur service public, moins contraignant pour les administrés, et de faciliter les contrôles pour prévenir les fraudes. La dématérialisation des procédures permettrait également de répondre aux enjeux liés au vieillissement de la population. Cependant, la population se montre sceptique alors qu’une série de dysfonctionnements et de fuites de données a terni la confiance dans le système, affectant également la cote de popularité du Premier ministre. Ce dernier a annoncé début août que 1 000 nouveaux cas d’erreurs avaient été recensés dans l’affectation de données de sécurité sociale à des comptes MyNumber, portant le total de défaillances à près de 8 500depuis son lancement. Malgré une forte campagne de promotion comportant des incitations financières, le gouvernement peine à atteindre ses objectifs : 7 ans après la mise en circulation de MyNumber, seulement 78% de la population s’était enregistrée au mois de juillet 2023. Nikkei Asia, The Japan Times, The Japan Times
Corée
1. Macro-économie et finance
La croissance coréenne atteint 0,6% au deuxième trimestre, portée par une baisse des importations. Selon les données provisoires de la Banque de Corée (BoK), le PIB coréen a progressé de 0,6% en glissement trimestriel (+0,9 % en glissement annuel), confirmant la lente reprise de l’activité économique du premier trimestre 2023 (+0,3 %) après une contraction au dernier trimestre 2022 (- 0,4 %). Cette croissance est tirée principalement par la forte contribution du commerce extérieur (positive pour la première fois en un an), résultant d’une chute des importations (-4,2 % sur le trimestre), plus marquée que la baisse des exportations (-1,8 %). La consommation privée est en recul de 0,1 %, tout comme les dépenses publiques (-1,9 %). Les difficultés sur le marché de l’immobilier continuent de plomber l’investissement, avec des investissements dans la construction en baisse de 0,3 % et des achats d’équipements en baisse de 0,2 %. De son côté le FMI a de nouveau révisé à la baisse sa prévision de croissance pour la Corée pour 2023 à 1,4 %, rejoignant ainsi la dernière prévision du gouvernement. BoK, YonHap, The Korea Times, Pulse News
2. Entreprises
Les entreprises coréennes dans la course aux semi-conducteurs dédiés à l’intelligence artificielle (IA). L’essor des serveurs d’IA à travers le monde crée une demande accrue pour certains composants électroniques, notamment les processeurs graphiques. Or, les coréens Samsung Electronics et SK Hynix dominent très nettement la fabrication de semi-conducteurs mémoires destinés à ce type de processeurs (High Bandwidth Memory), avec respectivement 40% et 50% de part de marché mondiale en 2022. Dans le même temps, Hyundai Motor a annoncé investir 50 M USD dans la start-up canadienne de semi-conducteurs dédiés à l’IA Tenstorrent, en vue d’intégrer ses technologies dans ses nouvelles solutions de mobilité, notamment le véhicule autonome. Le gouvernement coréen a annoncé une enveloppe de 632 M USD d’ici à 2030 en vue de développer un écosystème d’IA souverain utilisant s’appuyant sur des puces IA coréennes, dans le cadre du « K-Cloud Project ». Une alliance a été créée à cette occasion rassemblant les fabricants de semi-conducteurs (dont Samsung, SK) et les entreprises développant des services d’IA (comme Naver, KT). Sources : The Korea Times, The Korea Times, Pulse by Maeil Business News Korea, Joongang Daily
Samsung SDI et Stellantis annoncent le projet de construction d’une deuxième méga-usine de batteries aux Etats-Unis, pour 2027. Le groupe automobile franco-italo-américain et la filiale du groupe Samsung spécialisée dans la production de batteries ont signé un mémorandum d’entente pour l’installation d’un deuxième site de production doté d’une capacité annuelle de 34 gigawattheures (GWh), qui vient approfondir une joint-venture déjà existante : StarPlus Energy. Leur première usine dans l’Indiana prévue pour 2025, serait dotée à terme d’une capacité de 33 GWh. Le total combiné de 67 GWh fourni par le fabricant coréen devrait servir les ambitions affichées par le constructeur, qui a récemment déclaré vouloir introduire 25 nouveaux modèles électriques (au minimum) sur le sol américain d’ici 2030. Sa localisation et le montant de l’investissement total n’ont pas été dévoilés, mais la presse évoque l’Indiana comme lieu d’implantation privilégié. Une joint-venture entre Samsung SDI et General Motors dans ce même Etat, et de moindre envergure (30 GWh), a concentré 3 milliards de dollars d’investissement. The Korea Times, Peterson Institute for International Economics (PIIE)
Japon-Corée
La K-Beauty devance les cosmétiques français au Japon. Les importations de produits cosmétiques coréens au Japon ont dépassé celles des marques françaises en 2022, en tête des importations dans l’Archipel depuis près de 30 ans. Selon les chiffres de l’Association des importateurs japonais, les importations de produits cosmétiques sud-coréens (dont les parfums et shampoings) a atteint 534 MUSD en 2022, contre 527 M USD pour les produits français. Selon l’association, c’est une tendance qui devrait se poursuivre : la K-Beauty a connu un essor rapide au Japon où les importations ont été multipliées par 6 en 10 ans, portées par la hallyu, la « vague coréenne ». La popularité croissante de la K-pop au Japon a contribué à renforcer l’attractivité du pays et de ses enseignes de cosmétiques, qui engagent les stars nationales dans leurs campagnes de promotion. La qualité associée aux bas prix exercés par les enseignes coréennes ont également contribué à leur succès auprès du public japonais. L’industrie cosmétique, secteur dynamique en Corée du Sud comme au Japon, est un poste d’exportation en croissance rapide entre les deux pays voisins. Les exportations de cosmétiques japonais vers la Corée du Sud, en croissance de 159% entre 2015 et 2020, ont cependant augmenté moins vite que les exportations de cosmétiques coréens au Japon, en hausse de 374% sur la même période. Joongang Daily, Korea Economic Daily, Mitsui
Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.
Pour vous abonner et recevoir une notification par email à chaque nouvelle édition : merci d’adresser votre demande d’abonnement à tokyo@dgtresor.gouv.fr en indiquant la ou les adresses email à ajouter à la liste de diffusion. Il vous sera possible de vous désabonner à tout moment, sur simple demande.
Vous pouvez aussi suivre le SER de Tokyo sur Twitter et LinkedIn.
Crédits photos :