BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 17 au 30 avril 2023

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Macro-économie et finance
    • Les revenus japonais provenant du tourisme pourraient dépasser leur niveau pré-COVID dès cette année.
  2. Politiques économiques  
    • Au cours du 1er trimestre, les importations de produits agricoles et agroalimentaires français par le Japon ont progressé de 10% en valeur. 
  3. Entreprises
    • Le gouvernement japonaise accorde une nouvelle subvention de près de 2 Mds EUR au projet Rapidus pour soutenir la production de nanopuces
    • Le concept « d’émissions évitées » a été reconnu par le G7. 
Corée
  1. Macro-économie et finance
    • Avec une croissance du PIB de 0,3 % sur le premier trimestre 2023, la Corée échappe de justesse à une récession.
  2. Politiques économiques  
    • La visite d’Etat du président Yoon aux Etats-Unis confirme l’accélération des investissements croisés. 

Japon - Corée  

  • Japon

1. Macro-économie et finance

tourismeLes revenus japonais provenant du tourisme pourraient dépasser leur niveau pré-COVID dès cette année. Suite à la levée de la plupart des restrictions COVID en novembre 2022, 1,8 million de touristes internationaux se sont rendus au Japon en mars 2023 (+23% en glissement mensuel), un chiffre 27 fois plus élevé qu’en mars 2022 et représentant 66% des touristes de mars 2019. L’Organisation Nationale Japonaise du Tourisme estime que le nombre total de touristes sur l’année pourrait s’élever à 20 millions. Par rapport à mars 2019, le nombre de touristes américains est en hausse de 15% et celui des touristes vietnamiens de 11,9%, tandis que le nombre de touristes coréens reste inférieur de 20% au niveau d’avant la pandémie. Le nombre de touristes chinois reste également inférieur, s’élevant à près de 90% du niveau de 2019, sachant que les restrictions s’appliquant aux touristes en provenance de Chine n’ont été levées que le 1er mars 2023.

En février 2023, la dépense agrégée des touristes a dépassé 2,1 M EUR (300 M JPY), un niveau comparable à celui de février 2017. Les analystes du Nomura Research Institute estiment que les revenus totaux du tourisme sur l’année 2023 pourraient dépasser 35 Mds EUR  (5 Tns JPY). Le montant par touriste est d’ores et déjà déjà plus élevé qu’avant la pandémie : 1 514 EUR (212 000 JPY), en hausse de 30% par rapport à l’année 2019. Cette dynamique est le fait des voyageurs les plus fortunés, en provenance de France, d’Australie et de Chine notamment, et du niveau historiquement bas du yen. NHK,  Nikkei Asia, Reuters

 

 2. Politiques économiques

okAu cours du 1er trimestre, les importations de produits agricoles et agroalimentaires français par le Japon ont progressé de 10% en valeur. Elles atteignent 457 M EUR. Sur les 12 derniers mois, le Japon a importé pour 1,97 Mds EUR de produits agri/agro français (+16%). La hausse des prix à la consommation alimentaire, qui continue de progresser en mars avec +7,8% en g.a. (après 7,5% en février), soutient les exportations en valeur mais entraîne un effet volume négatif pour de nombreux produits en raison des arbitrages des consommateurs. Les vins de raisin résistent bien au premier trimestre et progressent de 12% en valeur en g.a. pour atteindre 236 M EUR, toujours tirés par les vins mousseux (+16% en valeur, 14% en volume) ; les vins tranquilles connaissent un léger recul en volume    (-3%) mais restent tirés par l’effet prix (+9% en valeur). Les préparations à base de céréales (boulangerie, biscuits) sont en revanche pénalisées par les hausses de prix et reculent de 15% en volume et de 2% en valeur, tout comme les produits laitiers : les fromages, s’ils restent stables en valeur (+5%), voient une forte baisse des volumes (-5%), tout comme le beurre (-38% en volume pour -4% en valeur). Les produits de la pêche connaissent une forte hausse sur le trimestre, tirée par les importations de thon rouge (+79% en volume, +133% en valeur). Douanes japonaises

 

3. Entreprises

innovLe gouvernement japonaise accorde une nouvelle subvention de près de 2 Mds EUR au projet Rapidus pour soutenir la production de nanopuces. Le Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (METI), précédemment engagé à soutenir le développement de Rapidus à hauteur de 460 M EUR, a augmenté sa participation afin de démarrer une production de masse de puces de 2 nanomètres sur le sol japonais (une nouvelle minituarisation utile au développement de nouvelles technologies innovantes notamment pour la conduite autonome et l’intelligence artificielle). Cependant, les estimations de l’entreprise annoncent un besoin total de 36 Mds EUR de financement afin de lancer la production à partir de 2025 (au plus tôt). Rapidus, entreprise de semi-conducteurs crée en 2022 par 8 groupes japonais parmi lesquels Sony et Toyota, planifie de construire une ligne de production test à Chitose, dans la préfecture d’Hokkaido. Les travaux, supervisés par Kajima, devraient débuter en septembre prochain et s’achever en janvier 2025. En parallèle, le Leading-Edge Semiconductor Technology Center, fondé également l’année dernière, prévoit de dispenser une formation spécialisée dans le domaine des nano puces à des groupes d’étudiants et de chercheurs. Rapidus, de son côté, a commencé à envoyer du personnel en formation chez son partenaire américain IBM. Nikkei Asia, The Japan Times, The Mainichi, Reuters

 

ddLe concept « d’émissions évitées » a été reconnu par le G7 lors de la réunion des ministres du Climat, de l’Energie et de l’Environnement de Sapporo. Ce concept fait référence aux émissions qu'une entreprise permet d’éviter à d’autres entités en proposant des produits et des services respectueux de l'environnement. L’un des objectifs est de permettre aux entreprises de valoriser non seulement leurs efforts en matière de réduction directe d’émissions, mais aussi leur capacité d’innovation et l’adoption de modèles d’affaires plus durables.

En mars, ce concept, parfois présenté comme un « scope 4 » des bilans d’émissions carbone,  avait fait l’objet d’une communication du World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), groupement de plus 200 cadres dirigeants d’entreprises internationales, sous la forme de lignes directrices visantà encadrer son utilisation et limiter les risques d’écoblanchiment (greenwashing). A Sapporo, tout en reconnaissant la valeur potentielle des émissions évitées pour le G7 Industrial Decarbonisation Agenda (initiative lancée lors du G7 de Cornwall en 2021), les ministres ont pris de note des lignes directrices du WBCSD, notamment des critères d’éligibilité proposés sur la crédibilité de l’action climatique des entreprises et l’alignement des solutions proposées comme « émissions évitées » avec les sciences du climat. Ils ont également souligné que, pour pouvoir déclarer des émissions « évitées », les entreprises devraient avoir publié des objectifs de réduction des émissions crédibles et fondés sur des données scientifiques. Enfin, les émissions évitées ne doivent pas être utilisées par les entreprises pour se soustraire à leurs propres objectifs de réducation d’émissions. Nikkei Asia, Communiqué des ministres du Climat, de l’Energie et de l’Environnement du G7 (Paragraphe 51), Annexe du communiqué concernant l’Agenda de décarbonation des industries

 

Corée

1. Macro-économie et finance

krAvec une croissance du PIB de 0,3 % sur le premier trimestre 2023, la Corée échappe de justesse à une récession. Selon les données provisoires de la Banque de Corée, le PIB coréen a progressé de 0,3% en glissement trimestriel (+ 0,8 % en glissement annuel), ce qui correspond à un rebond par rapport au dernier trimestre 2022 (-0,4 %). Cette croissance est portée par les dépenses de consommation privée (+0,5 %) sur fond de ralentissement de l’inflation mais surtout du fait de la levée des dernières mesures sanitaires, boostant ainsi la consommation de services. Les investissements sont en baisse de 0,9 %, du fait d’une contraction de 4 % des achats d’équipements, conséquence de la faible demande mondiale pour les semiconducteurs. Les exportations croissent de 3,8 % en volume, du fait notamment de la forte demande mondiale pour les équipements de transports, notamment les voitures. Enfin, les importations connaissent une progression de 3,5 % maintenant une contribution négative du solde commercial à la croissance pour un cinquième trimestre consécutif (une première depuis la crise de 1997). YonHap, The Korea Times, Pulse News

 

2. Politiques économiques

yoonLa visite d’Etat du président Yoon aux Etats-Unis confirme l’accélération des investissements croisés. En visite d’Etat aux Etats-Unis les 24, 25 et 26 avril, le président Yoon s’est déplacé avec les dirigeants des principaux groupes coréens et a également rencontré plusieurs entreprises américaines, en vue de renforcer les liens d’affaires entre les deux pays. Les principales annonces d’investissement coréens aux Etats-Unis portent sur les batteries, avec la confirmation d’une usine de SK en Géorgie, pour le constructeur Hyundai, et l’annonce d’une nouvelle usine de Samsung SDI, en partenariat avec General Motors. S’agissant des investissements américains en Corée, six entreprises (Air Products, Plug Power, Onsemi, Greene Tweed, PureCycle Technologies et  EMP Belstar) ont annoncé près de 2 Mds USD d’investissements cumulés dans les nouvelles technologies liées à l’hydrogène, aux semi-conducteurs et à la décarbonation, tandis que Netflix a dévoilé un plan d’investissement de 2,5 Mds USD sur les quatre prochaines années dans les contenus culturels coréens. YonHap, The Korea Times, Pulse News

 

seVisite du ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications au Japon et en Corée. Jean-Noël Barrot s’est d’abord rendu à Séoul les 26 et 27 avril, afin de rencontrer les autorités coréennes et plusieurs grandes entreprises du numérique. Lors d’entretiens avec ses homologues du ministère des Sciences et technologies de l’information, et du ministère des PME et startups, M. Barrot a pu discuter des enjeux de régulation des technologies émergentes, comme l’intelligence artificielle et le métavers, et de promotion des échanges franco-coréens, à l’orée notamment de la prochaine édition de Vivatech, pour laquelle la Corée a été désignée pays d’honneur. Accompagné d’une dizaine de startups de la « French Tech », M. Barrot a assisté à la signature de quatre partenariats entre des entreprises françaises et des organisations coréennes dans le domaine de l’innovation, ainsi qu’à la signature d’une convention entre la Communauté French Tech de Séoul et la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-coréenne. Les autres segments de la visite ont inclus un déplacement au siège de Samsung, une occasion de mieux comprendre les positions du groupe sur les questions de 5G et de recyclage des appareils électroniques, ainsi que Coupang, 5e entreprise de e-commerce au monde, Naver Z, 1ère plateforme métavers d’Asie, ou encore l’entreprise de divertissement Hybe, engagée dans une course à la numérisation. En plus de ses homologues des ministères coréens, M. Barrot a échangé avec l’Autorité coréenne de la concurrence et l’Autorité coréenne de protection des données, évoquant notamment la question de la réglementation des plateformes et de l’IA générative. Korea Times, Yonhap, Yonhap

Le ministre a ensuite fait une courte escale à Tokyo, avant de se rendre à Takasaki pour le G7 Numérique. A Tokyo, le ministre et sa délégation ont commencé leur programme par une rencontre consacrée à l’innovation et au développement des écosystèmes de start-up avec la communauté French Tech locale et des représentants du METI. A cette occasion, le ministre a assisté à la signature d’un accord entre la start-up française METRON et NTT Facilities, filiale du géant des télécoms NTT, pour renforcer la distribution de sa solution de décarbonation sur le marché japonais. La délégation a également pu visiter deux grandes entreprises du numérique : NTT, qui a présenté au ministre son robot OriHime, et Bandai Namco, 4è plus grand acteur au monde du jeu vidéo dont le site européen est basé à Lyon. M. Barrot s’est également entretenu avec Hiroshi Mikitani, PDG de Rakuten, des enjeux du numérique au Japon à travers des sujets d’actualité tels que le Data Free Flow with Trust et l’Open-Ran. Nikkei Asia

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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