Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis, du Koweit, d'Oman, du Qatar et du Yémen.

ADSER


Edito - To be global or not to be

Cette semaine se tenait le Sommet du gouvernement mondial (World Government Summit), grand exercice annuel diplomatique de Dubaï. Plus de 10 000 participants (hauts responsables publics, dirigeants du secteur privé, personnalités politiques, journalistes, relayeurs d’opinions) se sont réunis pour discuter des enjeux de gouvernance autour de plusieurs thèmes structurants, dont la conception des zones urbaines mondiales et l’innovation au service de l’action gouvernementale.

Les thèmes de discussion évoluent mais le fil rouge qui légitime la présence d’un tel sommet annuel à Dubaï subsiste : le rééquilibrage de la gouvernance mondiale en faveur du Sud Global, comme illustré par la participation des leaders égyptien et indonésien. Deux grands alliés des Emirats certes, mais surtout deux pays dont l’influence économique et le poids démographique ne cessent de s'étendre à l’échelle internationale. Les représentants de nombreuses organisations internationales étaient aussi présents à Dubaï pour l’occasion, y compris l'OMC et l’OMS dont les DG (respectivement la nigériane N. Okonjo-Iweala et l’éthiopien T. Adhanom Ghebreyesus) témoignent aussi de ce rééquilibrage de la gouvernance mondiale en faveur des pays du Sud.

Comme expliqué auparavant ici et face aux ambitions croissantes de leadership régional de Riyad, les Emirats souhaitent jouer un rôle de plateforme mondiale. En trois étapes.

La constitution d'un "hub" global s’est initialement réalisée sur un plan physique. Les Emirats se sont d’abord mutés en hub logistique en bénéficiant de leur localisation géographique intercontinentale, entre capitaux occidentaux et opportunités économiques asiatiques, et ont développé une réglementation favorable à travers leurs nombreuses zones franches. Cette dynamique se poursuit aujourd’hui. 

Les Emirats se sont ensuite constitués en hub financier, à travers le développement de leurs places financières et la puissance de leurs fonds souverains, récemment renforcés par la manne pétrolière dégagée en 2022. Ce double mouvement peut être illustré par l'intensité de l'activité boursière (plus de 12md USD levés en IPO l'an dernier) et celle de l'investissement à l'étranger des fonds souverains, dans des stratégies et géographies de plus en plus diverses. 

Les Emirats sont désormais entrés dans une troisième phase, le hub des idées. Le Sommet du gouvernement mondial en est une illustration. Le relèvement du défi de l'organisation de la COP28 par une puissance pétrolière en est une autre. Les Emirats veulent convaincre : un pays pétrolier peut devenir un champion de la transition énergétique. On pense aussi ici à l'approche multilatérale de la diplomatie émirienne, qui veut donner un nouveau "la" dans une région d'inconstante stabilité. 

Pris dans leur ensemble, les pays du Golfe ne formeront pas à court terme l'équivalent de la première puissance économique mondiale. Mais avec 30 % des réserves prouvées de pétrole, 20 % de celles du gaz, des actifs estimés à plus de 3 800 Md USD dans ses fonds souverains, ils ne cessent d'attirer le barycentre économique et politique mondial vers leurs rives. A ce titre, la région a de quoi jouer les arbitres dans cette nouvelle mondialisation liée à un rééquilibrage de la gouvernance vers le Sud Global. Voire les faiseurs de roi. Une dynamique structurelle ou conjoncturelle ? That is the question

 

Graphique de la semaine - Capacité de production des principaux producteurs de l'OPEP (Mb/j)

Prod Capacité Opep

 

Source : Bloomberg, Kamco Invest, SER

 

Pétrole et gaz 

Brent (cours au 16/02/2023 à 15h GST) :  85 USD

Forte volatilité cette semaine

Les prix pétroliers ont fait preuve d’une forte volatilité cette semaine. Les prix à terme du Brent n’ont cessé d’évoluer entre 84 et 87 USD le baril et s’établissent actuellement, jeudi 16 février à 15h GST, à près de 85 USD le baril.

La principale information de la semaine écoulée vient de Moscou, qui a annoncé réduire en mars prochain sa production de pétrole de 500 000 barils par jour (une quantité assez importante compte tenu de la consommation mondiale de 100 Mb/j). Cette déclaration intervient cinq jours après la mise en place de nouvelles sanctions européennes sur les produits pétroliers russes et quelques semaines avant la première réévaluation prévue par les occidentaux du prix plafond de 60 USD pour le brut de Moscou. Les autres membres de l'OPEP+ auraient indiqué ne pas souhaiter compenser la baisse de la production russe en augmentant leur propre production de brut. Un dilemme du prisonnier pour certains producteurs qui en ont la capacité (à commencer par l’Arabie saoudite et les Emirats). Les prix pétroliers ont naturellement augmenté à la suite d’une telle baisse anticipée de production. Cette hausse des cours a toutefois été partiellement annulée par l’annonce du gouvernement américain de libérer 26 M de barils de brut supplémentaires de sa réserve stratégique.

L’offre d’or noir devrait donc diminuer dans les prochains mois toutes choses étant égales par ailleurs, alors même que les perspectives de demande augmentent. L’OPEP et l’IEA ont d’ailleurs relevé leur prévision de demande mondiale de pétrole en 2023 dans leur récent rapport mensuel. Le cartel de producteurs augmente ainsi sa prévision de demande mondiale pour la première depuis plusieurs mois, de 100 000 b/j en 2023 (+2,3 Mb/j pour un total de 101,9 Mb/j). Quant à l’IEA, l’organisation basée à Paris relève également de 100 000 b/j sa prévision de demande pétrolière en 2023 (+2 Mb/j, atteignant ici aussi 101, 9 Mb/j). 

A la suite de la déclaration russe, le ministre de l’énergie des EAU Suhail al Mazrouei a toutefois indiqué que les marchés pétroliers étaient « équilibrés ». Certes, mais pour combien de temps ?

 

Brèves économiques 

Arabie saoudite

L'ambassadeur de France, Ludovic Pouille, a rencontré le ministre saoudien de l'Economie et de la Planification, Faisal Bin Fadhel Al-Ibrahim. Au cours de la réunion, plusieurs questions communes et les moyens de renforcer les relations bilatérales ont été discutés. Le ministre a également fait le point sur la transformation économique que connaît l'Arabie saoudite à la lumière de la « Vision 2030 ». Il a souligné les efforts déployés par l'Arabie saoudite pour faciliter les affaires et renforcer l'attrait des investissements dans le pays.

En janvier 2023, l'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 3,4 % en glissement annuel. Le principal moteur de l'inflation de l'IPC a été l'augmentation des prix du logement, de l'eau, de l'électricité, du gaz et des autres combustibles de 6,6%, et des aliments et boissons de 4,2%. Par rapport à décembre 2022, les prix à la consommation ont légèrement augmenté de 0,2%. L'IPC mensuel a été affecté par l'augmentation des prix du logement, de l'eau, l'électricité, le gaz et les autres combustibles de 0,8%, en raison de l'augmentation de 1,0% des loyers réels des logements.

Dans le cadre de sa stratégie visant à renforcer les secteurs stratégiques clés du pays, le fonds souverain d'Arabie saoudite, lePIF, a annoncé un investissement de 1,3 Md USD dans quatre entreprises de construction locales. Le fonds a souscrit à de nouvelles actions dans le cadre d'augmentations de capital représentant des « participations minoritaires importantes » dans Nesma & Partners Contracting Company, ElSeif Engineering Contracting Company, AlBawani Holding Company et Almabani General Contractors Company. Cet investissement permettra d'améliorer les chaînes d'approvisionnement locales pour les projets en Arabie saoudite, dans le cadre du développement de son écosystème de construction. Le PIF a également annoncé l’acquisition de 30% de la Saudi Tabreed District Cooling Company (Saudi Tabreed). Cet investissement s'inscrit dans le cadre des initiatives du fonds visant à développer les services publics locaux et les secteurs à faible émission de carbone.

Le PIF détenait 30,9 Md USD d'actions américaines à la fin de 2022, contre 36,8 Md USD à la fin de septembre, en raison d'une baisse de 6,8 Md USD de la valeur du constructeur de voitures électriques Lucid. Selon les calculs de Reuters, le PIF, qui détenait déjà plus de 60% de Lucid, a acheté plus de 93,75 M USD d'actions du constructeur automobile au T3 2022. Cela équivaut à environ 5,6% des actions Lucid.

Le 12 février 2023, le conseil d'administration de Ma'aden a recommandé d'augmenter le capital de la société de 50% par l'émission d'une action gratuite pour deux actions. La société saoudienne capitaliserait 3,28 Md USD à partir des comptes de réserve statutaire et de bénéfices non distribués afin de réaliser le processus d'augmentation. A l'issue de l'opération, le nouveau capital s'élèvera à 9,8 Md USD répartis sur 3,69 Md d'actions, contre 6,6 Md USD et 2,46 Md USD d'actions avant l'augmentation.

La société danoise Maersk entame la construction d'un parc logistique de 346 M USD à Djeddah. Le parc logistique devrait s’étendre sur une superficie de 225 000 m². Les pays du Golfe continuent à monter en puissance dans le segment de la logistique, aidés par une localisation géographique favorable (entre Europe et Asie).

Bahreïn

Quatre députés du Parlement ont proposé une politique de réforme du système des pensions de retraite. Ils demandent la réduction des contributions des employés, passant de 7% à 6% mensuellement. Cette proposition de loi prévoit également l’augmentation annuelle des pensions de retraite des secteurs public, privé et militaire, afin de permettre aux retraités de faire face à l’augmentation du coût de la vie.

Le revenu total de GFH Financial Group a augmenté de plus de 15% (en ga) pour atteindre 147,79 M USD au T4 2022. La banque d’investissement bahreïnienne a annoncé que son bénéfice net attribuable aux actionnaires pour l’ensemble de l’année était de 90,3 M USD, une hausse de 7% en ga. L’année dernière, plus de 1,2 Md USD ont été investis dans l’ensemble du portefeuille du groupe.

EAU

Sultan Al Jaber, patron d’ADNOC et président de la COP28, a déclaré mercredi que sa principale priorité serait de maintenir en vie l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré ; "Keeping 1.5 alive is a top priority and it will cut across everything I do". Pour rappel, lors de son déplacement en Inde, Al Jaber avait déclaré que la transition ne se ferait pas sans les hydrocarbures.

Le président Cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan a annoncé un don de 50 M USD supplémentaires d’aide humanitaire aux personnes touchées par le séisme en Syrie. Les projets seront exécutés en coordination avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies. Le président émirien avait précédemment annoncé avoir fourni 50 M USD d’aide humanitaire pour chacun des pays touchés par les tremblements de terre (Turquie et Syrie). De plus, 70 vols ont permis l’approvisionnement de fournitures de survie dans les zones sinistrées.

Selon les estimations, l'économie d'Abu Dhabi a connu une croissance de 10,5 % en termes réels au cours des 9 premiers mois de 2022. Sur cette période, le PIB réel des secteurs non pétroliers a augmenté de 10,3% en ga et a représenté 50,3% de l'activité économique totale de l’émirat. Le secteur de l'immobilier a enregistré une croissance réelle particulièrement forte en glissement annuel au T3, avec une augmentation de 22,9% (en ga) au T3. Parallèlement, le PIB réel de l'émirat a augmenté de 1,1% (en ga) au T3.

L’Office des exportations d’Abu Dhabi (ADEX) a signé deux accords de financement vert avec le gouvernement angolais d’une valeur de 445 M AED (121,3 M USD). Le premier accord, d’une valeur de 90 M USD, porte sur le secteur informatique angolais. Le second accord, à 31,3 M USD, permettra d’entretenir et d’améliorer le réseau électrique et hydrique du pays. 

ADNOC Drilling a déclaré une augmentation de 18% de son chiffre d’affaires annuel (en ga), atteignant 2,7 Md USD en 2022. La société nationale de forage enregistre un bénéfice net de 802M USD en 2022, en hausse de 33% en ga. D’après The National, son chiffre d’affaires devrait continuer de croître, puisqu’ADNOC ambitionne d’augmenter sa capacité de production à 5 M de barils par jour d’ici 2027.

ADNOC Distribution a finalisé l’acquisition de 50% du capital de TotalEnergies en Egypte. Cette acquisition, annoncée en juillet dernier, marque l’entrée du groupe sur le marché égyptien. Pour rappel, la société a ouvert sa première station-service en dehors des frontières des EAU en 2018 en Arabie saoudite où elle exploite aujourd’hui 66 sites. En 2022, ADNOC Distribution a inauguré 68 nouvelles stations-services (EAU et Arabie saoudite confondus). 

ADNOC Gas et la compagnie allemande d'électricité RWE ont annoncé que la première cargaison de gaz naturel liquéfié provenant des EAU était arrivée en Allemagne. Cette cargaison suffit à produire environ 900M kWh d'électricité, soit de quoi alimenter 250 000 foyers allemands pendant un an. L'arrivée de cette cargaison marque une nouvelle étape dans la volonté allemande de diversifier ses importations en gaz afin de diminuer sa dépendance envers Moscou. Toutefois, en raison de leurs capacités exportatrices limitées sur un marché international très concurrentiel, il est peu probable que les Emirats deviennent à court terme un fournisseur majeur de GNL pour l'Allemagne (le fournisseur essentiel de GNL dans le Golfe restant le Qatar).

La chaîne d'hypermarchés Carrefour, exploitée par le conglomérat Majid Al Futtaim aux EAU, lance avec l'entreprise technologique Network International le système de paiement innovant “Face Pay”, qui permet aux clients de payer grâce à une technologie de reconnaissance faciale. Le système sera bientôt déployé dans le pays. Cette année, la MENA Fintech Association estime que 69% des paiements pourraient être des paiements sans numéraire au Moyen-Orient.

Le revenu total de la Banque nationale de Ras Al Khaimah (RAKBANK) s’est élevé à 3,5 Md AED (890M USD) en 2022, soit une augmentation de 6,9% en ga. RAKBANK a annoncé une croissance de son bénéfice net de 53,4% en ga, atteignant un total de 1,16 Md AED (410 M USD), son plus haut niveau depuis plus d’une décennie. 

Koweït

Le 12 février 2023, le conseil d’administration de Bursa Kuwait a annoncé un important bénéfice de 18 M KWD (58,8 M USD) pour l’année 2022, soit 13,3% de plus qu’en 2021 -- 15,9 M KWD (52 M USD) en 2021. L’année 2022 a été particulièrement positive pour Bursa Kuwait, dont la capitalisation boursière a atteint des sommets à 46,7 Md KWD (152,5 Md USD) en fin d’année 2022 (une hausse de 12,9% en ga). Les membres du conseil d’administration ont réaffirmé la stratégie de Bursa Kuwait, qui s’inscrit dans le plan « Vision 2035 », en promouvant une plus grande liquidé du marché boursier koweïtien, ainsi qu’une stabilité renforcée, pour attirer des investisseurs internationaux et participer au développement de l’économie koweïtienne.

Selon un rapport de Fitch Solutions, la production de pétrole raffiné devrait croître de plus de 35% au Koweït en 2023, notamment grâce à la mise en route récente de la nouvelle raffinerie Al-Zour. Même si cette dernière ne sera pas opérationnelle à sa capacité maximale dès le début de l’année, les perspectives semblent très optimistes pour l’industrie pétrolière. Fitch Solutions estime ainsi que le Koweït aurait une capacité de raffinage de 1,05 M de barils dès 2023, et de plus de 1,4 M de barils par jour en 2024. Cette hausse positionnerait alors le pays en seconde position en termes de capacité de raffinage au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, après l’Arabie Saoudite. De plus, la raffinerie de Al-Zour va permettre au Koweït de multiplier par trois son exportation de carburant (pétrole raffiné) d’ici à 2024, pour atteindre 910 milles barils par jour.

En marge de l’annonce du budget pour l’année fiscale 2023-2024, le Ministre des Finances a annoncé la planification de 110 projets de développement au Koweït sur cette période, pour un coût total de 837,2 M KWD (2,8 Md USD). Pour rappel, le Comité des Grands Projets (instance du Conseil des Ministres) a mis en place un nouveau plan gouvernemental pour accélérer la mise en place des projets dont la faisabilité et les retombées économiques ont déjà été démontrée, notamment en augmentant la coopération entre les différentes institutions en charge de leur développement.

A la suite de plusieurs incidents à l’encontre d’employés de maison d’origine Philippine, les autorités philippines menacent d’arrêter d’envoyer des travailleurs au Koweït. Celles-ci considèrent que le gouvernement koweïtien n’offre aucune aide ni protection aux travailleurs philippins. L’ambassade Philippine a déclaré avoir recueilli près de 500 travailleurs en conflit avec leur employeur, sans que Ministère du Travail koweïtien n’intervienne. Même si ce n’est pas la première crise qui éclate entre le Koweït et les Philippines à ce sujet, l’Etat du Golfe pourrait rapidement en pâtir puisque les travailleurs philippins représentent 80% des employés de ce secteur. Les autorités philippines réclament la signature d’accords de coopération conjoints, afin de clarifier la protection apportée à ces travailleurs.

Oman

Saudi Omani Investment Company, la filiale du fonds souverain saoudien (PIF), a annoncé sa volonté d’acquérir, aux côtés de Schlumberger et du Bureau royal omanais, 16,3% du capital de l’entreprise de forage Abraj Energy – contrôlée par le groupe public OQ – à l’occasion de son introduction en bourse.

La directrice générale de l’OMC, Mme Ngozi Okonjo-Iweala, s’est rendue en Oman pour échanger avec le Sultan et des membres du Gouvernement omanais sur le renforcement et la libéralisation des échanges.

Avec un objectif de 66 % en 2025, le taux de couverture de fibre optique a atteint environ 52 % en Oman fin 2022.

Qatar

Tournée diplomatique de l'émir Cheikh Tamim Al-Thani. L’émir a rencontré le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan ce dimanche 12 février à Istanbul. Lors de cette rencontre, les chefs d’états ont discuté des relations stratégiques existantes entre les deux pays, des moyens de les développer dans divers domaines, et des derniers développements dans la région. L'émir a réaffirmé que le Qatar continuera à offrir son soutien pour faire face aux répercussions de la catastrophe survenu le 6 février, et dont le bilan s’élève à ce jour près de 40 000 morts. Le 10 février, l’Emir annonçait sur la télévision national (QatarTV) un don de 13,7 M USD dans le cadre d’une campagne d’aide et de soutien. Deux heures après la diffusion de ce message, la campagne atteignait les 19,3 M USD de dons. Au lendemain de sa visite en Turquie, l’émir a rencontré à Rome le président Italien Sergio Mattarella pour une discussion portée sur le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays, et sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun. L’émir était notamment accompagné du vice-premier ministre et ministre de la défense, Khalid Al-Attiyah, et du ministre de l’énergie et PDG de Qatar Energy, Saad al-Kaabi. L’émir s’est ensuite rendu à Paris dans la journée du 14 février et a échangé avec le président de la République française le 15 février.

En 2022, les revenus des exportations totales du Qatar ont permis à l’émirat d’enregistrer un excédent commercial massif de 98,6 Md d’USD (+64,5% en g.a.), son niveau le plus élevé depuis 2014. Dans un contexte d’explosion des prix, les exportations d’hydrocarbures du Qatar ont augmenté de 63% en 2022 pour atteindre 86,8 Md USD, un record sur neuf ans. À elle seule, la Chine a déboursé 11,52 Md USD pour le GNL qatarien en 2022. L’achèvement des projets d'expansion de North Field East et North Field South, attendus pour 2027, devrait augmenter la capacité de liquéfaction du Qatar de 63% pour atteindre 126Mt/an (contre 77Mt/an actuellement). Ces projets couplés aux importants investissements dans l’industrie pétrochimique pourraient permettre au Qatar d’atteindre des excédents annuels de plus de 150 Md USD dans la seconde moitié de cette décennie.

Qatari Diar a annoncé une nouvelle phase de construction du projet de ville nouvelle « CityGate New Cairo » en Egypte, pour un investissement total de 57 M USD. Le contrat de construction a été attribué à la société grecque Consolidated Contractors International (CCC) le dimanche 12 février, en présence du PDG de Qatari Diar, Abdullah Al-Attiyah, et du PDG de CCC, Jamal Bahlawan. La première phase du projet CityGate, dont le coût total est estimé à 12 Md USD, a été lancée en 2021 après la réconciliation de Qatar avec les pays du Quartet et 4 ans après l'achat du terrain par Qatari Diar. Qatari Diar est une filiale du fonds souverain qatarien QIA, dédiée au développement immobilier au Qatar et à l'étranger.

Qatar Stock Exchange a signé un protocole d'accord avec le groupe saoudien Tadawul, ce dimanche 12 février à Riyad. Ce MoU a été signé par Abdul Aziz Nasser Al Emadi, PDG par intérim de la bourse du Qatar, et Khalid Al Hussan, PDG de Tadawul, la bourse saoudienne. Les deux parties ont convenu de coopérer dans différents domaines, tels que les mécanismes appliqués pour améliorer les opérations de marché, l'échange d'informations et d'expertise liées aux produits et services d'investissement disponibles sur les marchés financiers, ainsi que la préparation de recherches conjointes pour promouvoir les opportunités d'investissement et améliorer la capacité de leurs marchés respectifs.

La Banque centrale du Qatar (QCB) a émis jeudi 9 février des bons du Trésor et des sukuk (certificat d'investissement conforme à la loi islamique) d'une valeur de 1,4 Md USD. La QCB indique que les bons émis auront des échéances allant d'une semaine à neuf mois, et que la valeur totale des offres soumises s’élève à 2,3 Md d’USD.