Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis, du Koweit, d'Oman, du Qatar et du Yémen.

SER AD

Edito - Emirats : une plateforme régionale dans la compétition mondiale 

En janvier 2021, Mohammed Bin Salman lançait un ultimatum aux multinationales :  « installez votre siège régional à Riyad ou vous ne pourrez plus participer aux marchés publics ». Quelques semaines après avoir poussé à la réconciliation avec le Qatar (déclaration d’Al Ula), le prince héritier saoudien remettait ainsi un jeton dans la machine de la concurrence régionale. La cible cette fois ? Les Emirats qui sont depuis une quinzaine d’années le principal centre économique et financier de la péninsule arabique.

A Abu Dhabi et Dubaï, où l’on travaille déjà sur un paquet de réformes pour restaurer l’attractivité du pays, on salue alors l’esprit d’émulation des “frères saoudiens”. En réalité, les décideurs émiriens ont les yeux tournés ailleurs. L’enjeu pour eux est la compétition mondiale. Celle des grandes places internationales : New York, Londres, Hongkong, Singapour…

À certains égards, les Emiriens sont en train de réussir leur pari de changement d’échelle, de passage de plateforme régionale à plateforme globale. Dubaï en tête, a profité de la réouverture tardive de Singapour et de Hongkong, pour attirer les cadres et dirigeants d’entreprises à la recherche d’un cadre de travail flexible au plan sanitaire et disposant d’infrastructures les connectant au reste du monde. En 2021, plus de 72 000 sociétés ont été créées à Dubaï, contre 43 000 l’année précédente et 20 000 en 2018. Ces derniers mois, l’évolution des prix de l’immobilier (loyer en hausse de 25 % en glissement annuel en août), du taux d’occupation des hôtels (74 %, au plus haut mondial au S1 2022) et du trafic aérien (28 M de passagers à l’aéroport de Dubaï au S1, soit +162 % sur un an) témoigne du regain d’attractivité de la ville. 

En parallèle, les bourses du pays enregistrent des performances record — 13 Md USD de fonds levés au S1 et, cette semaine, 1 Md supplémentaires levés par Salik — sur fond de prix du pétrole élevés, alimentant un sentiment d’euphorie, à contre-courant de la conjoncture mondiale.

Dans le dernier classement du Global Financial Centre Index paru il y a quelques jours, Dubaï stagne toutefois à la 17ème place, loin de son record de 2019 (8ème place) et Abu Dhabi recule d’une place au 32ème rang, malgré des notes en hausse pour les deux villes. New York, Londres et Singapour se partagent le podium. Quant aux autres villes du Golfe : Doha est au 57e rang, Bahreïn au 81ème, Riyadh au 98ème, et Kuwait City au 108ème. 

Si les Emirats veulent atteindre leur objectif de jouer dans la même cour que les places de référence, il sera nécessaire d’accélérer le rythme des réformes.

 

Graphique de la semaine - Classement des places financières 

Classement des places financières régionales

Source: Rapports GFCI (Z/Yen et CDI), SER d'Abu dhabi. 

 

Pétrole et gaz

Brent (cours au 29/09/2022 à 16h GST) :  89,6 USD 
-  9,5 % depuis un mois
+ 13,4 % depuis début 2022

Les prix du pétrole ont réagi cette semaine selon une courbe en U, la baisse des premiers jours étant peu ou prou effacée par l’augmentation des prix au cours des 48 dernières heures. Le Brent s’échange, ce jeudi 29 septembre, à environ 90 USD le baril après avoir chuté en dessous de 83 USD mardi matin.

Les prix du pétrole ont tout d’abord baissé, tout comme les autres actifs à risque, à la suite des annonces de la FED sur la poursuite du resserrement quantitatif. En revanche et comme souvent en ce moment, ce sont les incertitudes autour de l’offre qui ont poussé les prix à la hausse en cette deuxième partie de semaine. Les récentes fuites de gaz observées au sein des gazoducs russes de la mer baltique font craindre une escalade des tensions entre la Russie et l’Union Européenne. De plus, l’OPEP+, qui se réunit le 5 octobre prochain, pourrait annoncer une réduction de sa production de pétrole en réaction à la dynamique baissière des prix. 

Le troisième trimestre 2022 touche donc à sa fin et aura été marqué par une baisse globale des prix du pétrole. Le baril de Brent s’est ainsi échangé à environ 97 USD en moyenne au cours des trois derniers mois, contre plus de 111 USD pendant le deuxième trimestre 2022. Il s’agit de sa première perte trimestrielle depuis plus de deux ans et sa quatrième baisse mensuelle consécutive avec un prix moyen à peine plus élevé que 90 USD en septembre. Quant à la référence américaine WTI, son prix est tombé cette semaine sous la barre symbolique de 80 dollars le baril ; une première depuis mi-janvier 2022. Les principales raisons à cette performance trimestrielle en baisse sont connues : crainte d’une récession économique mondiale (avec en toile de fond l'inflation, la hausse des taux d'intérêt et les incertitudes sur la capacité de l'UE à faire face aux tensions énergétiques) et poursuite de la politique zéro-covid en Chine. 

La filiale d'investissement de Koweit Project Company (Kamco) a consolidé, dans son rapport mensuel de septembre 2022, une douzaine de prévisions de grandes banques internationales portant sur les prix du pétrole au quatrième semestre 2022. Le prix moyen anticipé était alors de 101,9 USD. Force est de constater que cette perspective s'éloigne de jour en jour. 

 

Brèves économiques

Region

Dubai reste la première place financière régionale, selon le classement semi-annuel effectué par le groupe de réflexion anglais Z/Yen et le China Development Institute. Cette liste est mise à jour tous les six mois avec une centaine d’indices d’organisations internationales. Le classement est fondé sur cinq catégories de variables : l’environnement des affaires, le capital humain, les infrastructures, le développement du secteur financier ainsi que la réputation. Le trio de tête concernant les villes du CCG n’a pas évolué entre mars et septembre 2022 : Dubai (17e du classement général en mars et septembre 2022), Abu Dhabi (32e en septembre 2022, 31e en mars) et Doha qui réalise une bonne performance semestrielle et passe de la 65e à la 57e place mondiale. Koweït city a également gagné huit places ces six derniers mois et se classe désormais au 108e rang. 

Les Emirats arabes unis se classent au 17e rang mondial concernant la « valeur de la marque nationale » et premier au monde dans le segment « performance de marque », selon le rapport annuel 2022 du cabinet spécialisé Brand Finance. En plus de calculer la valeur de la marque, Brand Finance détermine également la force relative des marques nationales grâce à un tableau de bord d'indicateurs évaluant l'investissement dans la marque, la perception de la marque et sa performance. Concernant le principal classement sur la valeur de la marque, l’Arabie saoudite reste également dans le top 20 mondial en 2022 alors que le Qatar perd deux places et se classe donc à 43e rang mondial

Le Sultanat d’Oman et les EAU ont signé une quinzaine de protocoles d’accord lors de la récente visite du président Mohammed Ben Zayed. Ces accords couvrent de nombreux secteurs économiques dont l’énergie, l’agriculture, l’éducation, la finance et la recherche scientifique. Les entreprises ferroviaires Etihad Railway (EAU) et ASYAD (Oman) ont notamment signé un accord de coopération autour d’une future ligne de chemin de fer de 300 kilomètres permettant de relier Abu Dhabi à la ville omanaise de Sohar (située au nord de Mascate) en 47 minutes. En outre, les fonds souverains ADQ (Abu Dhabi) et OIA (Oman) ont annoncé souhaiter cofinancer divers projets énergiques et miniers pour un total qui avoisinerait les 8 Md USD.  

Arabie saoudite 

Le taux de chômage d’Arabie saoudite a diminué au cours du deuxième trimestre 2022 pour atteindre 9,7 %. Il s’agit d’une baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport au taux du premier trimestre de l’année. Dans le détail, le taux de chômage des hommes a baissé de 0,3 point de pourcentage sur cette même période alors que le taux de chômage des femmes a diminué de 0,9 point de pourcentage (pour atteindre 19,3 %). De plus, le taux d’activité des femmes a augmenté de 1,9 point de pourcentage. Pour rappel, près de 9 jeunes sur 10 des pays du CCG jugent que l’arrivée des femmes sur le marché du travail a un impact positif sur leurs pays, selon la récente enquête annuelle portant sur les aspirations des jeunes arabes. Seule ombre au tableau, le taux de chômage des jeunes saoudiens (15-24 ans) a augmenté de 2,5 points de pourcentage pour atteindre 17,6 %.

La part des employés nationaux dans le secteur de l’assurance saoudien a atteint 77 % selon Loay Nazer, président de la compagnie d’assurance Bupa Arabia. Ce dernier s’exprimait dans le cadre du Saudi Insurance Symposium qui s’est tenu à Riyad les 28 et 29 septembre et qui a accueilli plus d’un millier de professionnels du secteur. Pour mémoire, Riyad encourage la saoudisation de l'économie nationale dans le cadre de sa stratégie de diversification.

Le fonds souverain saoudien, le Public Investment Fund (PIF – 500 Md USD sous gestion en 2021 selon l’IE de Madrid) a engagé plusieurs banques, dont Citi et JPMorgan, afin d’organiser une émission d'obligations vertes multitranches et libellées en dollars. Compte tenu de la stratégie nationale saoudienne Vision 2030, qui vise à ce que les énergies renouvelables représentent 50 % du mix énergétique du Royaume d'ici 2030, le nombre et le volume des émissions d’obligations vertes devraient augmenter dans les prochaines années à Riyad. 

Bahreïn 

La croissance réelle de l’économie Bahreïnite atteint son plus haut niveau depuis 11 ans à 6,9 % au Q2 2022 (contre 5,5 % au Q1 2022). Une croissance record portée par le secteur non pétrolier (+9,05 %) et en particulier le secteur de l’hôtellerie et de la restauration (+18,1 %) qui bénéficie de la reprise du tourisme depuis la réouverture du pont avec l'Arabie saoudite le 1er mai 2021. Dans le même temps, le secteur non pétrolier se contracte en termes réels (-2,2 %) pénalisé par une baisse de la production (en nominal, le secteur pétrolier observe néanmoins une croissance de 55 %). 

Sheikh Nasser a présidé la réunion du conseil d'administration de Nogaholding. Ce dernier a rappelé (i) l’importance stratégique du projet de modernisation de la raffinerie de la Bahrain Petroleum Company (Bapco) qui devrait porter la capacité de production de Bapco de 267 000 à 380 000 barils par jour, (ii) la nécessité d’une plus grande intégration entre les différentes sociétés du portefeuille (11 Md USD d'actifs) et (iii) le rôle clé du secteur pétrolier et gazier dans la réalisation des objectifs de la Vision économique 2030 de Bahreïn. 

Sameer Nass, président de la Chambre de Bahreïn, a officiellement pris la présidence de l'Union des Chambres Arabes lors de sa 133ème session qui s'est tenue à Bahreïn. Il a déclaré que les priorités du royaume seraient de (i) soutenir les efforts visant à stimuler les échanges commerciaux entre les pays arabes et (ii) promouvoir le développement du secteur privé dans la région.

Emirats arabes unis 

Les EAU et ADNOC s'engagent à fournir du gaz naturel liquéfié (GNL) et du diesel à l'Allemagne. Une cargaison de 137 000 mètres cubes de GNL sera envoyée par les EAU fin décembre 2022. D'après Les Echos le volume de cette cargaison doit tout de même être relativisé : il correspond à 1,37 M de kilowattheures, ce qui est moins que le volume journalier du pipeline Nord Stream 1 (reliant la Russie à l'UE) avant la guerre en Ukraine. La société émirienne ADNOC s'est également engagée à fournir jusqu'à 250 000 tonnes de diesel par mois en 2023. Outre les hydrocarbures, la visite du Chancelier Scholz a également permis la signature d'un protocole d'accord entre l'entreprise allemande RWE et Masdar, le groupe émirien spécialisé dans les énergies renouvelables, au sujet d'un projet d'éoliennes offshore. Enfin, le gouvernement émirien a attribué l'étude de la stratégie nationale sur l'hydrogène à des groupes allemands. Pour mémoire, les EAU souhaitent représenter 25% des exportations mondiales d'hydrogène d'ici 2050.

Engie a remporté le contrat de développement du projet Mirfa 2, une usine de production d'eau par osmose inverse de l'eau de mer avec une capacité de 120 MIGD, à Abu Dhabi. L'exploitation commerciale du complexe est prévue au T2 2025.

Les exportations non pétrolières de l'Inde vers les EAU augmentent de manière significative. Suite à la signature de l'accord de libre-échange le 1er mai 2022, ces dernières ont augmenté de 14 %, à 5,9 Md USD sur la période juin-août en glissement annuel. Une intensification des échanges bilatéraux aux bénéfices encore timides pour la partie émirienne : les exportations des EAU à destination de l’Inde ont augmenté de seulement 0,1 % sur la même période.

Le fournisseur de services de santé privé Burjeel a annoncé son intention de céder 11 % de son capital social dans le cadre d’une IPO à la bourse d’Abu Dhabi (ADX). Plus tôt cette semaine, le groupe avait déjà cédé une participation de 15 % au conglomérat émirien IHC pour un montant non divulgué. Cette introduction s’inscrit dans un contexte de boom des IPOs dans le Golfe porté par le fort intérêt des investisseurs pour la région dans un contexte de hausse des prix du pétrole et de dégradation des perspectives économiques mondiales.

Les actions de Salik ont grimpé de 20 % au-dessus de leur prix d'introduction en bourse (2,4 AED contre 2 AED) lors de l'entrée de l'opérateur exclusif de péage de Dubaï à la bourse de l'Emirat. L'entreprise a levé 3,735 Md AED (1 Md USD) lors de son introduction en bourse, qui a été sursouscrite plus de 49 fois. Cette IPO illustre à nouveau la volonté de Dubai de monétiser certains de ses actifs tout en favorisant le développement de son secteur financier. L'introduction en bourse de Salik fait ainsi suite à celles, plus tôt dans l'année, de Dubai Electricity & Water Authority et de l'opérateur de parcs d'affaires Tecom Group. 

Koweït   

Semaine marquée par les élections parlementaires du jeudi 29 septembre 2022. 

305 candidats, dont 22 femmes, se sont présentés aux élections de l'Assemblée nationale. 28 des 50 sièges auraient été remportés par des candidats de l'opposition. Dans le même temps, 20 anciens députés ont été évincés, dont trois anciens ministres. Deux femmes ont été élues, ce qui contraste avec l'Assemblée exclusivement masculine de 2020. Il s'agit de Alia Al-Khaled Al-Sabah et de Jenan Boushehri.

En vue des élections, l’Autorité koweïtienne de lutte contre la corruption (Nazaha) a appelé lundi dans un communiqué à mettre en place un certain nombre de mesures et procédures visant à améliorer les pratiques de campagne électorale, notamment sur la réglementation du financement de ces dernières, en nommant une agence indépendante chargée de superviser les financements et en imposant un plafond de dépense. A ce jour, aucune règle n’existe réellement pour contrôler le financement des campagnes électorales au Koweït. Dans le même temps, la cour constitutionnelle a commencé à examiner des pétitions déposées demandant la suspension des élections, liées à la conformité de deux décrets d’urgences portant sur les élections et considérés comme anticonstitutionnels par des avocats à l’origine des pétitions. 

La Cour constitutionnelle Koweïtienne a statué dimanche 25 septembre qu’une loi, qui interdit de facto aux personnes reconnues coupables d'avoir insulté l’Emir, le prophète ou Dieu, de se présenter aux élections. Dans son explication, la Cour a déclaré que les législateurs sont autorisés à fixer des conditions pour les personnes qui envisagent de se présenter à une charge publique et, par conséquent, ils peuvent promulguer une législation qui réglemente le processus d’inscription pour contester les élections. 

Oman

L’inflation a progressé de 2,4 % en août 2022 en g.a. selon les données du Centre national pour les statistiques et l’information (NCSI). Dans le détail, cette hausse générale des prix a été favorisée par l’augmentation de 4,9 % des prix des denrées alimentaires, en particulier l’huile (19,2 %) et la viande (8,8 %). Le prix du pain et des céréales a progressé de 4,1 % pour sa part.   

La Banque centrale d'Oman (CBO) a augmenté jeudi 22 septembre son taux directeur de 75 points de base pour le porter à 3,75 %, s'alignant ainsi sur la FED américaine, le rial d'Oman étant fixé au dollar américain. Mascate rejoint ainsi les cinq autres banques centrales de la région qui ont également augmenté leurs principaux taux plus tôt la semaine dernière.  

Qatar

TotalEnergies a été sélectionné pour le développement du projet North Field South, obtenant 9,375 % des parts du projet sur les 25 % attribuées aux partenaires internationaux de Qatar Energy pour un investissement total de 1,5 Md USD. Ce partenariat a été signé par le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné et le ministre de l’énergie et PDG de QatarEnergy Saad Sherida Al Kaabi. Le projet NFS compte deux méga-trains de liquéfaction pour une capacité totale de 16 Mt/an de production de GNL, pour un total au Qatar de 126 Mt/an à l’horizon 2029. Cette annonce suit l’attribution en juin à TotalEnergies de 6,25 % du projet NFE pour 2,5 Mds USD d’investissement. 

Le Qatar fournira 1 Mt/an de GNL supplémentaire au Bangladesh à partir de 2025. La compagnie nationale bangladaise PetroBangla achetait jusqu’ici 2,5 Mt/an de GNL à Qatargas, filiale de Qatar Energy, via un contrat de long-terme expirant en 2033. PetroBangla espère sécuriser prochainement 1 Mt/an de plus pour atteindre 4,5 Mt/an.

QatarEnergy (QE) et General Electric (GE) ont signé un MoU pour élaborer une feuille de route du développement des technologies de captage et de séquestration de carbone (CCS) dans le secteur énergétique. L’idée centrale est d’étudier la faisabilité d’un hub carbone d’envergure mondiale à Ras Laffan, lequel accueille aujourd’hui 80 turbines à gaz conçues par GE. La feuille de route inclut aussi l’utilisation d’hydrogène ou d’ammoniac dans ces turbines, couplées à des infrastructures CCS pour réduire ses émissions de CO2. Le ministre de l’énergie et PDG de QE Saad Sherida Al Kaabi a réaffirmé que d’ici 2035, QE ambitionne de produire 5 GW d’électricité solaire (contre 1,7 GW attribués à ce jour) et de capter 11 Mt/an de CO2e d’ici 2035 (2,1 à 2,5 Mt/an de CO2e sont aujourd’hui captés dans une usine.