En 2021, les échanges commerciaux de biens et services de Singapour ont progressé de 18,0% par rapport à 2020, dans un contexte de reprise graduelle des échanges mondiaux suite à la crise sanitaire. Ils s’élèvent à 1 317 Mds USD, soit plus de 330% du PIB. Illustrant également son poids, le commerce extérieur contribue pour 5 pp à la croissance en 2021. Les exportations de biens ont progressé de 19,1%, après une baisse de 4,1% en 2020, à l’instar des exportations de services (+6,7%). La tendance est également à la hausse pour les importations : +20,4% pour les importations de biens et +6,8% pour celles de services. Singapour dégage ainsi un excédent commercial pour les biens et les services de 57 Mds USD (après 51 Mds USD en 2020), qui représente près de 14% de son PIB. Pour les biens, les principaux partenaires commerciaux de la cité-Etat restent l’ASEAN (25% de ses échanges commerciaux), la Chine et Hong Kong (21%), les États-Unis (9%) et l’Union européenne (9%).

I. Dans un contexte de reprise progressive des échanges mondiaux, les exportations singapouriennes de biens augmentent fortement en 2021 (+19,1%)

Les exportations singapouriennes de biens ont atteint 457 Mds USD en 2021, soit une hausse de 19,1% par rapport à 2020. Du fait du rôle de plaque tournante commerciale régionale joué par Singapour (2nd port de conteneurs après Shanghai, près de 20% du trafic de transbordement mondial), les exportations sont composées à 55% de biens réexportés. Les exportations domestiques non-pétrolières représentent 31% du total et les exportations pétrolières, 14%. Singapour ne possède pas de gisements d’hydrocarbures mais procède au raffinage et à la transformation de pétrole importé, qui est ensuite exporté principalement vers la Malaisie, l’Indonésie et l’Australie.

  1. Les exportations domestiques non pétrolières enregistrent une hausse de 12,1%, à 144 Mds USD. Cette hausse est portée principalement par les secteurs d’exportation traditionnels : les machines et matériel électrique (+19,6%, représentant 41% du total des ventes) regroupant les produits électroniques (23%) dont les ventes progressent en 2021 de 16,3% (33 Mds USD, dont +15,0% sur les circuits intégrés); les produits chimiques comprenant les médicaments (+20,2%, 28% du total); les produits manufacturés (+14,3%, 17%) ; et les produits alimentaires (+4,3%, 6%).
  2. Les exportations domestiques pétrolières sont en forte augmentation de 38,0%, à 64 Mds USD (après avoir chuté de 28,1% en 2020) et retrouvent ainsi quasiment leur niveau d’avant-crise. Les ventes domestiques pétrolières de la cité-Etat ont profité de la remontée des prix du pétrole d’environ 70% (prix du baril en moyenne à 70 USD en 2021, vs 41 USD en 2020, selon les données de l’OPEP), qui compense la baisse des ventes en volume (-10,1%). Singapour demeure donc un hub pour le commerce pétrolier.
  3. Les réexportations progressent de 19,2%, à 249 Mds USD. Elles sont essentiellement portées par les ventes de machines et matériel électrique (+20,2% à 182 Mds USD, plus de 70% du total).

En 2021, pour la deuxième année consécutive, le 1er client de Singapour est la Chine (Hong Kong compris, 128 Mds USD, +27,6% par rapport à 2020) qui représente 28% des exportations totales, plaçant l’ASEAN en 2ème position (27%). Viennent ensuite les États-Unis et l’UE (8% chacun). La France est son 19ème client dans le monde (-7,9% par rapport à 2020). Les exportations connaissent par ailleurs une hausse marquée vers les pays de l’ASEAN (+26,1%, à 122 Mds USD), Taïwan (+24,5%, à 23 Mds USD) et la Corée du Sud (+14,4%, à 20 Mds USD) tandis qu’elles décroissent légèrement vers les États-Unis (–4,9%, à 38 Mds USD) tout en se maintenant à un niveau élevé.

Les exportations singapouriennes de services progressent de 6,7% en 2021 (230 Mds USD). Singapour exporte principalement des services de transport et de logistique (30% du total) ainsi que des services financiers et d’assurance (19%). En raison de la crise et de l’absence de visiteurs internationaux (-88%), les services liés au tourisme continuent de diminuer, mais moins fortement qu’en 2020 (-28,4% en 2021 contre -74%) et restent à la 8ème place des postes à l’export (auparavant 4ème en 2019).

II. Les importations atteignent 406 Mds USD (+20,4%), portées par les achats de produits pétroliers

Les importations singapouriennes ont atteint 406 Mds USD en 2021, soit une hausse de 20,4% par rapport à 2020. Cette augmentation s’explique par la hausse des importations pétrolières (+49,4%), qui représentent 19% des importations totales, et non-pétrolières (+15,3%), qui constituent 81% des importations.

  1. Les importations non-pétrolières s’élèvent à 331 Mds USD, contre 280 Mds USD en 2020. Cette progression (+15,3% en valeur, +13,4% en volume) est principalement expliquée par la hausse des trois premiers postes d’importations : les machines et matériel électrique (+18,2%), les produits chimiques (+17,8%) et les produits manufacturés (+17,1%) qui représentent respectivement 51%, 8% et 13% du total.
  2. Les importations pétrolières ont représenté 75 Mds USD, en forte augmentation en raison de la hausse du cours du pétrole -stimulée par une remontée de la demande- et ce malgré un volume importé réduit par rapport à 2020 (-5,0% en volume). Se relevant d’une chute de 34% en valeur en 2020, les achats pétroliers représentent en 2021 près d’un quart des importations totales, achats en grande partie réexportés par Singapour après raffinage et transformation.

Le 1er fournisseur de Singapour en agrégat est l’ASEAN (23% des importations totales). Le principal pays d’importations de la cité-Etat est la Chine (14%, Hong Kong compris) suivie par la Malaisie et Taïwan (13% chacun). En 2021, la France est son 9ème fournisseur mondial et 1er fournisseur européen. Les importations connaissent par ailleurs une hausse significative depuis les Emirats Arabes Unis (+95,6%) faisant d’eux le 8ème fournisseur de Singapour (90% des achats sont des produits pétroliers). La tendance à la hausse se confirme pour les importations en provenance de l’ASEAN (+13,1%), la Chine et Hong Kong (+10,0%), mais surtout depuis la Corée du Sud (+38,9%), Taïwan (+37,1%), le Japon (+17,1%) et les Etats-Unis (+12,3%).

Les importations singapouriennes de services se sont quant à elles établies à 224 Mds USD en valeur, soit une hausse de 6,8%. La cité-Etat importe surtout des services de transport et de logistique (33% du total). Les importations de services liés au tourisme diminuent de 45,9% après une chute marquée de 75% en 2020.

III. Les perspectives sont moins porteuses en 2022 du fait des effets du conflit Russie-Ukraine et du ralentissement en Chine

La cité-Etat bénéficie du dynamisme commercial de la Chine (1er excédent commercial de Singapour), dont elle est de plus en plus dépendante pour son commerce extérieur, au détriment de l’ASEAN. En dix ans, ses exportations vers la Chine et Hong Kong ont augmenté de 55,7%, jusqu’à représenter 28% des exportations totales. Les importations depuis la Chine ont quant à elles progressé de 39,2%, passant de 11% du total des imports à 14% en 2021. La part des exportations vers l’ASEAN a diminué, de 32% à 27%, tandis que la part des importations depuis l’ASEAN a augmenté de 21% à 23%. Après avoir enregistré son 1er excédent commercial avec les États-Unis depuis 2006 en 2020, Singapour est de nouveau en déficit de 2 Mds USD vis-à-vis de ces derniers.Singapour dégage un excédent commercial (biens et services) structurel chaque année depuis 1998. En 2021, la cité-Etat enregistre un excédent à 57 Mds USD (contre 51 Mds USD en 2020), soit près de 15% du PIB. Les exportations nettes sont un moteur traditionnel de la croissance (1,6 point de PIB de contribution en moyenne entre 2015 et 2020 d’après le FMI). Grâce à la reprise du commerce mondial, Singapour enregistre un excédent commercial sur les biens de 51 Mds USD en 2021 (+6 Mds USD par rapport à 2020), le plus élevé en dix ans, ainsi qu’un excédent sur les services de 6 Mds USD, quasi-stable par rapport à 2020.

Selon l’ITC, Singapour est le 15ème pays exportateur mondial de biens en 2021, derrière la France (9ème), les Etats-Unis (2ème) et la Chine (1ère). Son modèle économique repose sur une forte ouverture au commerce international s’illustrant par la signature de nombreux accords de libre-échange (RCEP signé en novembre 2020), qui sont, paradoxalement, quasiment superflus en termes d’accès au marché de la cité-Etat puisque Singapour applique des droits de douane erga omnes de 0%, sauf pour 6 lignes tarifaires (alcool et tabac essentiellement).

Au premier trimestre 2022, Singapour enregistre un nouvel excédent commercial sur les biens de 13 Mds USD, en baisse de 9,6% par rapport au T1 2021. Les exportations s’élèvent à 126 Mds USD (+18,9% en valeur), un montant plus élevé que celui des importations (113 Mds, +23,2% en valeur). La poursuite de la remontée des prix du pétrole bénéficie aux exportations pétrolières (+45,4%) tandis que l’accroissement de la demande mondiale en électronique profite aux exportations non pétrolières (+11,4%).

Annexes

Évolution annuelle et mensuelle des échanges de biens de Singapour, en valeur (Mds USD)

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Note : l'intégralité des annexes est disponibles au téléchargement en bas de page.