Brèves bimensuelles Japon–Corée, Période du 4 au 24 avril 2022
BREVES BIMENSUELLES
JAPON COREE
Période du 4 au 24 avril 2022
Sommaire
Japon
- Macro-économie et finance
- Entreprises
Corée
- Macro-économie et finance
- Politiques économiques
Japon
1. Macro-économie et finance
Sous l'effet de la flambée des prix du pétrole brut et des matières premières, les prix de gros au Japon ont connu une hausse record de 7,3% au cours de l'exercice 2021. Selon les données de la Banque du Japon (BoJ), cette hausse est la plus élevée depuis la mise en place de données comparables en 1981. Cette hausse s’est poursuivie en 2022 : l’indice des prix à la production a augmenté pour le 13ème mois consécutif, atteignant 9,5% en mars 2022 après 9,7% en février. Cette dynamique se retrouve amplifiée par la dépréciation du yen qui renchérit le coût des importations japonaises. L’indice des prix d’importation a augmenté de 33,4% par rapport à l’année précédente, une hausse bien supérieure à celle des prix à l’exportation (13,1%). Malgré cette flambée des prix de gros, l’augmentation de l'indice des prix à la consommation est restée limitée (hausse contenue à 0,9% en février 2022). Dans un contexte de reprise économique qui demeure fragile, les entreprises japonaises sont à la recherche d’un équillibre difficile : elles doivent à la fois préserver la demande en prenant à leur charge une partie des hausses de prix tout en limitant les effets sur leurs marges. Dans l’ensemble, cette situation met une nouvelle fois en évidence la forte dépendance extérieure du Japon en matière de sécurité énergétique et d’approvisionnement en matières premières. The Japan Times, Nikkei Asia.
2. Entreprises
Honda annonce de nouveaux investissements dans l’électrification de ses véhicules. Le groupe prévoit d’investir un total de 8 Tn JPY (61,5 Mds €) en R&D sur la prochaine décennie, dont 60% (5 Tn JPY) destinés l’électrification de ses véhicules (véhicules électriques et logiciels). Cet investissement représente une hausse de plus de 10% par rapport au montant investi en R&D sur la décennie 2010-2020. L’objectif est de proposer 30 modèles de véhicules électriques (VE) d’ici 2030, et de convertir l’intégralité de son catalogue (VE ou véhicule doté de pile à combustible) d’ici 2040. Honda souhaite également accélérer le développement des batteries solides, et prévoit d’investir 43 Mds JPY (330 M €) pour mettre en place une ligne de démonstration de production de batteries solides d’ici 2040. Pour baisser les coûts de développement et augmenter ses économies d’échelle, Honda va renforcer son partenariat avec General Motors (GM) : l’objectif sera de développer des véhicules électriques à un prix plus abordable, autour de 3 Mi JPY (23 000 €), d’ici 2027. La production et les ventes de ces modèles démarreront d’abord en Amérique du Nord, puis par la suite sur les autres marchés (dont le Japon, la Chine et l’Europe). Les deux groupes sont également en discussion pour élargir leur coopération en matière de développement de batteries. Nikkei, Nikkei
Le METI a annoncé le 1er avril 2022 que 440 entreprises rejoindront une nouvelle « GX [Green transformation] League ». L’initiative GX League lancée par le METI vise à rassembler des entreprises partageant des objectifs ambitieux en matière de réduction d’émission carbone et se déclarant volontaires pour participer à un nouveau mécanisme d’échange de droits d’émissions carbone. La GX League servira d’enceinte de discussion pour l’élaboration de règles d’échanges de droits d’émissions carbone, et plus globalement d’enceinte de discussion pour les sujets ayant trait à la transformation de l’ensemble du système économique et social en vue d’atteindre la neutralité carbone en 2050. 440 entreprises de tailles et secteurs d’activité variés ont été identifiées par le METI à l’issue d’un appel à candidatures organisé du 1er février au 31 mars. Le METI prévoit que la GX League et les échanges volontaires de droits d’émissions carbone soient pleinement opérationnels à partir d’avril 2023 (des projets pilotes sont prévus à partir de l’automne 2022). Les émissions combinées des entreprises de la GX League correspondent à environ 30% des émissions carbone totales du Japon (soit 320 millions de tonnes au cours de l’exercice fiscal 2018). Ces entreprises sont invitées à se fixer des objectifs de réduction des gaz à effet de serre allant au-delà de l’objectif national (46% par rapport à l'année fiscale 2013) et à soutenir la décarbonation de leur chaîne de valeur. Les grandes entreprises des secteurs de l’acier et de l’électricité, plus gros émetteurs de CO2, ont notamment répondu présent. GX LEAGUE, METI (appel à candidature GX League, résultat) Yahoo Japan, Nikkei
Corée
1. Macro-économie et finance
La Banque de Corée a procédé mi-avril 2022 à une nouvelle hausse de son taux directeur de 1,25 à 1,5 %, la quatrième depuis août 2021. Cette hausse, qui a surpris les observateurs, intervient seulement deux mois après la précédente et alors que le nouveau gouverneur n’a pas encore pris ses fonctions. La Banque pourrait procéder à deux autres hausses pour ramener son taux directeur à 2 %, niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2014. Cette augmentation s’inscrit en réaction à une hausse de l’inflation qui progresse à un rythme beaucoup plus rapide qu’anticipé, en raison notamment de l’impact de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie et des matières premières. Au plus haut depuis 10 ans, l’indice des prix à la consommation a progressé de 4,1 % en mars 2022, et devrait se maintenir à ce niveau en avril, ce qui se traduira par une inflation annuelle bien plus élevée que les 3,1 % actuellement anticipés par la banque centrale. L’indice des prix des importations marque une hausse encore plus marquée à + 35,5 % sur un an en mars et + 7,3 % sur un mois, porté par les hydrocarbures dont les prix augmentent de 94 % sur un an. L’indice des prix des exportations progresse à un rythme plus modéré, de 22,8 % sur un an et 5,7 % sur un mois, ce qui se traduit donc par une détérioration des termes de l’échange coréen nets. Par ailleurs, la hausse du taux de base, couplée au renforcement des mesures macroprudentielles, semble parvenir à contenir la hausse de la dette des ménages, qui est considérée par la Banque de Corée comme une des principales menaces pesant sur l’économie coréenne. Pour le quatrième mois consécutif, cette dette a baissé de 0,1 % à 780 milliards d’euros ; elle demeure toutefois en hausse de 5 % sur un an. Pulse News, Pulse News, Yonhap, Joong Ang Daily, Ked Global
2. Politiques économiques
Le nouveau Président YOON Suk-yeol a nommé les vingt membres de son futur gouvernement. YOON Suk-yeol, issu du parti conservateur et investi le 10 mai prochain, a annoncé son intention de nommer comme Premier ministre HAN Duck-soo, anciennement Premier ministre d’un gouvernement démocrate. Ce signal d’ouverture devrait faciliter son approbation par l’Assemblée nationale à majorité démocrate. Le Président-élu a également annoncé l’ensemble des 19 ministres de son prochain gouvernement, qui eux feront l’objet d’un avis non-contraignant du parlement. Au poste de vice-Premier ministre et ministre de l’Economie et des Finances a été nommé CHOO Kyung-ho, député conservateur, ancien vice-ministre de l’Économie et des Finances sous la Présidente PARK Geun-hye. Il s’est opposé aux augmentations du SMIC sous l’administration précédente et affiche comme priorité la stabilisation des prix de l’immobilier et l’allègement des barrières réglementaires. Le Président-élu a nommé comme ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Energie LEE Chang-yang, professeur d’université spécialiste des questions industrielles. Ce dernier, qui a notamment travaillé pour le fabricant de semi-conducteurs SK Hynix et pour l’entreprise d’électronique LG, souhaite mettre l’accent sur le soutien aux entreprises par l’allègement des barrières réglementaires. A noter également la nomination comme ministre des PME et des startups de LEE Young, une des trois seules femmes du gouvernement. Elle est ingénieure, fondatrice d’une startup de cybersécurité et fut présidente de la Korean Women’s Venture Association de 2015 à 2017. Yonhap, Korea Herald, Joongang
L’aéroport d’Incheon devient le deuxième au monde pour l’activité cargo. Le Conseil international des aéroports estime que le principal aéroport coréen a traité 3,23 millions de tonnes de fret en 2021, en hausse de 19 % par rapport à l’année dernière, ce qui lui a permis de passer de la troisième à la deuxième place mondiale derrière l’aéroport de Hong-Kong, dépassant l’aéroport de Shanghai Pudong. Les deux principales compagnies aériennes coréennes, Korean Air et Asiana, s’étaient distinguées pendant la crise Covid par le très fort dynamisme de leur activité cargo, qui avait compensé la chute du trafic passager et leur avait permis de dégager un résultat d’exploitation positif dès le deuxième trimestre 2020. Korean Air, qui a vu son résultat d’exploitation multiplié par 6 entre 2020 et 2021 à 1,17 milliards de dollars, s’est en outre vue décerner le prix de la meilleure compagnie cargo début avril 2022 par Air Transport World. Le magazine cite sa contribution à la limitation des tensions sur le fret mondial, notamment par la transformation d’avions passagers en avions cargo et la mise en place de nouvelles dessertes. Sur le plan du trafic passagers, l’aéroport d’Incheon, 14e aéroport mondial avant la crise, devrait bénéficier de la reprise du trafic mondial et de l’arrêt depuis le 1er avril des mesures de quarantaine imposées à l’arrivée en Corée. Asiana a dans cet esprit annoncé le 15 avril la reprise de la liaison entre Séoul et Paris à partir de juin prochain, rejoignant (comme avant la crise Covid) Korean Air et Air France sur ce segment. Yonhap, Korea Herald, Air Journal
Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.
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