BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 21 mars au 3 avril 2022

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Politiques économiques

Corée
  1. Macro-économie et finance
  2. Entreprises

Japon

1. Macro-économie et finance

planLe gouvernement Kishida prépare un nouveau plan de relance à hauteur de 1000 Mds ¥ (7,7 Mds €) en réponse à la hausse des prix. Ce nouveau paquet de mesures d’urgence vise à amortir l’impact de la flambée des prix de l’énergie, des matières premières et des céréales résultant de l’invasion russe de l’Ukraine. Également conçues pour aider l’économie japonaise à se remettre de la pandémie de coronavirus, les mesures visent plus particulièrement quatres domaines : prix de l’essence, approvisionnement en denrées alimentaires, soutien financier aux petites et moyennes entreprises, et aide aux personnes dans le besoin. En ce sens, ce plan entend apporter un soutien accru aux secteurs des transports, de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche. Pour son financement, le gouvernement prévoit  de puiser dans les 5 000 Mds ¥ (38 Mds €) du fonds de réserve prévu dans le budget de l'exercice 2022, et d’utiliser une partie des 500 Mds ¥ du fonds de réserve alloué aux autres dépenses d’urgence. La finalisation du cadre de ce plan est attendue pour la mi-avril. L’objectif du gouvernement est d’obtenir une approbation rapide du Cabinet, afin de recourir aux fonds de réserve dès la fin du mois d’avril. The Japan Times, Nikkei Asia

 

metiLe 31 mars, le METI a listé sept produits qui doivent être sécurisés de manière stable par le Japon via des producteurs autres que la Russie. Ces produits ont été sélectionnés en fonction du degré de dépendance du Japon vis-à-vis de la Russie, de la difficulté à changer de fournisseur et de leur impact sur l'économie japonaise. Il s’agit du pétrole brut, du gaz naturel liquéfié, du charbon utilisé pour la production d'électricité, du charbon utilisé pour la fabrication de l'acier, du néon et autres gaz utilisés pour la fabrication de semi-conducteurs, du palladium, et des ferro-alliages de métaux rares utilisés pour purifier les gaz d'échappement. Cette liste a été dressée lors d’une première réunion sur les matières premières stratégiques et les chaînes d'approvisionnement énergétique, dirigée par le ministre du METI, Koichi HAGIUDA. Ce dernier a demandé aux participants "de travailler de manière stratégique et rapide, en commençant par des mesures qui ont des effets immédiats et conduisent à des réalisations concrètes". Nikkei

 

ngLe 22 mars, le gouvernement japonais a émis pour la première fois un avertissement concernant l'approvisionnement en électricité dans la région Est du Japon - dont la préfecture de Tokyo, à la suite d’un séisme de magnitude 7,4 et d’une chute des températures. Alors que l’offre réduite d’électricité était réduite du fait de la mise à l’arrêt de six centrales thermiques situées dans les régions de Tohoku et de Tokyo (totalisant environ 3,3 millions de kW) après le tremblement de terre survenu au large de la préfecture de Fukushima le 16 mars, une hausse de la demande attendue en raison d’une forte baisse des températures a fait peser le risque d’une pénurie d’électricité dans les régions de Tohoku et à Tokyo dans les zones desservies par Tokyo Electric Power Co (TEPCO) et Tohoku Electric Power Co. Les médias japonais ont massivement relayé un avertissement des autorités concernant des éventuelles coupures de courant et un appel à réduire la consommation aux heures de pic de consommation. Le gouvernement japonais et TEPCO ont appelé les ménages et les entreprises à économiser l'électricité, notamment en éteignant les lumières inutiles, en baissant les thermostats à 20°C et en réduisant la consommation des appareils électriques. Aucune coupure d’électricité n’a finalement eu lieu et les avertissements ont été levés par le gouvernement le 23 mars. Il s’agissait de la première alerte émise depuis la création du système d'alerte en cas de pénurie d'électricité mis en place à la suite du grand tremblement de terre de mars 2011. Nikkei ; Nikkei Asia ; Nikkei Asia ; Mainichi ; The Japan Times

 

Corée

1. Macro-économie et finance

rheeRHEE Chang-yong est nommé Gouverneur de la Banque de Corée. Le Président MOON Jae-in a nommé un nouveau gouverneur de la Banque de Corée (BoK) en la personne de RHEE Chang-yong. Après des études à l’Université de Séoul, un doctorat en économie à Harvard et plusieurs postes dans l’administration coréenne, RHEE Chang-yong a pris en 2014 la tête du département Asie et Pacifique du FMI. L’actuel gouverneur LEE Ju-yeol a quitté ses fonctions le 31 mars après deux mandats de quatre ans à la tête de la banque centrale. La prise de fonction de RHEE ne devrait cependant pas intervenir avant la mi-avril, sa nomination faisant préalablement l’objet d’une audition parlementaire. Le prochain comité de politique monétaire (en charge de la fixation du taux directeur) prévu le 14 avril, pourrait ainsi être présidé par un membre de ce comité, JOO Sang-yeong. Ce dernier est connu pour être en faveur d’une politique monétaire souple. Les orientations de RHEE en matière de politique monétaire ne sont quant à elles pas connues, ce dernier n’ayant jamais travaillé pour une banque centrale. Ainsi, rien n’indique que cette nomination soit le signe d’un changement dans la politique de resserrement monétaire opérée par la BoK depuis août 2021. Pour rappel, les marchés tablent sur deux hausses supplémentaires du taux d’ici la fin de l’année. Néanmoins, son arrivée à la tête de la banque a lieu dans un contexte de grande incertitude économique en raison de la guerre en Ukraine et de la hausse de l’inflation en découlant. Le futur gouverneur a d’ores et déjà indiqué qu’il lui appartiendra d’arbitrer entre lutte contre l’inflation et soutien à la croissance, dans un contexte de perturbation de l’économie mondiale. Selon les estimations des marchés, l’inflation aurait atteint 3,9 % (en g.a.) en mars, un chiffre bien supérieur à la prévision de la Banque de Corée, de 3,1 % pour l’ensemble de l’année. L’agence de notation Fitch, qui a récemment révisé ses prévisions, s’attend à une hausse de l’indice des prix à la consommation de 4,1 % en 2022 (+1,5 point par rapport à la précédente prévision) et de 2,7 % du PIB (-0,3 point). KED Global, JoongAng Daily, Korea Times , Yonhap ,Yonhap

 

2. Entreprises

renaultLes constructeurs Renault et Stellantis renouvellent leur ambition en Corée. Renault a annoncé le 16 mars 2022 que sa filiale coréenne Renault-Samsung devenait « Renault Korea Motors », indiquant que ce nouveau nom allait permettre au groupe de se focaliser davantage sur le marché coréen, en particulier celui des véhicules électriques. Le constructeur français est présent en Corée depuis 2000, à l’époque du rachat de Samsung Motors suite à la crise financière asiatique. Renault Korea est aujourd’hui détenu à 80 % par Renault et à 20 % par Samsung Card, filiale de Samsung. Au début de l’année, Renault a par ailleurs annoncé un partenariat avec le constructeur chinois Geely, pour la construction de véhicules, notamment hybrides, dans l’usine Renault de Busan (deuxième ville de Corée) à partir de 2024. Renault est le troisième constructeur de Corée (après Hyundai-Kia et General Motors) et la première entreprise française en Corée en nombre d’employés. De son côté, Stellantis a annoncé en mars le renforcement en Corée des trois marques déjà présentes sur le marché (Peugeot, DS et Jeep) avec le lancement de neuf nouveaux modèles, dont 5 Jeep, 2 Peugeot et 2 DS et de nouveaux showrooms (20 pour Peugeot, 20 pour DS, 12 pour Jeep). Ces développements interviennent dans un paysage coréen de la construction automobile non stabilisé : la justice coréenne a annulé en mars la reprise de Ssangyong, quatrième constructeur coréen et en grande difficulté depuis plusieurs années, par Edison Motors, ce dernier n’ayant pas fourni les garanties financières nécessaires. A noter enfin l’annonce par Stellantis et le principal fabricant coréen de batteries LG Energy Solutions d’un investissement de 3,6 milliards d’euros dans une usine de batteries au Canada. Business Korea, Joongang, Usine Nouvelle, Yonhap

 

webtoonLa France, nouvelle place forte du « webtoon » pour Naver et Kakao. Les deux géants coréens de l’Internet ont en effet annoncé plusieurs projets démontrant l’importance donnée au marché européen, et français en particulier, pour ce nouveau genre de BD conçues pour être lues sur téléphones portables. Kakao a mis en ligne en mars 2022 son application de lecture de webtoon « Piccoma » en version française, avec un lancement officiel en mai. Il s’agit de la première étape de l’expansion européenne de Kakao, qui proposera dans un premier temps du contenu coréen et japonais, avant de publier progressivement du contenu développé en Europe. Quelques jours plus tard, Naver a annoncé l’ouverture de son hub webtoon pour l’Europe en France d’ici à juin prochain, après avoir lancé son service webtoon en français en 2019 et s’être placé en tête des téléchargements de bandes dessinées en ligne en France (2 millions d’utilisateurs par mois), suivi par ContentsFirst (dont Naver est actionnaire à 25 %). L’ouverture de ce bureau européen incarne la volonté de Naver d’adapter ses contenus et sa stratégie au contexte local, le groupe éditant déjà une quarantaine d’auteurs français. Les deux groupes voient dans la France la porte d’entrée vers le marché européen, notamment du fait de l’importante consommation de produits culturels dans le pays. Le marché français de la bande dessinée est estimé à 298 millions de dollars par l’Agence coréenne pour les contenus créatifs, ce qui place la France au premier rang en Europe. Korea Economic Daily, Maeil Business, Le Figaro

 

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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