BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 31 janvier au 13 février 2022

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques
  3. Entreprises

Corée
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques
  3. Entreprises

Japon

1. Macro-économie et finance

acierLes États-Unis ont levé le 8 février une partie des droits de douane additionnels de 25% imposés sur les importations d'acier japonais sous la présidence de Donald Trump en 2018. L'accord, qui entrera en vigueur au 1er avril, autorise le Japon à exporter vers les États-Unis jusqu'à 1,25 million de tonnes d'acier sans aucun droit de douane (soit la moyenne des importations 2018-2019). Au-delà de ce quota, le taux de 25% de taxes douanières sera maintenu. En échange de cette levée partielle, les autorités japonaises s'engagent à prendre des « mesures concrètes » pour lutter contre les surcapacités de production d'acier sur le marché mondial. Les exportations japonaises d'acier vers les Etats-Unis étaient descendues à environ 720 000 tonnes en 2020, contre environ 1,73 million de tonnes en 2017. Gina Raimondo, secrétaire d’Etat américaine au Commerce, a déclaré que cet accord suivait l’accord conclu avec l’Union européenne, et qu’il participait à la reconstruction des relations des États-Unis avec ses alliés dans le monde, afin de lutter contre les pratiques commerciales de la Chine. Cet accord bénéficie également aux sidérurgistes américains en leur permettant d'acheter l'acier japonais moins cher. Malgré les demandes japonaises pour une levée des droits de douanes additionnels de 10% imposés sur les importations japonaises d’aluminium, ces derniers demeurent en place. Les producteurs japonais d’aluminium peuvent continuer à utiliser les exemptions accordées à certaines importations d'aluminium pour lesquelles il n'existe pas d'alternatives américaines facilement disponibles. Nikkei, FT

 

2. Politiques économiques

lngM. Koichi HAGIUDA, le ministre japonais de l’économie, du commerce et l’industrie (METI), a annoncé le 9 février que le gouvernement japonais pourra rediriger une partie de ses stocks de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe. Dans le contexte de situation en Ukraine, le gouvernement japonais a décidé d’accorder un approvisionnement à l’Europe dans la mesure où cela n’interfère pas avec l’approvisionnement énergétique national, tenant compte du risque d’une éventuelle augmentation de la demande domestique due au froid. Plusieurs navires contenant du GNL (selon le Nikkei un navire représente une cargaison d’environ 60 000 -75 000 tonnes) envoyés par des entreprises japonaises devraient arriver en Europe en mars. M. HAGIUDA a indiqué pendant la conférence de presse qu’il a demandé aux entreprises d’étudier les possibilités de répondre également à un éventuel besoin après avril. Le Premier Ministre Kishida a indiqué le même jour à la presse japonaise « Nous avons pris en compte la demande des Etats-Unis, pays allié, ainsi que la forte insuffisance de gaz naturel en Europe ». Le président de l’association des entreprises du commerce extérieur (JFTC : Japan Foreign Trade Council) a indiqué au Nikkei quelques jours plus tard : « Nous envoyons plusieurs cargos en Europe mais notre priorité absolue est de fournir le Japon : il s'agit de l'excédent, dont nous pouvons décider librement où le vendre ». Nikkei (1 ; 2 ; 3 ; 4) ; Reuters

 

3. Entreprises

allL’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a annoncé un investissement de 23 Mds € d’ici 2026 dans les véhicules électriques. Lors de la conférence « Alliance 2030 », les trois entreprises membres de l’Alliance ont annoncé le déploiement de 35 modèles de véhicules électriques d’ici 2030 et le renforcement de leur coopération. L’objectif est de réduire le nombre total de véhicules toutes marques confondues à 90 (contre un total d’environ 100 aujourd’hui) et de concevoir 80% d’entre eux via l’une des plates-formes communes de l’Alliance, contre 60% aujourd’hui. Notamment, les 35 modèles électriques annoncés devraient être pour 90% d’entre eux produits en commun via cinq plates-formes. La plate-forme CMF-EV, principale plate-forme de l’Alliance, dédiée spécifiquement aux véhicules électriques, devrait permettre de produire 1,5 M de véhicules en 2030. Au-delà des infrastructures, le groupe devrait partager davantage de technologies, notamment relatives aux batteries solides, dont Nissan a annoncé la production en masse à partir de 2028. L’objectif est, par la mise en commun des moyens de production, la réduction du coût de production des batteries de 65% d’ici 2028. Le groupe Renault sera en charge du développement d’une architecture électrique et électronique commune. Il s’agit des premières annonces chiffrées de l’Alliance depuis 2020. Nikkei Financial Times

 

Corée

1. Macro-économie et finance

pibLa Corée atteint son objectif de 4,0 % de croissance en 2021, grâce aux performances du quatrième trimestre, selon les données provisoires de la Banque centrale de Corée (BOK). Cette hausse est en ligne avec la dernière estimation de la BOK et légèrement inférieure à celle du gouvernement (4,2 %). Comme attendu, cette croissance est portée par les exportations de biens et services, qui progressent de 9,7 % en volume. Les dépenses de consommation finale sont en hausse de 4,1 %, légèrement plus rapidement pour les dépenses publiques (+ 5,5 %) que pour celles des ménages (+ 3,6 %). Les investissements progressent plus lentement, à 2,5 %, du fait d’une baisse des investissements immobiliers de - 1,5 %, qui sont le premier poste d’investissement, tandis que les achats d’équipements (+ 8,3 %) et les investissements en propriété intellectuelle (+ 3,9 %) sont en hausse. Du côté de l’offre, on observe une reprise plus importante de la production industrielle (+ 6,6 %), que des services, (+ 3,7 %), après une contraction des deux postes de -1 % en 2020. Lors du quatrième trimestre 2021, le PIB coréen a augmenté de 1,1 % par rapport au trimestre précédent, une reprise marquée par rapport au ralentissement du troisième trimestre (+ 0,3 %), les dépenses de consommation des ménages ayant progressé de 1,7 %, après une baisse de -0,2 % au troisième trimestre, en lien avec l’allègement des restrictions sanitaires en octobre et novembre, interrompue par la vague Omicron. Les dépenses de construction ont, quant à elles, progressé de 2,9 % au quatrième trimestre, après deux trimestres de baisse. Cette hausse pourrait marquer un retournement de tendance, la Banque centrale prévoyant une hausse de l’investissement immobilier en 2022 et 2023, après quatre années consécutives de baisse. BoK, Pulse news, Joong Ang Daily

 

2. Politiques économiques

fuitesLa Corée cherche à se prémunir contre les fuites technologiques à l’étranger. Le gouvernement coréen a annoncé fin janvier 2022 un plan sur cinq ans visant à limiter les possibilités pour les ingénieurs ou cadres dirigeants coréens d’être débauchés par des pays étrangers, afin de limiter le risque de fuite technologique. Le bureau coréen de coordination gouvernementale, sous l’autorité du Premier ministre, a notamment annoncé la constitution en cours d’une liste d’ingénieurs coréens ou étrangers vivant en Corée et qui seraient soumis à des restrictions de sortie du territoire. Par ailleurs, l’office coréen des brevets a lancé un programme de recrutement de 1 000 à 2 000 anciens cadres dirigeants comme examinateurs de brevets d’ici à 2027, en se focalisant sur ceux ayant exercé dans des secteurs critiques : cybersécurité, espace, quantique, intelligence artificielle, hydrogène, biotechnologies, robotique, 5-6G, batteries et semi-conducteurs. Selon la presse, environ 300 personnes par an prennent leur retraite d’un centre de recherche public en Corée, et environ 1 500 personnes dans le secteur des semi-conducteurs coréen, ce qui comporte un risque de débauchage à l’étranger. La Corée s’inquiète depuis plusieurs années des fuites technologiques qu’occasionne le départ de personnel vers des pays comme la Chine, aggravant en outres les difficultés à recruter de la main d’œuvre qualifiée dans des secteurs de pointe comme les semi-conducteurs et les batteries. La presse s’était notamment faite l’écho, en 2020, du départ annoncé du vice-président de Samsung en charge de la division LCD pour le fabricant chinois de semi-conducteurs ESWIN, départ finalement annulé par l’intéressé. L’office coréen des brevets et l’agence de renseignement coréenne estiment que les fuites technologiques au cours des cinq dernières années représentent un préjudice d’environ 17 milliards de dollars pour la Corée. Le ministère de la Justice indique de son côté avoir enquêté sur 112 cas supposés de fuites technologiques à l’étranger en 2020. Joongang Daily, Nikkei Asia.

 

3. Entreprises

dsmeAbandon de la fusion des deux premiers constructeurs navals au monde HHI et DSME, suite au veto européen. Le 13 janvier 2022, la Commission européenne s’est prononcée à l’encontre du projet de fusion des constructeurs navals Hyundai Heavy Industries (HHI) et Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME), respectivement première et deuxième entreprise du secteur en chiffre d’affaires. Pour la Commission, « la concentration entre les deux constructeurs navals sud-coréens aurait créé une position dominante (…) sur le marché mondial de la construction de grands transporteurs de gaz naturel liquéfié ». La Commission précise que les constructeurs n'ont pas formellement proposé de mesures correctives pour répondre à ces préoccupations. Selon la presse, la Commission aurait fait des propositions de cessions qui, selon HHI, auraient eu comme résultat de se séparer des activités les plus rentables de DSME. La fusion avait jusqu’alors été approuvée par les autorités de Singapour, du Kazakhstan et de la Chine, et était en attente des autorités coréennes et japonaises, l’Autorité coréenne  de la concurrence (KFTC) ayant indiqué attendre la décision européenne avant de se prononcer. Le lendemain de la décision européenne, HHI a notifié à la KFTC le retrait définitif de son offre de rachat. L’attention est désormais portée sur la capacité de coexistence de trois groupes coréens concurrents (HHI, DSME et Samsung Heavy Industries), dans un contexte aujourd’hui plus favorable au secteur de la construction navale qu’en 2019, année où la fusion avait été décidée. Très en difficulté au cours des dernières années, le groupe DSME a indiqué, suite à la décision, ne pas être en risque de liquidité à court-terme et être satisfait de son carnet de commandes actuel. Son principal actionnaire, la banque publique coréenne KDB, a de son côté indiqué qu’elle examinait de nouvelles options en vue de céder ses titres à un groupe privé. Korea Herald, Joongang Daily, Joongang Daily.

 

lgLG Energy Solution, fabriquant de batteries électriques, fait la meilleure introduction en bourse de l’histoire coréenne. L’entreprise du groupe LG a vendu ses actions au prix de 220 euros l’unité, lui permettant de lever 9,4 milliards d’euros, dépassant donc nettement le précédent record de 3,6 milliards d’euros de l’introduction de Samsung Life Insurance en 2010. Lors du premier jour de son introduction, la valeur de ses actions a bondi de plus de 60 %, se traduisant par une capitalisation boursière de 88 milliards d’euros, plaçant l’entreprise à la deuxième place du Korea Exchange derrière Samsung Electronics mais devant SK Hynix. Cette introduction s’est révélée très populaire, tant pour les investisseurs institutionnels que pour les particuliers (près d’un Coréen sur dix s’est porté candidat à l’achat d’actions). La presse s’est fait l’écho d’une souscription de plusieurs milliers de milliards d’euros de la part des investisseurs institutionnels et de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour les particuliers, des montants toutefois à relativiser, puisque seule une fraction a été effectivement allouée, au prorata des souscriptions. L’entreprise, née de la scission des activités de production de batteries de LG Chem qui en possède toujours 81,8 %, a pour ambition pour de devenir la première entreprise du secteur des batteries dans un avenir proche. Sur la période de janvier à novembre 2021, celle-ci se trouve en deuxième position, avec 21 % des parts de marché, derrière CATL, à 31 %, selon les données de SNE Research. Kwon Young-soo, président de LGES, estime qu’un carnet de commandes de 206 milliards d’euros, ainsi qu’une répartition plus diversifiée de ses usines et de ses clients, devraient lui permettre d’accroître fortement ses parts de marché à moyen terme. L’entreprise a également annoncé en début d’année la construction d’une nouvelle usine dans le Michigan, dans le cadre de sa co-entreprise avec General Motors. L’entreprises devrait à terme posséder 5 sites de production aux Etats-Unis, en propre ou en co-entreprise, qui s’ajoutent aux usines déjà présentes en Corée, en Pologne et en Chine. LGES prévoit d’utiliser 6,5 milliards d’euros du capital issu de son introduction en bourse pour développer ses usines et de consacrer le reste à la R&D. KED Global, Yonhap, KED Global, Yonhap

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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