BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 8 au 21 novembre 2021

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques
  3. Entreprises

Corée
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques
  3. Entreprises

Japon

1. Macro-économie et finance

gdpLa croissance japonaise repasse en territoire négatif au troisième trimestre (-0,8% en glissement trimestriel) après un deuxième trimestre en hausse de (0,4%), selon les données préliminaires des services du Premier ministre. Cette contraction (- 3,0% en annualisé) est plus importante qu’anticipé par les principaux observateurs, dont le Japan Center for Economic Research qui prévoyait une baisse annualisée de seulement- 0,56%. Ce fort ralentissement est causé principalement par deux facteurs. D’une part, les mesures d’Etat d’urgence visant à contenir la 5ème vague de contaminations au COVID-19 ont fortement pesé sur la consommation privée en juillet-août. Celle-ci a diminué de -1,1% par rapport au 2ème trimestre, contribuant pour -0,6 point de pourcentage à la baisse de croissance. D’autre part, la pénurie de semi-conducteurs et la hausse des prix des intrants étrangers ont exercé une pression sur l’offre. Ces contraintes d’approvisionnement ont ainsi fait diminuer les exportations de -2,1% par rapport au trimestre précédent, notamment en raison d’une forte baisse de la production automobile (-46% d’exportations de voitures vers les Etats-Unis et la Chine). La faible production de machines a également limité les possibilités d’investissements, provoquant une chute de ces derniers (-3,8%). L’amélioration de deux indicateurs permet cependant de limiter le ralentissement de la croissance : (i) les dépenses publiques, seul indicateur en hausse (+1,1%), contribuent à la croissance pour 0,2 point de pourcentage ; (ii) la baisse des importations (-2,7%) a été plus marquée que celle des exportations, permettant la première contribution positive du commerce extérieur à la croissance (à 0,1 point de pourcentage) depuis le 4ème trimestre 2020. Au troisième trimestre, la reprise du Japon marque ainsi un fort retard par rapport aux autres économies développées : sur la même période, la croissance annualisée de la zone Euro était de 9,1%, et celle des Etats Unis de 2%.  The Japan Times, Nikkei Asia

 

2. Politiques économiques

vietnamLe Japon consolide ses liens avec les pays d’Asie du Sud Est, notamment le Vietnam, sur la sécurité et le climat. Lors de la COP26, du 31 octobre au 13 novembre, le Premier ministre F. Kishida et le ministre de l’environnement japonais, T. Yamaguchi, ont rencontré nombre de leurs homologues. En début de COP26, le Premier Ministre japonais a rencontré ses homologues américain, britannique, australien, vietnamien et indien. L’entretien avec le Premier Ministre vietnamien a porté sur la réalisation de l’Indopacifique libre et ouvert, la lutte contre la Covid-19, le transfert d’équipements militaires et technologiques et la situation géopolitique en mer de Chine méridionale. Quelques jours plus tard, en fin de COP26, le ministre de l’environnement japonais, T. Yamaguchi, aurait rencontré une dizaine de ses homologues dont le Chinois, l’Américain, le Français, l’Indien et le Singapourien. Les rencontres bilatérales ont porté sur la mise en œuvre du cahier des charges de l’article 6 de l’Accord de Paris, les efforts conjoints d’atténuation climatique et les annonces de neutralité carbone en 2050 et d’objectif intermédiaire de réduction de -46% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Japon en 2030 par rapport à 2013. Lors d’un évènement dédié sur le pavillon japonais de la COP26, la ministre du Développement durable et de l’environnement singapourienne Grace Fu et le ministre Yamaguchi ont également valorisé leur Partenariat pour renforcer la transparence dans le domaine de l’innovation (PaSTI) qui appuie les entreprises et les collectivités des pays d’ASEAN pour le calcul et la publication de leurs émissions de GES. Le ministre japonais aurait enfin mentionné lors de l’entrevue avec ses homologues américain et chinois la portée symbolique de la Déclaration conjointe sur le renforcement de l’action climatique des Etats-Unis et de la Chine. Cette Déclaration stipule que les deux pays collaboreront notamment pour l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris et la réduction des émissions de méthane. MOFA, NHK, Vietnam Plus, NHK, MOFA

 

3. Entreprises

toshibaToshiba annonce un plan de scission du groupe en 3 sociétés distinctes. Ces dernières devraient être cotées en bourse et indépendantes (sans prises de participation les unes dans les autres), avec une séparation des activités selon la répartition suivante : la première société rassemblera les activités liées aux infrastructures et à l’énergie, la deuxième sera dédiée aux appareils électroniques (notamment disques durs) et semi-conducteurs, et la dernières fera de la gestion d’actifs. Ce plan est une réponse aux difficultés financières et de gouvernance de Toshiba : l’objectif est de relever la valorisation du groupe, jugée sous-évaluée à cause de la trop grande diversité de ses activités, et d’améliorer la visibilité des actionnaires sur les secteurs et la structure de chacune des entités. On peut également s’attendre à ce que les processus de prise de décision soient plus fluides, d’autant qu’une hausse de la valeur de l’action pourrait inciter les fonds activistes à vendre leurs parts. Les détails du plan seront examinés par les actionnaires entre janvier et mars prochain, et devront être approuvés par la majorité aux deux tiers en 2023. Nikkei, Nikkei, Asahi

 

Corée

1. Macro-économie et finance

detteLa dette des ménages coréens atteint 104 % du PIB en juin 2021, soit le niveau le plus élevé parmi les 37 pays étudiés dans le rapport de l’Institute of International Finance. C’est également le pays dont la dette a augmenté le plus rapidement en g.a, à 6 %. Selon la Banque des Règlement Internationaux, dont les données comprennent un plus grand nombre de pays, le ratio de la dette coréenne sur le PIB était le 5ème plus élevé en mars 2021, derrière la Suisse, l’Australie, la Norvège et le Danemark, et le pays développé où la dette a augmenté le plus rapidement. En réponse à cette hausse très rapide, liée aux tensions sur les prix de l’immobilier, et considérée par la Banque de Corée comme le principal risque pour la stabilité financière du pays, les autorités coréennes ont mis en œuvre diverses politiques. D’abord, le régulateur financier coréen (Financial Services Commission), a annoncé début novembre de nouvelles restrictions sur l’accès aux prêts. A partir de janvier 2022, un particulier ne se verra accorder un nouveau prêt de plus de 150 000 € que si son ratio d’endettement (debt service ratio), le rapport du montant des remboursements de tous les prêts contractés sur le revenu annuel, demeure inférieur à 40 %. Jusqu’à présent cette règle ne s’appliquait que pour les personnes ayant emprunté plus de 450 000 € et à partir de juillet 2022, le montant sera même abaissé à 75 000 €. La Banque de Corée a, de son côté, procédé à une hausse de son taux directeur en août, de 0,5 % à 0,75 % et devrait le faire de nouveau à la fin du mois de novembre, pour atteindre 1 %. Cette hausse a entraîné celle des taux d’intérêts offerts aux particuliers, qui ont augmenté de près d’un point entre août et début novembre. Business Korea, Yonhap,Korea Herald

 

2. Politiques économiques

adblueConfrontée à une pénurie de fluides d’échappement diesel, la Corée cherche à diversifier son approvisionnement. Commercialisée sous le nom d’Adblue, cette solution composée à 32,5 % d’urée et 67,5 % d’eau purifiée, est nécessaire pour les véhicules équipés de système de réduction catalytique sélective (SCR), un équipement qui réduit la quantité d’oxyde d’azote, un gaz fortement polluant, émis par les véhicules diesel. La réglementation interdit la déactivation des systèmes SCR qui bloquent le démarrage des véhicules à court d’AdBlue. Alors qu’en Corée la plupart des camions, bus, ambulances, ainsi qu’un certain nombre de véhicules diesels personnels sont équipés d’un tel système, le pays importe presque toute son urée de Chine, les producteurs nationaux ayant stoppé leur production par manque de compétitivité. Or la Chine, qui fait face à une pénurie d’énergie, et notamment de charbon nécessaire à la production d’urée, a bloqué les exportations de ce produit en octobre. La crainte de la pénurie a alors provoqué des comportements d’achats préventifs qui ont aggravé les problèmes d’approvisionnement locaux. En réponse à la pénurie, le gouvernement coréen a mené une intense campagne diplomatique pour s’approvisionner dans d’autres pays, notamment l’Australie et le Vietnam. Mi-novembre, la Chine a débloqué les chargements d’urée déjà achetés par les importateurs coréens mais qui n’avaient pas encore passé l’inspection des douanes chinoises, ce qui devrait permettre de rétablir un approvisionnement stable de ce produit pour les mois à venir. Il n’est pas clair cependant si les entreprises coréennes pourront passer de nouvelles commandes d’urée chinoise. Enfin, si cette crise se trouve particulièrement aigüe dans le secteur de la logistique, l’urée est également utilisée dans les engins de chantier ainsi que comme engrais, ce qui a entraîné des retards sur les chantiers et une forte hausse du prix des engrais. Joong Ang Daily, Korea Herald, KED Global, Yonhap

 

3. Entreprises

appleLes plans de mise en conformité de Google et Apple à la loi “anti-Google” ne satisfont pas les régulateurs coréens. L’été dernier, l’Assemblée nationale de Corée avait adopté une loi contraignant les magasins d’applications (comme Google Play ou l’App Store d’Apple) à autoriser des moyens de paiements alternatifs à celui proposé par leur propre plateforme, alors que jusqu’à présent ils pouvaient contraindre les développeurs à utiliser leur système de paiement, moyennant une commission qui pouvait atteindre 30 %. En octobre, Google a réduit sa commission, en ne gardant un taux à 30 % que pour les jeux vidéo, en l’abaissant à 10 % pour les vidéos, la musique ou les livres numériques et à 15 % pour le reste. Le 4 novembre, Google a annoncé dans son plan de mise en conformité avec la nouvelle loi permettre l’usage, en Corée, d’autres moyens de paiement sur son magasin d’application, mais en imposant au système tiers une commission de 26 %. Plusieurs organisations professionnelles coréennes (la Korea Internet Corporations Association, le Korea Startup Forum et la Korea Mobile Game Association) ont fait part de leur mécontentement vis-à-vis de ces nouvelles dispositions. En effet, imposer une commission de 26 % au système de paiement tiers ne laisserait à ce dernier que 4 % de commission s’il souhaite rester compétitif par rapport au système de paiement de Google (30 %), un différentiel jugé insuffisant pour couvrir les coûts supplémentaires, selon les organisations. De son côté, Apple a indiqué n’avoir pas besoin de modifier son magasin d’application, considérant que celui-ci est déjà conforme à la nouvelle règlementation. Après avoir recueilli les avis du secteur privé, l’Autorité coréenne des communications a indiqué que les plateformes qui ne se conformeraient pas à la nouvelle règlementation se verront astreintes à payer une amende pouvant aller jusqu'à 2 % de leur revenu, avec une mise en application à partir de mars 2022. Joong Ang Daily, Joong And Daily, Korea HeraldYonhap

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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