BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 25 octobre au 7 novembre 2021

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques

Corée
  1. Macro-économie et finance
  2. Entreprises

Japon

1. Macro-économie et finance

kishidaLe Parti Libéral Démocrate (PLD), dirigé par le Premier Ministre F. Kishida, a remporté le 31 octobre les élections à la Chambre des Représentants, avec 261 sièges sur 465. Ce score, le plus bas depuis 12 ans pour le PLD, représente une perte de 15 sièges par rapport à la législature précédente, avec des défaites dans certaines circonscriptions symboliques, comme celle du secrétaire général du PLD Akira Amari (n°2 du parti, qui s’est depuis retiré de sa position). Ces résultats représentent cependant une victoire importante par rapport aux prévisions des instituts de sondages, qui anticipaient la perte de 30 à 50 sièges - le PLD étant donné au coude à coude dans 40% des circonscriptions. Surtout, le PLD est parvenu à atteindre seul le seuil des 261 sièges permettant une « majorité stable » (permettant notamment au parti de placer ses membres à la tête de l’ensemble des comités parlementaires). Cette victoire devrait permettre une adoption facilitée du programme de relance promis durant la campagne électorale de F. Kishida. Le gouvernement justifie son volume important (30 Tns¥/240 Mds €) par la volonté de combler un déficit de demande annualisé de 22 000 Mds ¥ (176 Mds€) selon les estimations du Cabinet Office. Tourné vers le soutien à la consommation, ce programme prévoit notamment des incitations fiscales aux entreprises à la hausse des salaires, un relèvement des salaires dans le secteur de la santé ainsi que la distribution de 100 000 ¥ pour les moins de 18 ans. The Japan Times, Nomura

 

copLe Premier Ministre F. Kishida a réaffirmé lors de la COP26 les engagements du Japon en matière de neutralité carbone et de réduction de -46% des émissions de gaz à effet de serre et a promis plusieurs contributions financières pour les pays en développement. Malgré la tenue des élections le 31 octobre et suite à la victoire de son parti, le Premier Ministre F. Kishida s’est rendu une demi-journée à Glasgow en début de COP26 (31 octobre-12 novembre) lors du segment de haut niveau rassemblant les chefs d’Etat et de gouvernement. Lors de son intervention, le Premier Ministre a confirmé l’engagement du Japon pour 60 Mds$ de finance climat sur les cinq prochaines années pour les pays en développement annoncé lors du Sommet du G7 de Carbis Bay, et annoncé 10 Mds$ de financements supplémentaires sur les cinq prochaines années pour soutenir la décarbonation en Asie et au-delà. Il a annoncé le doublement de la part de la contribution japonaise consacrée à l’adaptation au changement climatique afin d’atteindre la somme de 14,8 Mds$. Lors de son très court séjour, le Premier ministre s’est entretenu avec plusieurs de ses homologues, dont l’Américain, le Britannique, l’Australien, le Vietnamien et l’Indien. La Chine, la défense des territoires terrestres et marins ou encore le renforcement des partenariats existants pour assurer l’approvisionnement énergétique ont notamment été abordés dans le cadre de ces réunions bilatérales. Bureau du Premier Ministre , Gaimusho (1 , 2 , 3 , 4)

 

2. Politiques économiques

agenceL’Agence du numérique a choisi Amazon et Google pour déployer son Cloud. Amazon Web Services et Google Cloud Platform ont officiellement été choisis par le Japon comme les premiers fournisseurs pour déployer le projet de plateforme cloud de l’Agence du numérique. Les prestataires seront dans un premier temps sollicités par l’Agence pour héberger son site internet, et par huit collectivités volontaires pour les premiers essais, afin de démontrer la viabilité du projet. Le projet GovCloud s’inscrit dans l’objectif de l’Agence d’uniformiser et de standardiser l’infrastructure numérique des différents ministères et des quelques 1 700 collectivités territoriales japonaises, qui ont jusque-là fait appel à des prestataires locaux pour développer des solutions numériques personnalisées. L’arrivée de Google et d’Amazon sur le marché public marque donc un virage vers des solutions globales, et surtout américaines, dans un secteur dominé jusqu’à présent par les acteurs japonais. D’autres fournisseurs pourraient être sélectionnés l’année prochaine, à condition de répondre aux 350 critères de l’Agence, qui incluent des questions de confidentialité des données personnelles ou de sécurité des serveurs notamment. Les serveurs hébergeant le cloud seront à ce titre tous deux situés au Japon : l’un d’eux est déjà établi près de Tokyo, l’autre en construction. Un budget de 15M€ a été prévu d’ici 2022 pour déployer le projet GovCloud. Nikkei

 

Corée

1. Macro-économie et finance

gdpLa croissance coréenne déçoit au troisième trimestre, à seulement 0,3 % par rapport au trimestre précédent et à 4,0 % sur un an, selon des données préliminaires de la Banque de Corée. Ce net ralentissement, après 1,7 % puis 0,8 % lors des deux premiers trimestres, s’explique d’abord par une stagnation de la consommation finale, celle-ci ne progressant que de 0,1 % en glissement trimestriel, contre 3,7 % au trimestre précédent. La consommation des ménages a même légèrement diminué durant le trimestre (-0,3 %), en raison du renforcement des mesures de distanciation sociale, face à la résurgence des cas de Covid durant l’été, alors que la consommation publique poursuit sa croissance, à 1,1 %. Par ailleurs, les dépenses d’investissement se contractent de -1,9 % (tout en restant en hausse par rapport à l’année dernière), particulièrement dans la construction (-3,0 %) mais également dans les équipements (à -2,3 % contre +1,1 % au trimestre précédent). Les investissements de propriété intellectuelle, principalement dans la R&D, poursuivent leur hausse, de 1,0 %. Les exportations de biens et services (en volume, neutralisant ainsi l’évolution des prix) sont de nouveaux en progression, de 1,5 %, contre une baisse de -2,0 % au trimestre précédent, tandis que les importations se contractent légèrement (-0,6 %). Les chiffres des douanes, qui comptabilisent différemment les exportations et ne concernent que le commerce des biens, enregistrent une croissance de 5 % sur le trimestre et de 26,5 % sur l’année, celles-ci battant des records. Finalement, la valeur ajoutée produite par l’industrie a augmenté de 0,2 % et celle des services de 0,4 %. BoK, JoongAng Daily, Korea Times

 

inflationA 3,2 % en octobre, l’inflation coréenne est à son plus haut niveau depuis près de 10 ans. Depuis plus de 6 mois, l’inflation dans le pays se maintient au-dessus de 2 %, la cible d’inflation à moyen terme de la Banque de Corée. Le niveau particulièrement élevé de l’inflation en octobre s’explique également par un effet de base : l’année dernière le gouvernement coréen ayant fourni une subvention de 15 euros à chaque souscripteur à un abonnement téléphonique, les prix des télécommunications sont en hausse de 13,1 % en octobre sur un an. Par rapport au mois précédent, la hausse des prix est donc plus modérée, à 0,1 %. L’inflation s’explique également par la hausse des prix des transports (+10,4 % sur un an), et même de 27,3 % pour les seuls carburants, des équipements du logement (+3,9 % sur un an) et de l’hôtellerie et restauration (+3,2 % sur un an). A l’inverse, après des mois de fortes hausses, les prix des produits alimentaires ont baissé de -1,6 % en octobre par rapport au mois précédent, bien qu’ils soient toujours supérieurs de 1,6 % à ce qu’ils étaient il y a un an. Plus inquiétant, l’inflation sous-jacente (excluant la nourriture et l’énergie) est également en forte progression à 2,4 % sur un an (+0,3 % en un mois), niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2015. Yonhap, Korea Times

 

agriLa fermeture des frontières coréennes suite à la pandémie de la Covid-19 entraîne une pénurie de main d’œuvre étrangère dans le secteur agricole, qui compromet les récoltes. Seulement 1 590 travailleurs étrangers (originaires de pays asiatiques essentiellement) ont été admis sur le territoire sud-coréen entre janvier et août 2021, soit une baisse de -82% par rapport à 2019. Le système sud-coréen propose 3 types de visas, E-8, E-9 et C-4, qui permettent à des étrangers en provenance de 16 pays asiatiques de venir travailler dans des secteurs peu qualifiés comme la pêche et l’agriculture. Ce système est avantageux pour les travailleurs étrangers, qui obtiennent un emploi temporaire mieux rémunéré que dans leur pays d’origine, mais aussi pour les agriculteurs coréens, qui peuvent rémunérer ces travailleurs étrangers à moindre coût. Toutefois, depuis le début de la crise de la Covid-19, très peu de visas sont délivrés, ce qui entraîne un manque de travailleurs étrangers admis sur le territoire et une augmentation de leurs salaires (jusqu’à un doublement selon certains agriculteurs). En conséquence, certaines exploitations agricoles sont contraintes de réduire leur production, parfois drastiquement, et les prix des produits agroalimentaires ne cessent d’augmenter : au 2ème trimestre 2021, la Corée se classait ainsi au 3ème rang des pays de l’OCDE ayant connu la plus forte augmentation de ces prix. Pour aider les agriculteurs, certaines provinces sud-coréennes proposent de louer du matériel agricole à prix réduit, ou encore de mobiliser certains de leurs employés pour aider les agriculteurs. Ces derniers attendent toutefois des mesures plus conséquentes, comme des aides publiques pour pouvoir supporter les coûts plus élevés liés à l’embauche de travailleurs étrangers. Le gouvernement quant à lui redoute que les agriculteurs emploient de la main d’œuvre non déclarée. Yonhap

 

2. Entreprises

hanwhaHanwha finalise le rachat de la filiale française du groupe britannique RES, spécialisée dans les énergies renouvelables, pour 730 M. Le groupe coréen, qui avait annoncé son intention d’acquérir RES (Renewable Energy System) Méditerranée en août 2021, a finalisé l’opération fin octobre. Cette entreprise sera intégrée à Q Cells, filiale du groupe Hanhwa spécialisée dans les panneaux solaires et dont le siège européen est en Allemagne. Cette acquisition lui offre la possibilité de se développer dans l’éolien, secteur où le groupe n’était pas encore présent. Selon la presse, le groupe coréen était en compétition avec le français TotalEnergies, l’italien Enel et l’allemand RWE pour ce rachat. RES France possède 5 à 6 % du marché français avec un portefeuille d’activité composé à 49 % d’éoliennes terrestres, 40 % d’éoliennes maritimes et 11 % de solaire. L’entreprise coréenne a racheté la partie construction et développement de l’entreprise britannique avec son portefeuille de 5GW de projets éoliens terrestres, solaires et de stockage, dont 1,4 GW devrait être financé en 2025 pour une mise en service dès 2026. Le groupe RES conserve son activité de gestion d’actifs et d’opération-maintenance en France, assurée par une équipe de 60 personnes. Avec ce rachat, Hanwha Q-Cells devrait à terme doubler son portefeuille d’énergie renouvelable en Europe, à 10 GW en incluant plusieurs projets dans la péninsule Ibérique et atteindre 15 GW à l’échelle mondiale.  Korea Herald, Q CELLS, Les Echos

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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