BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 11 au 24 octobre 2021

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Macro-économie et finance
  2. Entreprises

Corée
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques
  3. Entreprises

Japon

1. Macro-économie et finance

voituresLes exportations japonaises de voitures ont chuté de -40,3% en septembre par rapport au même mois de l’année précédente, selon le gouvernement. Cette baisse, la première en glissement annuel depuis plus d’un an (juin 2020), pourrait s’installer dans le temps : Toyota a annoncé le 15 octobre une réduction de sa production globale de véhicules de -15% (soit 150 000 véhicules de moins, dont 50 000 produits au Japon) en novembre. Cette réduction est causée par les perturbations observées sur les chaînes de valeur mondiales depuis l’été : contraction de l’offre de semi-conducteurs du fait de la reprise de la pandémie en Asie du Sud-Est, hausse des prix des matières premières dans un contexte inflationniste global (+59,1% en 2021 pour le pétrole, +49,7% pour le métal) et pénurie d’énergie en Chine. La chute des exportations de véhicules pèse lourdement sur les résultats du commerce japonais en septembre. Les exportations du pays, à 54,7 Mds €, n’ont augmenté que de 13% par rapport à septembre 2020, contre +37% et 26,2% en juillet et août, respectivement. Au contraire, les importations ont poursuivi leur forte hausse à +38,6%, notamment du fait de la hausse des prix des matières premières, et atteignent 59,7 Mds €. En conséquence, le Japon enregistre en septembre un déficit commercial conséquent de 5,8 Mds €, contre un excédent de 6,3 Mds € l’année dernière. Nikkei Nikkei

 

2. Entreprises

mcLa maison de commerce Mitsubishi Corp (MC) vient d’annoncer qu’elle investira 2 000 Mds JPY (environ 16 Mds ) d’ici 2030 dans les énergies renouvelables, le cuivre, le gaz naturel, l’hydrogène et l’ammoniac. Elle a annoncé le 18 octobre une feuille de route pour atteindre la société neutre en carbone, qui repose sur trois éléments clés : (a) la réduction de ses émissions de gaz à effet de 50% d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2050 ; (b) l’investissement de 16 Mds € d’ici 2030 dans des projets et des entités permettant la transition énergétique, dont la moitié pour le développement des énergies renouvelables et notamment l’éolien en mer ; et (c) des initiatives de transformation énergétique et numérique (EX et DX) intégrées à la « société hautement productive » et aux « communautés autosuffisantes, décentralisées » de demain. La maison de commerce prévoit de doubler ses capacités de production électrique issues des énergies renouvelables, de 3,3 GW à 6,6 GW, et favoriser la création de chaînes d’approvisionnement de l’hydrogène et de l’ammoniac. Afin de parvenir à ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre – les émissions du groupe s’élevaient à 25,30 Mt CO2eq en 2020 - MC prévoit entre autres de se désengager progressivement des énergies thermiques, de recourir aux énergies renouvelables pour ses mines, ses usines de production et ses réseaux de distribution, de soutenir les projets d’économie d’énergie (centrales virtuelles, optimisation de la chaîne d’approvisionnement) et de recourir à la co-combustion hydrogène et ammoniac dans les centrales thermiques. En Asie, MC indique vouloir promouvoir une utilisation efficace du gaz naturel liquéfié et promouvoir la décarbonation en se basant sur les meilleures pratiques et technologies développées au Japon ou par des organismes japonais. Nikkei (japonais), Mitsubishi Corp

 

tsmcLe fabricant de semi-conducteurs taiwanais TSMC va construire une usine au Japon en 2022. TSMC, leader mondial de la fabrication de semi-conducteurs, a annoncé le 14 octobre son intention de construire dès 2022 sa première usine au Japon, dans la préfecture de Kumamoto. L’usine, qui devrait démarrer sa production en 2024, produira des plaquettes de silicium de 12 pouces utilisant les technologies du 22 au 28 nm. Ces technologies interviennent dans la fabrication de capteurs optiques principalement destinés à Sony (premier client de TSMC au Japon), et de microcontrôleurs destinés à l’industrie automobile. L’investissement, pour un montant estimé à 1 Tn JPY (7,6 Mds EUR), doit encore être approuvé par le conseil d’administration de TSMC et par la Diète dans la mesure où le projet pourrait être financé jusqu’à 50% sur fonds publics japonais. Sony pourrait également participer à l’investissement et former une co-entreprise avec TSMC, ni Sony ni TSMC n’ayant cependant confirmé officiellement cette information. Le projet est néanmoins construit en lien étroit avec Sony et la future usine de semi-conducteurs sera adjacente à une usine de capteurs d’image Sony. Nikkei, Nikkei, Nikkei

 

Corée

1. Macro-économie et finance

depeuplementLe gouvernement coréen cherche à revitaliser une centaine de territoires à « fort risque de dépeuplement ». Le ministère de l’intérieur coréen a dressé une liste de « zones de dépeuplement », comprenant 89 villes, arrondissements périurbains de grandes villes ou comtés ruraux, classés selon 8 indicateurs (variation et densité de la population, taux de migration des jeunes, vieillissement, natalité…) qui reflètent les risques à moyen terme de baisse importante de leur population. Bien que l’ensemble du territoire national soit concerné, ces zones se concentrent dans les provinces du Sud-Ouest (Jeolla du Sud) et de l’Est (Gyeongsang du Nord et Gangwon), formant une version coréenne de la diagonale du vide, loin des grandes agglomérations. Ces trois régions sont aussi celles où l’âge moyen de la population est le plus élevé (46 à 47 ans) et le nombre d’individus par ménage le plus faible, en raison du nombre important de personnes âgées vivant seules. Une étude du Korea Employment Information Service sur le même sujet, s’appuyant uniquement sur le ratio du nombre de femmes en âge de procréer sur celui des individus de plus de 65 ans, conclut qu’un nombre encore plus grand de zones se trouvent à risque de dépeuplement. Près de la moitié des 208 villes, arrondissements de grandes villes ou comtés ruraux seraient à risque d’extinction (un ratio inférieur à 0,5) et même 36 à haut risque (un ratio inférieur à 0,2). La création par le ministère de l’intérieur de cette catégorie de « zone de dépeuplement » fait suite à la révision de la loi sur le développement équilibré du pays, votée fin 2021. Parmi les mesures annoncées, le gouvernement prévoit de consacrer 750 M€ par an pour aider ces zones à développer l’emploi local pour faire venir des jeunes actifs. De plus, le financement de projets pour lutter contre la baisse de natalité, qui représente 2 Mds € pour 52 projets jusqu’à présent, sera dirigé en priorité vers ces zones. Yonhap, Hankyoreh, Korea Herald

 

2. Politiques économiques

co2La Corée relève de 26% à 40% son objectif de baisse d’émission de gaz à effet de serre. Le 19 octobre, le Président coréen Moon Jae-in a annoncé, en vue de la COP26, que la Corée entendait rehausser sa cible de baisse des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 de 26,3% à 40% par rapport aux émissions de 2018. Cette cible est conforme à la recommandation faite deux semaines plus tôt par le comité présidentiel coréen sur la neutralité carbone, mais est supérieure à la cible de 35% fixée l’été dernier par l’Assemblée nationale. Si plusieurs scénarios sont actuellement à l’étude, la feuille de route inclut notamment une baisse de la proportion de charbon dans la production d’électricité de 41,9% à 21,8%, et une hausse du renouvelable de 6,2% à 30,2% d’ici à 2030. Le Président Moon a indiqué qu’il s’agissait d’un objectif ambitieux, devant porter la Corée parmi les nations à la pointe de la lutte contre le changement climatique. Il a également estimé que cet objectif ne serait pas facile à atteindre, étant donné l’importance de l’industrie manufacturière dans l’économie du pays. En effet, plusieurs voix se sont élevées, notamment du côté des industriels coréens, contre des cibles jugées « irréalistes, fixées sans concertation ni prise en compte de leur impact ». A ce titre, le ministre des Finances coréen prépare un plan de soutien aux entreprises afin de les accompagner dans la réduction de leurs émissions, dont les contours devraient être prochainement détaillés. Pour mémoire, le Korean New Deal, plan de relance post-Covid de la Corée, prévoit à ce stade 45 Mds € en faveur de la transition écologique (« Green New Deal »), dont 3 Mds € en faveur de la neutralité carbone. Selon le ministère coréen de l’environnement, les émissions coréennes de gaz à effet de serre étaient en baisse de 7,3 % en 2020, à 648,6 millions de tonnes, soit la deuxième année consécutive de baisse. Joongang, Maeil, Korea Herald, Yonhap.

 

3. Entreprises

batteriesLes fabricants de batteries LG, SK et Samsung multiplient les annonces d’investissements aux Etats-Unis, dont deux projets avec Stellantis. Le 18 octobre, LG Energy Solution et le constructeur Stellantis ont dévoilé un accord pour la construction aux Etats-Unis d’une usine de cellules et modules de batteries pour véhicules électriques d’une capacité de 40 GWh. Les batteries fabriquées dans cette usine seront ensuite intégrées dans les usines d’assemblage du groupe Stellantis aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique.  Cet investissement, qui a été estimé par la presse à hauteur d’environ 3 Mds$, s’ajoute aux trois usines déjà en cours de construction par LG Energy, dont deux en co-entreprise avec General Motors. Le lendemain de cette annonce, la presse coréenne a fait état d’un autre accord, cette fois-ci entre Stellantis et Samsung SDI pour la fabrication d’une usine de batteries aux Etats-Unis, ce que les deux groupes n’ont pas à ce stade confirmé. Ce serait le premier partenariat entre Samsung SDI et un constructeur automobile et le premier projet de Samsung SDI aux Etats-Unis. Il y a quelques semaines, SK On (anciennement SK Innovation) et Ford ont annoncé un investissement conjoint de 11,4 Mds$ pour la construction de trois usines de batteries dans le Tennessee et le Kentucky. Cela représente un doublement du montant initialement annoncé par les deux groupes en mai 2021 et le plus gros projet d’investissement jamais annoncé par le groupe coréen, qui poursuit par ailleurs la construction de deux usines de batteries dans l’Etat de Géorgie. A terme, la capacité totale de production de SK On et LG Energy sur le sol américain pourrait atteindre chacune entre 150 et 200 GWh. Joongang, Yonhap, Korea Herald, Korea Economic Daily

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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