BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 30 août au 12 septembre 2021

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques
  3. Entreprises

Corée
  1. Macro-économie et finance
  2. Politiques économiques
  3. Entreprises

Japon

1. Macro-économie et finance

PIBL’économie japonaise a crû de +0,5% sur le 2ème trimestre 2021 selon la 2ème estimation de croissance du PIB par le Cabinet Office. La croissance au T2 est ainsi révisée à la hausse par rapport à la première estimation publiée le 16 août (+0,3% g.t.), dépassant la projection médiane des économistes (+0,4% pour Bloomberg). Cette croissance, tirée par une campagne vaccinale en accélération (1 million de doses journalières en moyenne) fait suite à la contraction constatée au 1er trimestre (-1,1%) sous l’effet de l’état d’urgence. Au 2ème trimestre, la consommation des ménages a rebondi (+0,9%), bénéficiant toutefois d’un effet de base important (-1,3% au T1), contribuant pour 0,5 pp à la variation trimestrielle du PIB au T2. Portées par des perspectives économiques en amélioration chez les principaux partenaires commerciaux du Japon (PIB Etats-Unis au T2 +1,6%, zone euro + 2,2%, Chine +1,3%), les entreprises ont augmenté leurs investissements (investissement non résidentiel +2,3% ; investissement résidentiel +2,1%), pour une contribution totale également chiffrée à 0,5 pp. Si les exportations restent dynamiques (+2,8%, contre 2,4% au T1), leur rythme de croissance continue d’être inférieur à celui des importations (+5,0%, contre 4,0% au T1) : leur valeur est poussée à la hausse par l’augmentation des prix des combustibles fossiles (20% des importations du Japon) dans le cadre de la reprise de la demande mondiale. Il en résulte une contribution négative à la croissance du PIB du solde extérieur des biens et services (-0,3%). Parmi les postes en ralentissement, on compte également la variation des stocks privés (contribution -0,3 pp, après +0,4 pp au T1), en lien avec la pénurie de plusieurs matières premières, poussant les entreprises à utiliser leurs stocks de produits finis pour répondre aux commandes. Nikkei (1) (2)

2. Politiques économiques

DigitalLe gouvernement japonais a officiellement lancé son Agence du Numérique. Annoncée par le Premier Ministre Yoshihide Suga il y a un an comme un pilier de la nouvelle stratégie de croissance japonaise, et comme une réponse à la « défaite numérique » du Japon face à la COVID-19, l’Agence du Numérique japonaise a été lancée officiellement le 1er septembre. M. Takuya HIRAI a été nommé Ministre du Numérique à la tête de l’Agence et Mme Yoko ISHIKURA, professeur émérite à l’Université de Hitotsubashi, en est la responsable opérationnelle. L’Agence emploie 600 personnes, dont un tiers venues du secteur privé (qui pour certaines ne travailleront qu’à temps partiel pour la nouvelle institution). L’Agence du Numérique  a pour mission prioritaire dede rattraper le retard du Japon en termes de numérisation du secteur public. Elle est notamment chargée de mettre en place l’intégration et l’uniformisation des systèmes d’information des différentes administrations centrales et des collectivités locales. L’agence dispose pour réaliser ses missions de la gestion des budgets informatiques de l’ensemble des ministères. Le projet GovCloud permettra également d’ici 2025 de mettre en place des plates-formes Cloud uniformisées pour l’ensemble des agences gouvernementales, avec la possibilité pour ces dernières de développer leurs propres applications. L’Agence du Numérique est également en charge de la promotion de la « My number card », identifiant unique pour les citoyens, auprès du public japonais, ainsi que de la mise en place de certificats de vaccination numériques. L’objectif visé est le déploiement de« My number card », sorte de carte d’identité munie d’un code unique à 12 chiffres, auprès de l’ensemble de la population japonaise d’ici 2023 (seulement un quart de la population en dispose actuellement). Dans un second temps, la carte pourrait être reliée à un compte bancaire, à un permis de conduire… De nombreuses procédures pourraient alors être accomplies à distance (en s’identifiant avec son code unique), voire automatiquement, comme les remboursements de frais médicaux ou l’obtention d’allocations. Nikkei, The Japan Times.

3. Entreprises

MOLL'entreprise de transport maritime japonaise Mitsui O.S.K Lines (MOL) souhaite construire une chaîne d'approvisionnement de l'ammoniac entre le Japon et l'Australie. Depuis son retour en mai 2021, après 5 ans d’absence dans le secteur du transport d’ammoniac, le groupe japonais multiplie les annonces de partenariats. En mai, MOL avait signé un nouveau contrat d’affrétement avec Trammo, l’une des principales sociétés de négoce et de distribution d’ammoniac au monde. En août, elle vient de signer un Memorandum of Understanding avec l’entreprise australienne Origin Energy pour construire une chaîne d’approvisionnement d’ammoniac vert. Les deux entreprises devraient notamment achever d’ici décembre 2021 l’étude de faisabilité visant à évaluer la faisabilité technique et économique du transport d’ammoniac et la demande estimée au Japon. L'ammoniac est largement utilisé dans le monde comme matière première pour les engrais mais des usages alternatifs comme carburant et vecteur énergétique sont en cours d'exploitation. Actuellement, environ 1,6 million de tonnes d'ammoniac serait transporté par navire chaque mois grâce à environ 60 pétroliers en activité. Kankyo Business, Itochu, Energy Magazine

Corée

1. Macro-économie et finance

TauxLa Banque de Corée (BoK), a procédé fin août 2021 à une hausse de son taux de base de 0,5 % à 0,75 % pour faire face à l’envolée de l’endettement des ménages coréens, en lien avec les tensions sur le marché de l’immobilier, ainsi qu’à la progression de l’inflation. Ce faisant, la BoK devance le mouvement des banques centrales de la plupart des autres grands pays développés. Le gouverneur de la BoK a également laissé entendre qu’elle pourrait procéder à une autre hausse de ce taux d’ici la fin de l’année - potentiellement dès novembre - pour atteindre 1%. La BoK considère que le principal risque pour la stabilité financière du pays est la hausse de l’endettement des ménages, qui a augmenté de près de 10% sur l’année écoulée selon le superviseur financier. Cet endettement est principalement lié aux tensions sur les prix de l’immobilier, dont la valeur a progressé de 14% en un an à l’échelle nationale (et bien plus dans la région métropolitaine de Séoul). Cela correspond à la hausse la plus rapide depuis 2002, et ce malgré les nombreuses mesures prises par le gouvernement pour l’endiguer. La remontée du taux directeur devrait contribuer à la tendance haussière des taux d’intérêts proposés aux ménages par les banques : ils ont déjà gagné, en moyenne, entre 40 et 45 points de base entre fin mai et début septembre. Cette hausse des taux permet aux banques de limiter la demande des ménages, en réponse à l’injonction du superviseur financier, tout en augmentant leurs marges. Ce relèvement du taux de base se fait aussi en réponse à une inflation robuste, qui se maintient au-dessus de 2% depuis 5 mois. La hausse de l’indice des prix à la consommation a même atteint 2,6% en août en glissement annuel, ce qui marque un record depuis 2012. Cette hausse est principalement poussée par celle des prix de l’alimentation (+5,6 % en g.a) et des prix liés aux transports (+8,2 %), avec la remontée des cours du pétrole. L’inflation sous-jacente (excluant la nourriture et l’énergie) demeure, quant à elle, plus contenue, à 1,3 % en août. Joong Ang Daily, Joong Ang Daily, Korea Times

2. Politiques économiques

PLFLe gouvernement coréen a dévoilé son projet de loi de finances pour 2022, en augmentation de 8,3 % par rapport au budget voté pour 2021, mais stable si l’on prend en compte les deux budgets supplémentaires émis en 2021. Cet accroissement du budget demeure dans la lignée des années précédentes (8,5 % en 2021, 9,1% en 2020 et 9,5% en 2019). Ce budget expansionniste atteindra 445 Mds €, pour des recettes estimées à 405 Mds € (en augmentation de 13,7 % par rapport aux prévisions contenues dans le budget initial de 2021) : cela devrait se traduire par un déficit public de 2,6 % du PIB, contre 4,4 % en 2021, et un ratio de la dette publique par rapport au PIB de 50,2 % (contre 47,3 % en 2021). Alors que le gouvernement a dévoilé une version plus ambitieuse de son plan de relance (le Korean New Deal), à l’occasion de son premier anniversaire, les dépenses qui lui sont consacrées devraient augmenter de 60% en 2022, atteignant 25 Mds €, dont 7 Mds € pour le pilier numérique, 10 Mds € pour le pilier écologique et 8 Mds € pour le pilier social. Les ministères dont les dépenses augmentent le plus sont ceux en charge de ce plan, notamment les ministères de l’environnement (+12,4 %), des sciences et nouvelles technologies (+8,8 %) ainsi que celui de la santé et du travail (+8,5 %). Le gouvernement prévoit aussi une hausse significative des subventions à destination des collectivités locales (+23,9 %), qui prennent en charge une partie des dépenses du Korean New Deal. Le gouvernement a également dévoilé son plan de programmation budgétaire couvrant la période 2021 à 2025. Celui-ci prévoit de maintenir un déficit budgétaire de 3% du PIB de 2023 à 2025, avec une dette publique atteignant 58,8 % du PIB en 2025. MOEF, Yonhap, KED Global, Joong Ang Daily

3. Entreprises

AppLa Corée devient le premier pays à encadrer les commissions perçues par Apple et Google via leurs magasins d’applications mobiles. Le 31 août, l’Assemblée nationale de Corée a adopté définitivement une loi contraignant les magasins d’applications (comme l’App Store d’Apple ou Google Play) à proposer des moyens de paiements alternatifs à celui proposé par leur propre plateforme. Les principaux acteurs que sont Apple et Google pouvaient jusqu’à présent contraindre les développeurs d’applications à utiliser leur système de paiement, moyennant une commission qui pouvait atteindre 30 %. Google avait par ailleurs annoncé en septembre 2020 vouloir étendre le périmètre de cette obligation d’ici octobre 2021, ce qui est désormais rendu impossible sur le marché coréen du fait de cette nouvelle loi. Son non-respect entraînera une amende pouvant s’élever jusqu’à 3 % du chiffre d’affaires de la société en Corée (la Korea Mobile Internet Business Association estime que le chiffre d’affaires cumulé d’Apple et Google sur le marché coréen des applications mobiles s’élevait à 5 Mds € en 2020). Google et Apple avancent de leur côté que cette décision augmentera le risque de fraude, de fuite de données privées et de contournement du système de contrôle parental. Toutefois, en réponse notamment à cette loi, Apple a annoncé le 6 septembre un assouplissement de sa politique de tarification à l’échelle mondiale, permettant à certaines applications (services de musiques, vidéo, presse, livre) de proposer des moyens de paiements alternatifs à l’App Store. Yonhap, Joongang DailyWashington Post, Les Echos

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

Vous pouvez aussi suivre le SER de Tokyo sur Twitter.