Le commerce extérieur singapourien reste résilient face à la crise sanitaire en 2020, en témoigne un excédent commercial sur les biens de 45 Mds USD, en hausse de 14 Mds par rapport à 2019, dans un contexte de contraction marquée des échanges. Les échanges de services résistent également bien avec un excédent commercial de 15 Mds USD (+6 Mds versus 2019) en dépit des effets négatifs de la crise sur le tourisme. La dynamique positive se poursuit au  1er semestre 2021 avec un nouvel excédent commercial de 26 Mds USD, en lien avec l’ouverture progressive des pays et la hausse des cours du pétrole. La France confirme par ailleurs sa place de 1er fournisseur européen de la cité-Etat.

En dépit du maintien de la crise sanitaire, Singapour enregistre un excédent commercial sur les biens de 45 Mds USD en 2020 (+14 Mds versus 2019), le plus élevé en trois ans. Dans son ensemble, le commerce de biens (somme des exportations et des importations, égal à plus de 200% du PIB – près de 320% en incluant les services) décline néanmoins de 5,2%, un déclin comparable aux échanges mondiaux (-5,3% selon l’OMC).

La balance commerciale singapourienne est structurellement en excédent : la cité-État a dégagé un excédent commercial tous les ans depuis 1998. Les exportations nettes sont un moteur traditionnel de la croissance (près d’un tiers du PIB) et devraient contribuer à la croissance à hauteur de 2,5 points de PIB en 2021 (FMI). Selon l’OMC, Singapour est le 15ème pays exportateur mondial de biens en 2019, derrière la France (6ème), les Etats-Unis (2ème) et la Chine (1ère). Le modèle économique de la cité-Etat repose sur une forte ouverture au commerce international, s’illustrant par la signature de nombreux accords de libre-échange (RCEP signé en novembre 2020).

I. Sur fond de crise sanitaire et de baisse des prix du pétrole, les exportations singapouriennes de biens accusent un léger repli en 2020.

En 2020, les exportations singapouriennes de biens atteignent 374 Mds USD, reculant de 3,2% en valeur : cet effet s’explique par la baisse du prix du pétrole et un affaiblissement de la demande mondiale depuis le début de la crise du Covid-19. En volume, les exportations progressent de 3,1% par rapport à 2019. Les exportations de biens sont composées à 55% de biens réexportés – Singapour étant un hub de transit majeur ; 33% d’exportations domestiques non pétrolières et 12% d’exportations domestiques pétrolières. Singapour ne possède pas de gisements d’hydrocarbures, mais procède au raffinage et à la transformation de pétrole importé. Les produits raffinés sont ensuite exportés par la cité-État, principalement vers la Malaisie et l’Indonésie.

  1. Les exportations domestiques non pétrolières (catégorisées par les douanes comme « Non-Oil Domestic Exports » ou « NODX », catégorie la plus suivie par les autorités) augmentent de 4,3% en valeur (+7% en volume), atteignant 125 Mds USD. Les principaux postes à l’export sont les machines et le matériel électrique (38% du total, +6% versus 2019), regroupant les produits électroniques (22%) dont les ventes progressent en 2020 de 4,9% (28 Mds USD, dont +3,8% sur les circuits intégrés) et les produits chimiques, comprenant les médicaments (27%, -4,1%). Ces postes représentent plus des deux tiers du total (65%).
  2. Les exportations domestiques pétrolières affichent un important recul en valeur, de -28,1% et s’élèvent à 45 Mds USD. Cette baisse s’explique principalement par un effet valeur lié à la baisse des cours du pétrole (prix du baril en moyenne à 41 dollars en 2020, contre 64 dollars en 2019), car le volume exporté, lui, augmente (+3,6%).
  3. Les réexportations sont stables et s’élèvent à 204 Mds USD.

En 2020, le 1er client et 1er excédent commercial de Singapour est la Chine (Hong-Kong compris, 42 Mds USD) qui représente 26% des exportations totales. Pour la première fois, la Chine détrône les pays de l’ASEAN (25 %) en tant qu’agrégat. Elle est suivie des États-Unis (10%), la Malaisie (9%) et l’Indonésie (6%). La France est son 18ème client dans le monde (4ème au sein de l’UE). Les exportations déclinent vers les pays de l’ASEAN (–15%, à 94 Mds USD) tandis qu’elles augmentent vers la Chine (+3%, 98 Mds USD), les États-Unis (+19%, 39 Mds USD) et l’UE (+6%, 32 Mds USD). Singapour affiche son premier excédent commercial avec les États-Unis (4 Mds USD) depuis 2006 grâce à d’importantes ventes de lingots d’or, en lien avec son statut de valeur refuge – provoquant une envolée des cours en milieu d’année -, et à une croissance de 32% des ventes de produits électroniques.

Du côté des services, les exportations reculent de 12,7% en 2020 (188 Mds USD) mais l’excédent progresse de 9 à 15 Mds USD. Singapour bénéficie de son rôle de plaque tournante commerciale et financière régionale, et exporte principalement des services de transport et de logistique (28% du total) ainsi que des services financiers et d’assurance (17%). En raison de la crise et de l’absence de visiteurs internationaux (-86%), les services liés au tourisme diminuent sensiblement (-74%) et descendent à la 8ème place des postes à l’export (4ème en 2019).

2. Singapour affiche un excédent commercial de 45 Mds USD en 2020, notamment grâce à une contraction des importations plus importante que celle des exportations.

Les importations singapouriennes de biens atteignent 329 Mds USD en 2020, déclinant de 7,4% en valeur et de 1,6% en volume. Elles se composent à 15% d‘importations pétrolières et 85% d’importations non pétrolières.

  1. Les importations non pétrolières sont stables à 280 Mds USD. Comme pour les exportations, les machines et le matériel électrique (52% du total, -0,1% versus 2019) et les produits chimiques (9%, -5,5%) sont les principaux postes à l’import (61% du total) et sont affichés en léger recul. Les importations de biens alimentaires (3% du total), dont Singapour dépend à hauteur de 90%, ont progressé de 3,4%.
  2. Les importations pétrolières chutent de 34% en valeur, à 49 Mds USD, en raison de la baisse des cours du pétrole et de la baisse d’activité réduisant le volume importé (-6,9%). Représentant 15% des importations totales, ces dernières sont en grande partie réexportées après raffinage et transformation.

Le 1er fournisseur de Singapour en agrégat est l’ASEAN (24% des importations). Par pays, c’est la Chine (16% du total, Hong-Kong compris), suivie de Taïwan (11%) et des États-Unis (11%). La France est son 8ème fournisseur mondial et 1er fournisseur européen, une place qu’elle occupe depuis 2018, devant l’Allemagne. En tendance, les importations progressent depuis les pays de l’ASEAN (+3%), Taïwan (+13,3%) et la Corée du Sud (+14,8%), tandis qu’elles déclinent depuis la Chine (–1,5 %), les États-Unis (-19,0%) et le Japon (–11,6 %).

Les importations de services (173 Mds USD) baissent de 16,1% en valeur. La cité-État importe principalement des services de transport (30% du total). Les importations de services liés au tourisme chutent de 75%.

3. Singapour réitère sa bonne performance au premier semestre 2021 avec un excédent commercial de 26 Mds USD.

Au premier semestre 2021, Singapour enregistre un nouvel excédent commercial de 26 Mds USD, en hausse de 6 Mds USD en glissement annuel. Les exportations atteignent 218 Mds USD (+15,9% en valeur, +3,1% en volume), un montant plus élevé que celui des importations (192 Mds, +14,6% en valeur, -1,6% en volume). La remontée des prix du pétrole bénéficie aux exportations pétrolières (+15,6%) tandis que l’accroissement de la demande mondiale en électronique bénéficie aux exportations non pétrolières (+15,9%).

Annexes

Évolution annuelle et mensuelle des échanges de biens de Singapour, en valeur

 Echanges Singapour

Note : les annexes complètes sont disponibles au téléchargement en bas de page.