BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 3 au 16 mai 2021

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises

Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

épargneLes primes de relance de 100 000 ¥ (833€) versées aux ménages en 2020 n’ont pas réussi à stimuler les dépenses de consommation. Selon le ministère des affaires intérieures et des communications, ces primes ont augmenté le revenu disponible des ménages de 4% en termes réels sur l'année fiscale 2020 achevée en mars. Sur la même période, les dépenses mensuelles moyennes de consommation ont diminué de -4,7%, soit une baisse proche de celle (-5,1%) engendrée par la hausse de la taxe sur la consommation de 8% à 10% en 2019. La part moyenne du revenu disponible consacrée aux dépenses de consommation a chuté à un taux historiquement bas de 61,3% au cours de l'exercice 2020, contre 66,9% l'année précédente. Le taux d'épargne moyen par rapport au revenu total a augmenté de 3,2 points pour atteindre 35,2%, soit une accumulation d’épargne totale de 36 000 Mds ¥ (120 Mds €) sur 2020, soit 6,7% du PIB (source : Goldman Sachs). Dans un contexte de restriction sanitaire, les dépenses affectées aux services sont le principal poste touché. A titre d’exemple, les dépenses mensuelles moyennes pour les voyages organisés par tour-opérateurs ont chuté de 80%. De même, les dépenses mensuelles dans la restauration ont chuté de 26%, et celles en habillement/textile de 18% - le poste étant négativement affecté par l’augmentation du travail à domicile.L’augmentation d’autres dépenses, comme celles en appareils électroménagers, ne suffit pas à compenser les baisses constatées dans le secteur des services. Nikkei

2. Relations commerciales et multilatérales

La volaille, un marché maintenu ouvert grâce à l’obtention du zonage pour la grippe aviaire. La France a connu ce dernier hiver une nouvelle crise majeure d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), dont les effets sur les exportations françaises au Japon ont pu être limités grâce à la reconnaissance par le Japon du principe de zonage pour cette maladie animale. Ce principe, reconnu depuis fin 2018 pour la filière avicole française après de longues négociations avec les autorités sanitaires japonaises, a permis de maintenir les exportations depuis les départements français épargnés par le virus, et d’éviter l’embargo connu par l’ensemble de la filière lors des épizooties de 2015 et 2016. Depuis la levée, en 2017, de cet embargo, les exportations de volaille française tentent en effet de regagner les parts de marché perdues au profit notamment de la Hongrie, particulièrement compétitive sur le foie gras. En 2019, les exportations de viande et produits à base de viande de volaille ont ainsi connu une belle progression de +15% (15M€). En 2020, la baisse des exportations entraînée par la crise Covid-19 et l’effondrement de la restauration haut de gamme a atteint -34% mais aurait sans doute été bien plus conséquente en cas d’embargo total. Elle est du même ordre sur le premier trimestre 2021 et touche surtout les viandes, -45%, alors que les produits à base de viande de volaille progressent, de +103%, et encore plus la génétique aviaire avec +320% pour les poussins d’1 jour. Douanes françaises

Le ministère de l’agriculture, de la forêt et de la pêche (MAFF) veut revoir la politique de gestion forestière pour contribuer à l’objectif de décarbonation de l’économie japonaise. Le plan 2016-2021 arrivant à échéance, le MAFF a proposé à la consultation publique un nouveau plan quinquennal pour la sylviculture qui doit contribuer à l’objectif national de neutralité carbone en 2050. Le MAFF prévoit d’atteindre un niveau de séquestration de 27,8 MT supplémentaires d’équivalent- CO2 dans les puits forestiers en 2030 par rapport à 2013. Par la plantation d’espèces à croissance rapide et le renforcement de la mécanisation, ce plan vise également à augmenter le taux d’autosuffisance en bois de 38% en 2019 à 48% en 2030, d’ augmenter de 40% la consommation de bois de construction en 2030 (sur la base de la consommation 2019, soit 42 millions m3). JA News, MAFF

3. Entreprises

Green house SekisuiLes acteurs de la construction s’engagent pour la décarbonation avec des maisons « zéro énergie » et une alimentation énergétique 100% renouvelable des immeubles à usage commercial. Selon l’Institut national d’études environnementales (NIES), les secteurs tertiaire et résidentiel sont à eux deux responsables de 35 % des émissions de CO2 du Japon. Suite aux nouveaux objectifs climatiques du gouvernement, les constructeurs immobiliers se retrouvent sous pression pour décarboner leurs activités. L’entreprise de construction Sekisui House est déjà engagée en ce sens et a annoncé que les maisons « zéro énergie » (ZEH) ont représenté 91% de ses nouvelles constructions de maisons individuelle sur l’année fiscale 2020 ce qui porte le nombre de maisons « zero énergie » à 60 800 depuis les premières constructions en 2013 jusqu’à mars 2021.

De son côté Mitsui Fudosan, grand groupe immobilier japonais, veut d’ici 2030 alimenter entièrement en énergie renouvelable ses locaux à usage commercial dans la région de Tokyo. Cela concerne environ 120 bâtiments et permettra d’économiser 123 000 tonnes de CO2, soit l’équivalent en émissions de 69 000 ménages. Mitsui Fudosan espère ainsi attirer des entreprises soucieuses de l’environnement. Kankyo Business, Kankyo Business

NissanNissan Motor a annoncé ses résultats pour l’année fiscale 2020 (mars 2020 – avril 2021) et ses prévisions pour l’année fiscale 2021. Après une perte nette de 671 Mds de Yens (5,4 Mds €) en 2019, Nissan enregistre sur l’année fiscale 2020 une nouvelle perte nette de 449 Mds de Yens (3,6 Mds €), que le groupe explique à la fois par la pandémie de Covid-19 et par la crise actuelle qui touche l’industrie des semi-conducteurs. Ce résultat inclut 61,3 Mds de Yens (490 M €) investis par le groupe pour se restructurer. Cet exercice fiscal aura également permis à Nissan de renforcer sa base financière, de réduire ses frais de vente et ses coûts fixes, le tout soutenu par une gamme de produits renouvelée. Cette reprise devrait se poursuivre sur l’année fiscale 2021, sans pour autant permettre au groupe de revenir à un bénéfice net, puisque Nissan prévoit pour l’année à venir une perte nette de 60 Mds de Yens (480 M €), ce qui constituerait la 3ème année consécutive de perte. Le groupe prévoit une hausse de 8,6% de ses ventes pour atteindre 4,4 millions d’unités sur l’année fiscale 2021. Nissan conserve par ailleurs ses ambitions de pionnier du véhicule électrique et sa volonté d’intensifier l’électrification de ses modèles, avec l’objectif annoncé en janvier de ne vendre plus que des véhicules électrifiés (EV et hybrides) d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Nissan, Nikkei

Corée

1. Evolutions macroéconomiques

InflationL’inflation coréenne atteint son plus haut niveau depuis 4 ans, à 2,3 % en glissement annuel (et 0,2 % en glissement mensuel g.m). Si une large partie de cette hausse peut s’expliquer par un important effet de base compte tenu de la mauvaise situation économique d’avril 2020 qui avait tiré les prix à la baisse de 0,6 % en g.m, l’inflation demeure néanmoins plus importante qu’anticipée et devrait se maintenir à un niveau élevé dans les prochains mois. La progression des prix des produits alimentaires (+ 8,1 % en g.a) en lien avec de mauvaises conditions climatiques, ainsi que celle des prix des transports (+ 6,4 % en g.a) en lien avec la remontée des cours internationaux du pétrole, sont les principaux facteurs explicatifs de cette hausse de l’inflation. Malgré les mesures prises par le pays pour contrôler les prix, telles que la révision à la hausse des quotas d’importations de certains produits alimentaires (œufs), il est attendu que ceux-ci poursuivent leur croissance à moyen terme. Le Korea Development Institute (KDI) a récemment revu à la hausse son estimation d’inflation pour 2021, la faisant passer de 0,7 % à 1,7 %. Cependant, au vu de son rythme de croissance des derniers mois ; il apparaît même très probable que celle-ci dépasse les 2 % sur l’ensemble de l’année. Korea Times ; Joong Ang Daily ; Joong Ang Daily

K-GROWTHLa Financial Supervisory Commission a annoncé la création d’un nouveau fonds  dédié à la restructuration d’entreprises d’ici la fin de l’année. Ce fonds sera doté de 750 M EUR, dont 340 M EUR proviendront de la Korea Development Bank (KDB) et de l’Export-Import Bank of Korea (KEXIM) et 410 M EUR d’investisseurs privés. Ces sommes seront gérées par la Korea Growth Investment Corporation (K-Growth), une société d’investissement soutenue par le gouvernement spécialisée dans les fonds de fonds de private equity. Il s’agit de la troisième levée de fonds organisée par la FSC pour financer les restructurations d’entreprises, la première ayant eu lieu en août 2018 (1,3 Md EUR) et la deuxième en mai 2020 (750 M EUR). Toutes trois s’inscrivent dans un plan plus large de la FSC lancé en 2017 qui vise à permettre le financement des restructurations pour un montant total de 6 Mds EUR d’ici 2022. L’objectif poursuivi est, par effet d’entraînement, d’inciter les acteurs privés et particulièrement les fonds de private equity à participer à l’effort de restructuration. K-Growth investit principalement dans des fonds blind pool (où l’argent est confié à un gérant qui décide de manière discrétionnaire des investissements) tandis que le reste sert à financer de manière directe des projets de restructuration. 1,32 Md EUR a déjà été investi dans 38 entreprises. Korea Herald ; FSC ; Capital Connect

2. Entreprises

SemiconducteursLe Gouvernement coréen a dévoilé le 13 mai la « K-Semiconductor Strategy », un plan de soutien à l’industrie des semi-conducteurs avec l’ambition de faire de la Corée le premier producteur au monde d’ici 2030. Ce plan comprend des mesures fiscales incitatives jamais égalées, telles que des crédits d’impôt allant de 40 à 50 % selon la taille de l’entreprise pour les dépenses de R&D et de 6 à 10 % pour les investissements productifs. Ainsi, Samsung et SK Hynix qui bénéficient actuellement d'un crédit d'impôt de 2% pour leurs dépenses en R&D, verront cet avantage fiscal multiplié par vingt grâce à ces nouvelles mesures qui s’appliqueront aux investissements réalisés à compter du second semestre de cette année, jusqu'en 2024. S’ajoutent des incitations à l’adresse des établissements de crédit afin qu’ils octroient des prêts à taux préférentiel pour les constructeurs de fonderies, ainsi qu’une enveloppe de 1,5 Tn KRW (1,32 Mds USD) pour financer le développement de puces de dernière génération.

Le plan prévoit en outre la création d’une « K-Chip Belt » regroupant les zones où sont déjà implantées Samsung et SK Hynix, qui bénéficieront de mesures de simplification législative et des assouplissements réglementaires afin de faciliter la création de nouvelles usines ou fonderies et ainsi créer un écosystème complet de la fabrication de semi-conducteurs. Le Gouvernement prévoit en outre d’y construire les infrastructures électriques et d’irrigation nécessaires. Ce plan comporte enfin un volet formation avec l’objectif d’aboutir à 14 400 étudiants diplômés dans le domaine des semi-conducteurs et de former 13 400 salariés aux processus de conception et de fabrication de puces.

La « K-Semiconductor Strategy » est la réponse des pouvoirs publics à l’engagement des industriels coréens d’investir 510 Tn KRW (458,1 Mds USD) ces 10 prochaines années dans le secteur des semi-conducteurs, dont 41,8 Tn KRW (soit près de 37 Mds USD) dès 2021. Samsung s’est ainsi engagé à investir 171 Tn KRW (soit 151 Mds USD) pour des projets comprenant une troisième usine de fabrication de puces à Pyeongtaek, dans la province de Gyeonggi tandis que SK Hynix, avait déjà annoncé un projet de construction de 4 nouvelles usines de semi-conducteurs dans la ville de Yongin à partir de 2022, représentant un investissement total de 100 Mds USD sur 10 ans.

Il est attendu des autorités coréennes que ces investissements portent à terme à 270 000 le nombre de salariés du secteur (contre 182 000 en 2019) et à 200 Mds USD le montant annuel des exportations de semi-conducteurs, contre 99,2 Mds USD en 2020. Korea Herald ; Yonhap ; Joong Ang Daily

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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