Brèves bimensuelles Japon–Corée, Période du 5 au 18 avril 2021
BREVES BIMENSUELLES
JAPON COREE
Période du 5 au 18 avril 2021
Sommaire
Japon
- Evolutions macroéconomiques
- Entreprises
Corée
- Evolutions macroéconomiques
- Entreprises
Japon
1. Evolutions macroéconomiques
Après une année 2020 marquée par la crise sanitaire, la situation des ménages s’améliore sur le front de l’emploi et des salaires. L’épargne des ménages est également stimulée par le soutien public. En février 2021, les salaires retrouvent leur niveau de février 2020 après avoir connu une baisse allant jusqu’à -3,2% (décembre 2020). S’agissant de l’emploi, le nombre de travailleurs au chômage reste supérieur de 520 000 par rapport au niveau pré-pandémique. Il faut toutefois noter que l'économie japonaise a regagné, entre juillet 2020 et février 2021, 780 000 des 1,24M d’emplois perdus entre mars et juin 2020. La situation demeure toutefois contrastée selon les secteurs. Les secteurs cycliques employant une forte part de travailleurs en contrats irréguliers - l'hébergement et la restauration, l'industrie manufacturière et le commerce de détail - ont enregistré de fortes baisses de l'emploi, tandis que des secteurs tels que les soins médicaux, l'information et la communication ont déjà dépassé leur niveau pré-pandémique. Le gouvernement a mobilisé à la fin mars un total de 3,1 Tns Yen (24,8 Mds d’euros) de subventions en faveur du maintien et du retour à l’emploi. SMBC Nikko estime que le taux de chômage – 2,9% en février – aurait été supérieur de 0,9 pt en l’absence de transferts publics. Ces derniers se poursuivront jusqu’à fin juin (contre fin février prévu initialement) afin de tenir compte de la nouvelle dégradation de la situation sanitaire et des mesures de restrictions mises en oeuvre . Au total, le revenu disponible des ménages est en hausse : les ménages japonais ont accumulé 28 Tns Yen d'épargne supplémentaire au cours de la pandémie, soit près de 225 Mds d’euros. Reuters, SMBC, Nikko
2. Entreprises
Le fonds d’investissement anglo-saxon CVC Capital Partners a lancé une offre de rachat du groupe Toshiba pour 20 milliards USD (2,3 Trn JPY), avant de l’annuler 2 semaines plus tard. Le 7 avril, le fonds CVC a transmis une lettre d’intention à Toshiba lui faisant part d’une proposition de délister le groupe de la bourse de Tokyo d’ici octobre, en rachetant ses actions pour une valeur de 30% supérieure à leur cours en bourse de la veille au soir, soit 5000 yen par action. L’objectif annoncé était de stabiliser la gestion de Toshiba qui, depuis 2017 (année durant laquelle Toshiba a levé 600 Mds JPY (4,8 Md €) pour sortir de deux années consécutives de résultats négatifs, ce qui a permis à de nombreux fonds activistes d’entrer au capital de la société), souffre de relations difficiles avec les fonds activistes et de difficultés à articuler résultats à court terme et investissements stratégiques à long terme. Ces annonces ont soulevé de nombreuses interrogations. En premier lieu, une telle opération aurait été soumise au Foreign Exchange and Foreign Trade Act (contrôle des investissements étrangers dans les entreprises japonaises) puisque Toshiba est lié à des secteurs stratégiques, notamment par ses activités dans le nucléaire et il ne va pas de soi que les autorités japonaises l’auraient approuvée. Un autre enjeu clé résidait dans le fait que Toshiba détient encore 40% de Kioxia Holdings (ancienne filiale du groupe qui s’appelait à l’époque Toshiba Memory), un des principaux fabricants mondiaux de mémoires flash NAND. En cas de vente de Toshiba à CVC, Kioxia Holdings aurait alors été détenu à 90% par des fonds étrangers, ce qui poserait question étant donné les tensions actuelles dans l’industrie des semi-conducteurs, et la volonté affichée par le gouvernement japonais de renforcer sa chaine d’approvisionnement dans ce secteur. La pénurie mondiale tend par ailleurs à renforcer la valeur de cet actif de Toshiba, ce qui a fait dire à certains fonds activistes que la valeur de l’action Toshiba serait au moins de 6 200 yen, bien au-dessus des 5 000 yen proposés par CVC. Enfin, les liens de Nobuaki Kurumatani (PDG de Toshiba au moment de l’annonce et Président de la branche Japonaise de CVC de 2017 à 2018 juste avant d’intégrer Toshiba) soulevaient des questions sur un potentiel conflit d’intérêt. M. Kurumatani a ensuite annoncé sa démission une semaine après l’offre de rachat de CVC, en invoquant des raisons personnelles, et c’est Satoshi Tsunakawa, chairman de Toshiba, qui l’a remplacé à la présidence. Cette démission a conduit CVC à annoncer le retrait de sa proposition de rachat, le 21 avril. Nikkei, Nikkei, Nikkei, TheJapanTimes, Mainichi
La compagnie aérienne ANA, en partenariat avec la start-up allemande Wingcopter, se lance dans la livraison par drone de produits de première nécessité pour alimenter des zones difficiles. La première phase de test pour livrer des produits de première nécessité et pharmaceutiques a débuté entre le 21 et 26 mars dans l’archipel de Goto, dans la préfecture de Nagasaki. Le drone sera capable de voler à une vitesse maximale de 240 km/h sur une distance de 120 km, soit une distance 10 fois supérieure à celle couverte par des drones à usage conventionnel. Les deux partenaires souhaitent réduire le temps d’attente des patients situés dans des zones montagneuses ou très éloignées des centres urbains et pouvoir offrir une alternative de secours en cas de catastrophe naturelle. La compagnie aérienne avait créé, dès 2016, son infrastructure de transport par drones avec l’objectif d’offrir un service de livraison régulier dès 2022. Asia Nikkei
Corée
1. Evolutions macroéconomiques et financières
Les inégalités sociales se creusent en Corée sous l’effet de la crise. L’écart se creuse entre les personnes les plus riches et les plus modestes en Corée : selon une étude de Statistics Korea, l’indice de Gini pour les richesses, qui permet de rendre compte du niveau d'inégalité, a atteint en 2020 son niveau le plus haut depuis 7 ans, à 0,602. La richesse des 20 % les plus riches est 167 fois supérieure à celle des 20 % les plus modestes alors qu’elle ne l’était que de 126 fois en 2019, et de 100 fois en 2017. La crise sanitaire a également entraîné une modification des habitudes de dépenses des ménages, différente selon la tranche de revenus. Ainsi, si les dépenses moyennes des ménages coréens ont baissé de -2,3 % en 2020 par rapport à 2019, à 1 800 euros/mois (2,4 M KRW/mois), les dépenses en produits alimentaires ont quant à elles cru de 16 % en raison de l’augmentation des prix de ces produits. Cette augmentation a pénalisé davantage les ménages les plus modestes qui consacrent une part plus importante de leurs revenus à ce poste de dépenses. Ils sont ainsiles seuls à avoir vu leurs dépenses totales (1,1 M KRW/mois soit à 830 euros/mois) augmenter, de 3,3 % en 2020. Korea Times ; Joong Ang Daily; Joong Ang Daily
2. Entreprises
Samsung et LG devraient présenter des résultats en hausse pour le premier trimestre 2021. Alors que des craintes planaient sur le marché quant à ses résultats compte tenu de l’arrêt de son usine de semi-conducteurs à Austin au Texas, Samsung a annoncé que son bénéfice d’exploitation devrait atteindre 9,3 Tns KRW (soit 8,3 Mds USD, en augmentation de 44,2 % au premier trimestre 2020). Le géant sud-coréen de l'électronique estime avoir réalisé au 1er trimestre de cette année un chiffre d’affaires de 65 Tns KRW (soit 58,12 Mds USD) en augmentation de 17,48 % en glissement annuel, au-delà des prévisions de marché (60 Tns KRS, soit 53,65 Mds USD). Si le détail de la performance entre ses différentes divisions n’est pas connu, il semble que cette bonne performance s’explique en grande partie par les ventes de smartphones, de téléviseurs et d’électroménager qui auraient compensé les moins bons résultats de la division semi-conducteurs. En particulier, le succès rencontré par son dernier modèle de smartphone, le Galaxy S21, vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le pays moins de deux moins après sa sortie, auraient tiré à la hausse ses bénéfices. LG Electronics a quant à lui, annoncé un chiffre d'affaires de 18,8 Tns KRW (16,80 Mds USD) et un bénéfice d'exploitation de 1,5 Tns KRW (1,34 Mds USD) pour le premier trimestre 2021. Le groupe, qui réalise ainsi sa plus belle performance depuis sa création, a pourtant annoncé l’abandon le 31 juillet prochain de son activité mobile, déficitaire depuis le 2ème trimestre 2015. Comme pour Samsung, les ventes soutenues des téléviseurs et de l’électroménager expliqueraient ces résultats, le groupe ayant mis sur le marché des nouveaux modèles de téléviseurs haut de gamme et de climatiseurs. LG compte se concentrer sur des secteurs prometteurs, tels que les composants automobiles, les appareils connectés et l'intelligence artificielle. Yonhap, Korea Herald, Joong Ang Daily, pulsenews.
Résolution à l’amiable du conflit opposant LG et SK Innovation sur les batteries des véhicules électriques aux Etats-Unis. Faisant suite à l’interdiction d’importation de matériaux de batteries prononcée le 10 février dernier par la Commission américaine du commerce international, l’US ITC, à l’encontre de SK Innovation pour une durée de dix ans, les deux groupes coréens ont annoncé le12 avril avoir trouvé la veille un accord mettant fin à l’ensemble des litiges qui les opposaient depuis deux ans sur le sujet. Si LG avait gagné cette première bataille, l’US ITC ayant reconnu les faits d’« appropriation frauduleuse de secrets de fabrication » par SK, la partie s’annonçait plus difficile sur le plan de la propriété intellectuelle. Ainsi, dans une décision préliminaire rendue au début du mois d’avril, l’US ITC avait conclu à l’absence de violation par SK innovation de 4 brevets portant sur la technologie des batteries lithium-ion revendiquée par LG. Conformément à l’accord conclu, SK Innovation versera la somme de 2 Tns KRW (1,78 Md USD) à son concurrent, dont 1 Tn KRW cash et 1 Tn KRW sous forme de royalties, ce qui mettra un terme à l’ensemble des litiges en cours. Cette nouvelle a été saluée par le Président Moon lui-même qui s’est réjoui de cet accord bénéfique à «l‘intérêt national et l’intérêt à long-terme des deux entreprises ». La presse coréenne souligne enfin que cet accord est intervenu le dernier jour du délai de 60 jours laissé au Président des Etats-Unis pour exercer son droit de véto à l’encontre de la décision de l’US ITC. Yonhap, Joong Ang Daily, Korea Herald
Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.