Actualités économiques Nigéria - Ghana semaine 14 du 5 au 11 avril 2021
Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.
Faits saillants :
Le chiffre à retenir:
98
Nigéria
La croissance atteindrait 2,5% au Nigéria en 2021 selon le FMI.
D’après le dernier rapport « Perspectives de l’économie mondiale » du Fonds Monétaire International, l’économie nigériane connaîtrait une croissance de 2,5% en 2020. Ce même chiffre se situerait en 2022 à 2,3%. Le FMI revoit ainsi ses prévisions à la hausse par rapport aux dernières estimations de janvier qui prévoyaient une croissance de 1,5% en 2021. L’année 2021 marquerait ainsi le retour à la croissance après une contraction de 1,9% en 2020 dans un contexte de pandémie. Le FMI se montre ainsi bien plus optimiste que la Banque mondiale qui prévoit une croissance de 1,5% en 2021. La croissance serait tout de même bien plus faible au Nigéria que dans le reste des pays d’Afrique subsaharienne où le FMI estime que le taux de croissance moyen attendrait 3,4% en 2021. Par ailleurs, l’inflation continuerait sa progression passant de 13,6% en 2020 à 16% en 2021. A noter également le recul de la dette publique, qui se situerait à 31,9% du PIB en 2021 au lieu de 35,1% en 2020, ainsi que du déficit public de 3,7% du PIB en 2020 à 2,2% en 2021.
Reprise des vols internationaux à l’aéroport de Kano.
Les vols internationaux ont repris cette semaine à l’aéroport Malam Aminu de Kano avec l’arrivée d’un vol en provenance d’Addis-Abeba. Cette réouverture intervient un an après la fermeture du terminal international en réponse à la pandémie de la Covid-19. L’aéroport de Kano rejoint ainsi ceux de Lagos et Abuja, les seuls jusqu’à présent à offrir des liaisons internationales. Le ministère de l’Aviation a également annoncé que les vols internationaux reprendraient prochainement dans les aéroports de Port Harcourt et d’Enugu. Le Nigéria revient ainsi progressivement à la normale suite aux mesures prises afin de contenir l’avancée de la Covid-19. La deuxième vague semble en effet être passée avec un nombre moyen de nouvelles contaminations par jour de 94 cette semaine, loin des 1597 nouveaux cas enregistrés en moyenne par jour du 18 au 24 janvier et du pic de 2 314 atteint le 22 janvier. Aucun nouveau décès dû au virus n'a d’ailleurs été enregistré pour le sixième jour consécutif. A ce jour le Nigéria a enregistré au total 163 581 cas et 2 058 décès liés à la Covid-19 depuis le début de la pandémie. Pour rappel, la campagne de vaccination a débuté début mars avec l’arrivée de 3,94 millions de doses de vaccins AstraZeneca dans le cadre du dispositif Covax. 718 412 nigérians auraient reçu au moins une dose au mois de mars. Par ailleurs, les pays membres de l’Union africaine ont signé un accord avec l’entreprise Johnson & Johnson pour la fourniture de 400 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 jusqu’en 2022. Le Nigéria en obtiendrait 70 millions.
Le gouvernement approuve 27 M USD pour la digitalisation des services aéroportuaires.
Le Conseil Executif Fédéral (FEC) a approuvé 10 Mds NGN (27 MUSD) pour la fourniture d’une solution de gestion digitale aéroportuaire pour 5 aéroports internationaux à travers le pays. Les aéroports internationaux d’Abuja, de Lagos, de Kano, de Port Harcourt (Etat de Rivers) et d’Enugu bénéficieront de la modernisation de leurs services. Le contrat a été attribué à l’entreprise nigériane Arlington Securitas Nigerian Limited. Basée à Port Harcourt, cette société est spécialisée dans les solutions de gestion digitales et la sécurité notamment dans les secteurs de la logistique maritime et aéroportuaire. Ce dispositif devrait être livré dans les 12 prochains mois. Il a pour objectif de permettre une accélération du traitement des passagers en acceptant les cartes d’embarquement sur mobile ou imprimées à domicile. De plus, des portes électroniques devraient être installées dans ces aéroports.
Total va démarrer la production pétrolière sur le champ Ikike au 4ème trimestre.
L’entreprise Total a annoncé le démarrage de la production pétrolière et gazière sur le champ Ikike au quatrième trimestre 2021. Le bloc offshore OML 99 qui accueille l’installation se trouve à seulement 20km des côtes nigérianes. Il est exploité par une joint-venture dans laquelle participent la compagnie nationale de pétrole NNPC à 60% et Total à 40%. Son exploitation devrait générer 45 000 barils d’or noir et 3,2 millions de mètres cubes de gaz quotidiennement. Cette production sera ensuite acheminée par pipeline sur la plateforme voisine du champ Amenam. L’investissement de Total s’élèverait à 500 MUSD selon les estimations. Pour rappel, Total détient 5 licences d’exploitation au Nigéria sur les blocs offshore OML 130, OML 102, OML 100, OML 99 et onshore sur OML 58. De plus, l’entreprise est actionnaire à hauteur de 15% dans l’entreprise nationale de gaz naturel liquéfié NLNG dotée de 6 trains de liquéfaction à Bonny Island.
Ghana
Le FMI estime que la dette publique représentera 81,5% du PIB en 2021.
La dette publique ghanéenne devrait atteindre 81,5% du PIB en 2021 selon les dernières estimations du Fonds Monétaire International dans son rapport « Perspectives de l’économie mondiale ». Le niveau de la dette continuerait donc de progresser mais à un rythme bien moins élevé, après avoir connu un bond de 14 points entre 2019 et 2020 (de 63,9% à 78% du PIB). Par ailleurs, le FMI prévoit que la croissance atteigne 4,6% au Ghana en 2021. L’économie ghanéenne connaîtrait ainsi une forte progression après une année 2020 marquée par un faible taux de croissance de 0,9%. La croissance resterait tout de même bien inférieure aux niveaux pré-Covid qui se situaient au-dessus des 6% (6,3% en 2018 et 6,5% en 2019). Le Ghana ferait néanmoins partie des progressions les plus importantes en Afrique subsaharienne en 2021, l’estimation pour l’ensemble de la région se situant à 3,4%. Cependant les prévisions pour le Ghana sont loin des 7,6% prévus pour le Kenya et les 7,5% pour le Botswana, plus fortes estimations en Afrique subsaharienne pour 2021. D’après le FMI, la reprise de l’économie ghanéenne serait notamment freinée par l’absence de perspectives du secteur touristique dans un contexte incertain lié à la pandémie. Quant à l’inflation elle devrait reculer légèrement et se situer à 8,9%.
L'entreprise française EMO lance les travaux d'extension de la station d'épuration d'Accra.
Le groupe Zoomlion, principal opérateur de la gestion des déchets au Ghana, et l’entreprise française EMO, spécialisée dans le traitement des boues urbaines et industrielles, ont signé cette semaine un contrat pour la remise à niveau de la centrale de traitement des eaux usées de Lavender Hill, à Accra. Construite en 2012, cette station d’épuration doit permettre de traiter à Jamestown (Sud-Ouest d’Accra) les eaux rejetées par le réseau de collecte existant. Les travaux conduits par EMO devraient augmenter sa capacité de 2 000 à 3 500 mètres cubes par jour. Ils devraient également permettre au centre de recevoir plus de 350 camions de vidange par jour contre 200 actuellement. L’accord prévoit également une collaboration technique qui devrait faciliter le transfert de connaissances. Pour rappel, seulement 10% des ghanéens sont reliés au réseau et l’absence de traitement des eaux usées pose un problème environnemental majeur au pays.Retrouvez ces informations et nos alertes au quotidien sur Twitter
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