BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 22 février au 7 mars 2021

  drapeau Japon

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises
Japon / Corée
  1. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

budget JaponLa Chambre basse de la Diète japonaise a approuvé le 2 mars un budget record de près de 106 Tns ¥ (888 Mds €) pour l’année fiscale 2021 (1er avril 2021 au 31 mars 2022). Le budget a été immédiatement transféré à la Chambre haute et sera automatiquement adopté si cette dernière n’organise pas de vote dans les 30 jours. Marquant la 9ème année de hausses ininterrompues, ce budget initial pour 2021 – près de 20% du PIB – représente une augmentation de +3,8% par rapport au budget initial pour 2020 (102,7 Tns ¥, 855 Mds €). Le budget 2021 intègre à hauteur de 42% les dépenses fiscales annoncées en décembre dans le 3ème plan (333 Mds € - 40 000 Mds ¥) qui avait introduit les réformes structurelles phares de l’administration Suga (décarbonation et digitalisation). Dans ce budget, les mesures de soutien face à la pandémie sont portées par deux instruments : l’un budgétaire (le fonds de réserve) et l’autre financier via le programme de prêts FILP (Fiscal Investment and Loan Program)[1]. Dans son volet budgétaire, le budget abonde ainsi de 5 000 Mds ¥ (42 Mds €) le fonds de réserve qui viennent s’ajouter aux 5 000 Mds ¥ déjà inclus dans le 3ème plan de relance. Pour mémoire, l’utilisation des réserves est à la discrétion du gouvernement et ne nécessite pas d’approbation parlementaire. S’agissant du FILP, la part affectée au soutien de la trésorerie des entreprises est multipliée par 5 par rapport au budget 2020, à 222 Mds €, et représente 66% du plan FILP total (341 Mds €). S’agissant des autres postes budgétares, ils sont en hausse modérée. Les dépenses de sécurité sociale demeurent massives et atteignent 35 842 Mds ¥ (299 Mds €, +0,4%), soit 33,6% du budget, tandis que les dépenses de défense atteignent un record pour la 7ème année consécutive à 5 323 Mds ¥ (44,4 Mds €, +1,2%), représentant 5,0% du budget. Ces hausses vont de pair avec des recettes fiscales en en baisse de -9,5% par rapport aux prévisions du budget initial pour 2020, notamment en raison de la forte réduction des recettes de l’impôt sur les sociétés suite à la baisse de l’activité due à la pandémie. Toutefois, le gouvernement continue de viser la réduction progressive du ratio dette/PIB (266% selon le FMI avant le 3ème plan de relance). NHK, Nomura, Cabinet Office

[1]Au travers du schéma FILP, le gouvernement utilise les fonds levés sur les marchés pour les affecter au financement de projets cohérents avec l’action publique à des conditions avantageuses : prêts à long terme, taux fixe et faible taux.

 2. Entreprises

Air LiquideFin février, Air Liquide Japan, la maison de commerce japonaise Itochu et sa filiale Itochu ENEX ont annoncé le début de leur collaboration en vue du développement de la chaîne de valeur de l'hydrogène et des marchés de la mobilité hydrogène au Japon. Cette collaboration, qui fait de l'infrastructure un axe prioritaire, devrait couvrir l'ensemble de la chaîne de valeur, de la production d'hydrogène bas-carbone à son utilisation finale et fait suite aux annonces japonaises d'une nouvelle stratégie de croissance verte et de l’objectif que 100% des voitures neuves vendues soient à mobilité électrique (y compris voitures à piles à combustibles et voitures hybrides) à horizon 2035. Selon le Nikkei, les deux groupes prévoiraient la construction d’une installation capable de produire 30 tonnes d’hydrogène liquide par jour. Actuellement, la production d’hydrogène liquide au Japon s’élève à environ 44 tonnes, dont 70% produites par l’entreprise Iwatani : l’installation d’Air Liquide et Itochu serait donc comparable à la production actuelle d’Iwatani. Air Liquide et Itochu prévoient de développer des infrastructures de distribution de l'hydrogène pour des véhicules de particuliers et des flottes de véhicules commerciaux (camions, bus, véhicules de transport de marchandise) au Japon. Le mémorandum d’entente ambitionne d'établir une chaîne de valeur de 1er rang afin d'appuyer le gouvernement japonais dans la réalisation de la "société hydrogène". Asia NikkeiItochuNippon

Japon / Corée

1. Entreprises

SoftBank-NaverLe japonais SoftBank et le coréen Naver ont annoncé le 1er mars la fusion effective de leurs filiales respectives Z Holdings Corporation (qui gère notamment Yahoo Japan) et Line Corporation (qui gère la principale application de messagerie de l’archipel). Après plusieurs accords d’intégration successifs entre novembre 2019 et août 2020, et un retard de quelques mois dû à la crise sanitaire qui a ralenti les processus de validation des autorités de concurrence des marchés concernés (Japon et Taiwan), les échanges d’actions prévus ont enfin pu avoir lieu. La nouvelle structure dénommée A Holding, issue de la fusion des deux entités, est détenue à 50/50 par SoftBank et Naver et possède 65% de Z Holdings, entité qui gère désormais seule Line et Yahoo Japan. Cette fusion crée ainsi un géant de la tech rassemblant plus de 300 millions d’utilisateurs et plus de 200 services (messagerie, actualité, services financiers, etc.). Z Holdings a annoncé dans la foulée vouloir investir 500 Mds de Yens (4 Mds €) et embaucher 5 000 ingénieurs dans le domaine de l’intelligence artificielle sur 5 ans pour lancer de nouveaux services et contrer la montée des GAFA. Une des priorités pour Naver sera notamment d’introduire sur le marché japonais sa plateforme de vente Smart Store afin de profiter de la croissance du e-commerce au Japon. Pour SoftBank, qui souffre de la guerre des prix sur le marché des télécoms, l’enjeu est de produire de nouveaux revenus stables, la nouvelle entité visant un chiffre d’affaires de 2 Tns de Yens (16 Mds €) et un bénéfice de 225 Mds de Yens (1,8 Md €) d’ici 2023. Ces résultats dépendront de la capacité des deux entités à réaliser leurs ambitions : fusionner efficacement leurs services (qui se recoupent parfois), s’adapter au mieux aux autres marchés asiatiques locaux (notamment Taiwan, la Thaïlande et l’Indonésie) et construire un écosystème complet de services pour devenir une « superapp », le tout en conservant la confiance des utilisateurs concernant l’éthique de leur gestion des données. Communiqué Z Holdings, Nikkei Asia, Nikkei Asia, Pulse

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

Budget CoreeLe gouvernement coréen vient de dévoiler les détails de son prochain plan d’aide d’un montant total de 14,0 Mds EUR. Les bénéficiaires de ce plan ont été élargis : 6,1 Mds EUR seront versés  à 3,85 millions de commerces contre seulement 2,8 M pour la dernière aide versée en janvier. Sont concernés 11 types d’établissements ayant dû fermer partiellement ou totalement, tels que les salles de sports, les karaokés, les bars, les boîtes de nuit, les restaurants, les établissements scolaires privés. Le montant de l’aide variera de 740 à 3 690 euros, selon la sévérité des mesures  appliquées, et certains commerces bénéficieront en outre de réductions de leur facture d’électricité (de 30 à 50 %). Certains travailleurs indépendants, chauffeurs de taxi, auxiliaires de vie et vendeurs de rue devraient également recevoir une aide de 400 à 500 euros. Une enveloppe de 2,1 Mds EUR est dédiée à la création d’emplois à destination des catégories de la population les plus touchées par le chômage, notamment les jeunes et les femmes. Enfin, 3 Mds EUR seront consacrés à l’achat des vaccins contre la COVID-19 et au financement des centres de test et de quarantaine. Ce plan sera financé à hauteur de 7,3 Mds EUR par l’émission d’obligations d’Etat, 3,8 Mds EUR provenant  des revenus de la Banque de Corée ou d’économies réalisées sur d’autres dépenses et 3,3 Mds EUR proviendront des provisions d’urgence du budget 2020. Ainsi, le déficit budgétaire devrait s’établir à 4,5 % du PIB en 2021 (contre 3,7 % dans le budget initial) et la dette publique à 48,2 % du PIB. Korea Jong Ang Daily ;  Korea Herald ; MOEF

brève OITL’Assemblée nationale coréenne a ratifié 3 conventions fondamentales de l'Organisation Internationale du Travail (OIT). La ratification de la Convention (n° 29) sur le Travail Forcé, de la Convention (n° 87) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, et de la Convention (n° 98) sur le droit d'organisation et de négociation collective, était attendue depuis plusieurs années. Elle a finalement eu lieu le 26 février alors que le gouvernement avait déjà mis en conformité une partie de sa législation en décembre 2020. Si la première convention a été votée de manière consensuelle, les deux suivantes ont concentré l’opposition du principal parti d’opposition ainsi que des milieux économiques, en ce qu’elles devraient permettre aux personnes venant de quitter leur emploi ou sans emploi, mais aussi aux employés du gouvernement, aux professeurs et aux pompiers, de se syndiquer. Le retard dans la ratification de ces conventions avait conduit l’Union européenne à demander la constitution d’un panel d’experts pour évaluer s’il constituait une violation de la promesse faite par la Corée de les ratifier dans le cadre du chapitre sur le commerce et le développement durable de l’accord de libre-échange. Les conclusions de ce panel, rendues en février 2021, ont confirmé le non-respect de ses engagements et la nécessité pour le pays de poursuivre la mise en conformité de sa législation. Korea Joong Ang Daily, KBS World, Commission Européenne.

2. Entreprises

Image brève H2Les industriels coréens donnent un coup d’accélérateur dans la course à l’hydrogène, avec le soutien sans faille de l’Etat coréen. A l’issue de la 3ème réunion du comité économique de l’hydrogène présidé par le Premier ministre qui s’est tenu le 2 mars, le ministère coréen du commerce, de l'industrie et de l'énergie a rapporté que les groupes SK, Hyundai Motor, POSCO, Hanwha et Hyosung allaient investir 43 000 Mds KRW (31,6 Mds EUR) pour la construction d'infrastructures permettant la production et le stockage de l'hydrogène d'ici 2030. Ainsi, le groupe SK compte investir 18 500 Mds KRW (13,6 Mds EUR) d’ici 2025, afin de créer une centrale à hydrogène liquide à Incheon d’une capacité de 30 000 tonnes par an, un site de production d'hydrogène bleu et vert d’une capacité de 250 000 tonnes par an à Boryeong et des infrastructures connexes telles que des stations à hydrogène, pour un potentiel de 209 000 emplois créés. Hyundai Motor prévoit de son côté d'injecter 11 100 Mds KRW (8,2 Mds EUR) dans la recherche et développement mais aussi dans l’installation de bornes de recharge. Les deux groupes ont en outre signé un protocole d’entente afin de renforcer leur coopération dans le secteur de l’hydrogène. L’aciériste POSCO dépensera quant à lui 10 000 Mds KRW (7,4 Mds EUR) afin de développer des méthodes permettant d'exploiter l'hydrogène en remplacement du charbon pour sa production d'acier. Enfin, le gouvernement a déclaré allouer 824,4 Mds KRW (607 M EUR) pour soutenir l’écosystème de l'hydrogène et les efforts de R&D, soit une augmentation de 40% de son budget par rapport à 2020. YonhapThe Korea Herald, Korea JoongAng Daily

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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