Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants:

- Nigéria : conclusion de la consultation d’article IV au Nigéria ; les flux de capitaux chutent de 59,6% en 2020 ; la Banque Mondiale accorde 500 MUSD aux distributeurs électriques nigérians ; l’économiste Ngozi Okonjo-Iweala désormais seule en lice pour la direction de l’OMC ;

- Ghana : signature d’une lettre d’intention entre Ecoslops et Marine Bukers pour la livraison d’une unité de traitement des déchets pétroliers à Tema ; les taux d’intérêts pratiqués par les banques ghanéennes diminuent en 2020.

Le chiffre de la semaine:

430 Mds USD

C’est le montant total des transactions effectuées à travers des plateformes de paiement numériques en 2020 au Nigéria, soit une hausse de 50,3% par rapport à 2019.

Source: Nigeria Interbank Settlement System

Nigéria

Conclusion de la consultation d’article IV au Nigéria.

Le Fonds monétaire international (FMI) a conclu sa consultation prévue par l’Article IV de l’institution qui avait eu lieu du 30 octobre au 17 novembre. Il estime que la pandémie aurait fait reculer le PIB de 3,2% en 2020 et fait passer le taux de chômage à 27% (41% pour les jeunes) au deuxième semestre. Le FMI remarque que le niveau de vulnérabilité externe s’est accru du fait de la chute des cours du pétrole et une demande globale affaiblie. Il anticipe ainsi une reprise faible et progressive avec un taux de croissance qui devrait atteindre 1,5% en 2021 et un PIB qui ne retrouverait son niveau pré-Covid qu’en 2022. Face à ce scénario, le FMI a souligné le besoin urgent d’un ajustement des politiques économiques et de reformes structurelles afin de garantir la stabilité macroéconomique et stimuler la croissance et l’emploi. L’institution monétaire attire l’attention sur la nécessité d’améliorer la mobilisation des ressources domestiques et d’élargir l’assiette fiscale. Elle appelle le gouvernement à revoir les exonérations fiscales de droits de douane et salue la fin des subventions d'essence. De plus, elle encourage le gouvernement à augmenter les tarifs d’électricité afin d’intégrer dans le prix le coût réel de production. Elle recommande également une amélioration du système de protection sociale afin de mieux protège les populations les plus vulnérables. Une fois la croissance retrouvée, le FMI suggère au gouvernement d’augmenter la TVA de 7,5% à présent à 10% d’ici 2022 et à 15% d’ici 2025 afin d’atteindre le taux moyen d’imposition dans la CEDEAO. Par ailleurs, le Fonds regrette que le système actuel, où trois taux de change coexistent et où les règles pour l’allocation de devises restent opaques, provoque de nombreuses incertitudes pour le secteur privé. Il appelle ainsi à unifier graduellement en plusieurs étapes les différents taux afin d’atteindre un régime de taux de change unique plus transparent qui offrirait davantage de clarté. Finalement, l’institution salue la politique monétaire accommodante qu’elle considère toujours pertinente dans le court terme bien qu’un resserrement puisse être nécessaire si les pressions inflationnistes se poursuivent. Le FMI rappelle tout de même qu’à moyen terme la Banque centrale devrait mettre fin au financement du déficit budgétaire afin de réduire l’inflation.

Les flux de capitaux chutent de 59,6% en 2020.

D’après le Bureau national des statistiques (NBS), les flux de capitaux à destination du Nigéria ont totalisé 9,7 Mds USD contre 23,9 Mds USD en 2019, soit une baisse de 59,6%. Cette chute s’explique principalement par le recul des investissements de portefeuille qui sont passés de 16,4 Mds USD en 2019 à 5,1 Mds USD en 2020 (soit -68,6%) et qui arrivent toujours en tête, représentant 53% du total. Viennent ensuite les prêts (5,1 Mds USD, soit 26,6% du total) puis les investissements directs à l’étranger (1 Md USD, soit 10,6% du total). Le secteur bancaire est celui qui a réussi à attirer le plus de flux (3,7 Mds USD) et devance ainsi la finance (1,9 Md USD) et l’achat d’actions (1,9 Md). Le premier pays pourvoyeur reste toujours le Royaume-Uni avec 4,2 Mds USD, soit 43% du total. Les Emirats Arabes Unis (899 MUSD) et les Pays-Bas (891 MUSD) arrivent respectivement en deuxième et troisième position alors que la France perd une place par rapport à 2019 et se classe désormais onzième avec 92 MUSD (soit une baisse de 67%). Quant aux destinations, l’Etat de Lagos arrive largement en tête en concentrant 85,7% des flux (8,3 Mds USD), suivi par l’Etat de la capitale fédérale d’Abuja (13,1%, 1,3 Md USD).

La Banque Mondiale accorde 500 M USD aux distributeurs électriques nigérians.

La Banque Mondiale a accordé un prêt de 500 MUSD à destination des distributeurs électriques afin d’améliorer l’offre électrique au Nigéria. Ce prêt a pour objectif de moderniser et de développer le réseau existant en installant des compteurs modernes et en fournissant un service plus abordable et de meilleure qualité aux utilisateurs. Pour en bénéficier, les compagnies de distribution (Discos) devront mettre à disposition publiquement leurs résultats qui seront vérifiés par un organe indépendant et présenter leurs objectifs de développement. Ce prêt complète l’enveloppe de 750 MUSD de la Banque mondiale accordée dans le cadre du Power Sector Recovery Program. D’après leurs données, l’état du réseau fait perdre 26,6 Mds USD au pays chaque année. Toujours selon la Banque mondiale, le Nigéria a un taux d’électrification de 56,3% et peine à satisfaire sa demande électrique. Le réseau distribue au maximum 5 GW pour une demande d’environ 50 GW satisfaite en majorité par les groupes électrogènes dans les villes.

L’économiste Ngozi Okonjo-Iweala désormais seule en lice pour la direction de l’OMC.

Ngozi Okonjo Iweala est la dernière candidate au poste de Directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). De double nationalité nigériane et américaine, elle pourrait devenir la première femme et première Africaine à la tête de cette institution. Après le retrait récent de la candidature de Yoo Myung-hee la ministre du commerce sud-coréenne, Ngozi Okonjo Iweala est désormais seule en lice. Economiste du développement formée au MIT et à Harvard, Ngozi Okonjo Iweala a travaillé 25 ans à la Banque mondiale et a été deux fois ministre des Finances du Nigéria. Sa nomination interviendrait dans un contexte de crise économique mondiale et de crise de confiance en l’institution à l’heure de la contestation de la globalisation et de la montée des protectionnismes. Une réunion spéciale du Conseil général de l’institution est prévue le 15 février pour examiner sa nomination.

Ghana

Signature d’une lettre d’intention entre Ecoslops et Marine Bukers pour la livraison d’une unité de traitement des déchets pétroliers à Tema.

La société française Ecoslops et la société britannique Marine Bunkers ont signé une lettre d’intention pour la mise en place d’une unité Mini P2R de traitement des déchets pétroliers afin de permettre leur revalorisation. La solution Mini P2R permet de valoriser les déchets pétroliers, dont les huiles de vidange usagées issus des moteurs de portes containers circulant dans le golfe de Guinée, en traitant les résidus avant de les transformer en nouveaux produits pétroliers grâce au procédé de raffinage développé par Ecoslops, qui constitue le cœur de technologie de cette cleantech. Ecoslops assurera en outre l’installation de cette unité, elle formera les opérateurs et assurera une assistance technique à la société Marine Bunkers. Avec une capacité de traitement de 2 000 à 6 000 tonnes de déchets pétroliers anhydres, l’unité sera installée au Ghana à proximité du port de Tema et exploitée par Marine Bunkers, une société britannique qui assure la collecte des huiles usagées et la vente de carburant aux navires marchands. Trois lettres d’intentions ont été signées en 2020 par Ecoslops pour la fourniture d’unités Mini P2R à différentes entreprises situées à Agadir au Maroc, à Kribi au Cameroun et en Martinique.

Les taux d’intérêts pratiqués par les banques ghanéennes diminuent en 2020.

Depuis la baisse du taux directeur de la Banque du Ghana en mars 2020, les taux d’intérêt pratiqués par les banques ont marqué une forte baisse. Le taux interbancaire moyen est ainsi passé de 15,86% en février 2020 à 13,55% en octobre, enregistrant la plus forte diminution en avril, avec une réduction de 1,73 point de pourcentage sur un mois. Le taux moyens des prêts bancaires a aussi diminué de 2,39 points de pourcentage de 23,65% en octobre 2019 à 21,26% en octobre 2020. Cette baisse des taux d’intérêt est permise par la décision de la Banque du Ghana de réduire son taux directeur de 16% à 14,5% en mars 2020 afin de soutenir l’activité économique en réponse à la crise du Covid-19. La reprise à la hausse de l’inflation en 2020, avec une augmentation des prix de 10,4% sur l’année a empêché la Banque du Ghana de réduire une nouvelle fois son taux directeur en 2020. Lors du comité de politique monétaire de février 2021, la Banque du Ghana a de nouveau décidé de maintenir son taux directeur à 14,5%, afin de contenir l’inflation. La politique monétaire menée depuis mars 2020 a participé à contenir l’inflation sur une année glissante en janvier 2021, qui s’élève à 9,9% et retrouve la cible d’inflation de la Banque du Ghana comprise entre 6 et 10%.

 

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