Brèves bimensuelles Japon–Corée, Période du 25 janvier au 7 février 2021

BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Période du 25 janvier au 7 février 2021

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

La situation de l’emploi est restée stable en décembre, avec un taux de chômage à 2,9% (contre un consensus à 3,0% selon l’enquête Bloomberg). Le rapport entre les offres d'emploi et le nombre de candidats est également resté constant, à 1,06. En dépit de l’augmentation du nombre d’infections en décembre, les nouvelles offres d'emploi sont restées relativement inchangées (baisse de -0,5% en glissement mensuel) après la forte augmentation de 9,2% en novembre. Les indicateurs avancés laissent cependant entrevoir un fléchissement de l’emploi en réaction à la déclaration de l’état d’urgence le 7 janvier, récemment prolongé jusqu’au 7 mars dans 10 préfectures. Ainsi, les indices des conditions de l'emploi issus de l'enquête Economy Watchers et de l’enquête sur la confiance des consommateurs (publiées par le Cabinet Office) ont fortement diminué en décembre et en janvier. Dans la seconde, l’indice des conditions de l'emploi a successivement baissé de -2.9 pts en décembre puis de de -2,5 pts en janvier, atteignant son niveau le plus bas depuis août. Nomura identifie un risque de suppression d'emplois, en particulier dans les secteurs non manufacturiers tels que la restauration et l'hôtellerie mais ajoute qu'une détérioration majeure de l'offre et de la demande de travail est cependant peu probable, au motif notamment que les subventions spéciales d'ajustement à l'emploi devraient être prolongées jusqu'à la fin du mois suivant la levée de l'état d'urgence. Source : Nomura, Cabinet Office, Japan Times

Lors du Sommet de Davos 2021 qui s'est déroulé du 18 au 29 janvier, le Premier ministre Suga et la Gouverneure de Tokyo Koike se sont prononcés sur l'importance d'une croissance décarbonée et du verdissement de l'économie. Lors de son discours du 29 janvier, le Premier ministre Suga a réitéré la volonté du gouvernement japonais de construire une société décarbonée avec comme éléments clés le "verdissement" de l'économie et la numérisation, en s'appuyant sur l'objectif de neutralité carbone comme moteur de cette nouvelle croissance. La gouverneure de Tokyo a souligné le travail de la métropole en faveur de la relance durable de l'économie et s'est engagée sur un objectif rehaussé de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 50% d'ici 2030 par rapport au niveau de 2000 (objectif de 30% auparavant) et l'augmentation de l'usage de l'électricité produite à partir d’énergies renouvelables (objectif de 50% d'électricité verte). La finance verte a également été mise à l'honneur : la gouverneure souhaite a plaidé en faveur de l’orientation des flux financiers vers des investissements alignés avec les objectifs de développement durable et la « finance d'impact », au Japon et à l'étranger. Dans cette optique, le gouvernement de Tokyo compte étudier la faisabilité d'un marché financier vert. Forum Economique Mondial, Mainichi, Jiji press

2. Relations commerciales et multilatérales

Le Royaume-Uni a soumis une demande officielle d’adhésion à l'Accord de partenariat transpacifique (TPP-11), présidé cette année par le Japon. S'il est admis, le Royaume-Uni deviendrait le premier pays à rejoindre le partenariat depuis le retrait des États-Unis en 2017. Le TPP-11 comprend actuellement l'Australie, le Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Le 1^er février, la Secrétaire d'État britannique au commerce international L. Truss s'est entretenue avec Y. Nishimura, Ministre japonais de la revitalisation économique et Président de la commission du TPP-11 pour 2021 et D. O'Connor, Ministre du commerce de Nouvelle-Zélande, dépositaire de la documentation officielle pour les membres du TPP-11. Alors que le Royaume-Uni a conclu ou négocie actuellement un accord bilatéral de libre-échange avec neuf membres du TPP-11, sa demande semble être accueillie favorablement par les pays du TPP. Pour le Japon, qui a signé en octobre 2020 un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni, l’accession de ce dernier au TPP représente une opportunité pour « l'expansion rapide d'un TPP de haut niveau en termes de règles » selon l’ambition énoncée par le Premier ministre Y. Suga le 29 janvier à Davos. « Partenaire stratégique mondial partageant des valeurs fondamentales » selon Y. Nishimura, le Royaume-Uni incarne pour le Japon un allié à même de garantir le maintien de normes d’adhésion strictes au TPP. En effet, si le Président Xi Jinping s’est montré favorable à une adhésion de la Chine au TPP, plusieurs obstacles se posent en frein à la candidature chinoise : notamment, le degré de libéralisation qu’il implique, y compris en matière de données et de e-commerce (libre circulation des données, absence de contraintes de localisation des serveurs, impossibilité de divulgation forcée des codes sources), ainsi que l’interdiction d’accorder un traitement favorable aux entreprises étatiques. A ce titre, la presse japonaise insiste sur la nécessité de ne pas alléger les critères d’accession lors des négociations avec le Royaume-Uni. Nikkei Asia, Nikkei Asia, NHK

3. Entreprises

Le groupe d’habillement UNIQLO et le musée du Louvre ont signé le 28 janvier un accord de partenariat de 4 ans. Dans ce cadre, UNIQLO a sorti le 5 février une nouvelle collection, sous sa marque « UT » (UNIQLO T-shirt) dédiée aux collaborations avec d’autres licences. Pour l’instant 6 designs pour hommes et 6 designs pour femmes sont disponibles. Les  6 premiers modèles masculins feront figurer des motifs « art and logic » du designer britannique Peter Saville, notamment un motif représentant La Joconde tandis que les 6 premiers modèles féminins seront illustrés d’œuvres du Louvre mettant à l’honneur la représentation de la femme dans l’histoire de l’art, comme la Vénus de Milo. UNIQLO enrichira sa collection avec de nouvelles pièces jusqu’en 2024. En contrepartie, UNIQLO s’est engagé à parrainer la Nocturne du samedi au Louvre, événement gratuit destiné à encourager de nouveaux visiteurs à découvrir les œuvres et le palais du musée. Le partenariat vise également à soutenir les Mini découvertes, un nouveau format de visites guidées proposé aux familles. Nikkei, PresseLouvre.fr

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

D’après les chiffres provisoires de la Bank of Korea (BoK), la contraction du PIB de la Corée s’est limitée à -1,0 % sur l’ensemble de l’année 2020. Bien que meilleur qu’anticipé, ce résultat signe la première année de récession pour le pays depuis 1998. La croissance du T4 s’est élevée à 1,1 % (en chute de -1,4 % en g.a) grâce au dynamisme confirmé des exportations en augmentation de 5,2 % en volume (en baisse de -0,5 % sur l’ensemble de l’année) et à celui du secteur de la construction, en croissance de 6,5 %, porté par la construction immobilière (mais stagnante sur l’année, à -0,1 %). A l’inverse, les dépenses de consommation privée se sont contractées de -1,7 % en g.t,  notamment en raison de la baisse de la consommation des services accentuée depuis mi-novembre (renforcement des mesures de distanciation sociale afin de lutter contre la 3^ème vague de contamination). Sur l’ensemble de l’année, les dépenses de consommation privée sont en baisse de (5 %, alors que les dépenses publiques ont augmenté de 5 %, poursuivant la dynamique des années précédentes. L’ensemble de la consommation finale reste en baisse, en retrait de -2,4 %. En termes de contribution au PIB par secteur économique, l’industrie a augmenté de 2,8 % au T4 en g.t et les services de 0,4 %, mais sur l’ensemble de l’année, la part de ces deux secteurs s’est contractée, de respectivement -1 % et -1,2 %. En termes de contribution à la croissance annuelle, les dépenses publiques (investissements et consommation) ont fait augmenter le PIB de 1,0 point de pourcentage mais la contraction du secteur privée l’a fait baisser de 2,0 points. Hankyoreh, BoK

La FSC (régulateur financier) a annoncé  le 3 février maintenir l’interdiction des ventes à découvert jusqu’au 2 mai 2021 alors que la Corée du Sud est le seul pays, avec l’Indonésie, à avoir maintenu cette interdiction mise en place en mars 2020, au moment où le KOSPI, l’indice de référence de la bourse coréenne, était en forte baisse. A compter du 3 mai, ces ventes seront de nouveau possibles mais uniquement pour les actions des  entreprises les plus importantes (200 sur le KOSPI et 150 sur le KOSDAQ, qui représentent seulement 15 % des entreprises cotées mais l’essentiel de la valeur de ces indices). Par ailleurs, la FSC a invité les entreprises de courtage coréennes à proposer aux petits porteurs de pratiquer également des ventes à découvert, pour éviter que cette pratique ne profite qu’aux investisseurs institutionnels et étrangers. Le régulateur prévoit enfin de réprimer encore plus durement les ventes à découvert à nu. Korea Herald, Yonhap, Korea Herald

2. Entreprises

Le groupe Shinhan a racheté à BNP Paribas les 35 % que la banque française possédait dans leur joint-venture Shinhan BNP Paribas Asset Management Co. Avec 46 Mds EUR d’actifs sous gestion, Shinhan BNP Paribas Asset Management Co occupe la 6^ème place des sociétés de gestion d’actifs en Corée. En 2019, ses profits se sont élevés à 24 M EUR, en hausse de 20 % par rapport à 2018. BNP, qui possédait à l’origine la moitié de la joint-venture depuis 2002, ne détenait déjà plus que 35 % après une opération de fusion/absorption intervenue en 2009 avec une autre société de gestion d’actifs du groupe coréen. Korea Herald, SP Global