BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 28 décembre 2020 et 4 janvier 2021

 Drapeaux 

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

La production industrielle a stagné en novembre (+0%, en deçà des prévisions à +1,1%) après cinq mois consécutifs de hausse. Cette tendance s’inscrit dans un contexte d’augmentation des cas de COVID-19 à la fois à l’étranger (Europe, Etats-Unis) et au Japon, exerçant une pression baissière sur la demande extérieure et intérieure. Par catégorie, la production a augmenté de 2,8% pour les biens d'équipement (hors matériel de transport) et de 0,7% pour les biens manufacturiers, mais a diminué de -1,8% pour les biens de construction et de -1,9% pour les biens de consommation.

brève macroLes dépenses de consommation ont connu une baisse de -2,0% en glissement mensuel, plus importante que les prévisions à -0,8 %. Ce chiffre intègre une diminution de -1,6% pour la vente au détail de produits alimentaires et de boissons, de -1,3% pour le textile et de -0,4% pour les automobiles. Après cinq mois consécutifs de hausse des ventes d’automobiles, ainsi qu’une augmentation de 16,4% des ventes de textile en octobre, la demande « latente » (pent-up demand) pour ces produits de consommation semble s’être résorbée. Représentant 30% des ventes de détail, les produits alimentaires et boissons sont considérés comme moins sensibles à la demande « latente ». Leur diminution pour le deuxième mois consécutif reflète la faiblesse réelle des dépenses de consommation. Les économistes de Nomura associent cette tendance à l’accélération du nombre de cas et à l'incertitude accrue qui en résulte pour les perspectives économiques. L'enquête Economy Watchers de novembre laisse penser à une baisse plus marquée des dépenses en services par rapport aux dépenses en biens : l'indice des conditions économiques dans le secteur des services a ainsi chuté de -11,6 points – une baisse plus importante que l’indice des ventes de détail (-9,4 points). Ces dynamiques vont de pair avec une inflation de nouveau négative : en novembre, l’indice « inflation core » (prix désaisonnalisés) a baissé de -0,9% en glissement annuel, soit le rythme le plus rapide depuis la dernière décennie. Japantimes, Nomura

Suga_stratégie de croissance verteLe gouvernement japonais a publié le 25 décembre une stratégie de croissance verte pour atteindre la neutralité carbone à horizon 2050, déclinée en feuilles de route pour 14 secteurs clés. Ce plan d’action national identifie différents outils (budgétaires, fiscaux, financiers et réglementaires/normatifs) pour la mise en œuvre de politiques pour la croissance verte et inclut des feuilles de route pour 14 secteurs clés, avec des orientations et un macro-calendrier de développement par secteur. Les enjeux de politique énergétique et d’approvisionnement en énergie occupent une place centrale de la stratégie : la décarbonation de la production électrique y est analysée comme un « prérequis majeur », avec la mise en avant de l'éolien en mer, de l'ammoniac, de l'hydrogène, du nucléaire ainsi que du captage et du recyclage du carbone. La stratégie affiche un objectif ambitieux de 50 à 60% d’énergies renouvelables dans le mix électrique à horizon 2050. La part respective du nucléaire et des énergies thermiques fossiles n’est pas précisée mais le document affiche un objectif global pour ces deux sources de 30 à 40% du mix électrique. La stratégie japonaise de croissance verte s’appuiera également sur un certain nombre de dispositifs : des réflexions pour des évolutions normatives ou règlementaires, comme par exemple l'obligation pour les fournisseurs d’électricité de fournir une certaine proportion d’électricité de sources décarbonées ; des incitations fiscales pour les entreprises qui investissent dans la R&D ou des technologies de production bas-carbone ; des instruments pour la finance verte et innovante. Kankyo business, jiji, asahi

2. Relations commerciales et multilatérales

Accord RU-UELes conséquences pour les constructeurs automobiles japonais de la signature de l’accord entre le Royaume Uni et l’Union européenne sont encore difficiles à évaluer. La signature tardive de l’accord a tout d’abord conduit certaines entreprises à prendre des décisions avant la fin même des négociations. Nissan a ainsi renoncé à produire sa nouvelle Nissan Ariya dans son usine de Sunderland au Royaume-Uni et l’exportera vers l’Europe depuis le Japon. Honda compte également fermer son unique usine britannique de Swindon l’année prochaine. Les constructeurs automobiles japonais continuent d’étudier au cas par cas si leurs véhicules pourront ou non bénéficier des tarifs préférentiels du Royaume Uni vers l’UE. Le sujet des règles d’origines et de la proportion de pièces produites localement est donc au cœur des préoccupations, avec un avantage pour les véhicules électrifiés (hybrides ou électriques), qui bénéficient de règles plus souples que les véhicules thermiques (essence ou diesel) pendant une période transitoire de 6 ans jusqu’en 2027. Malgré cela, Nissan n’est pas certain que sa Nissan Leaf fabriquée à Sunderland puisse être considérée comme made in UK. Toyota bénéficie a priori d’une situation plus favorable grâce à ses deux sites de production situés au Royaume Uni : Burnaston qui produit la Toyota Corolla et d’autres véhicules non électriques et une usine de moteurs située au pays de Galles. Les conséquences de l’accord sur les constructeurs automobiles japonais restent donc encore à définir. Les coûts associés à une refonte de leurs chaines de valeurs, ajouté aux nouveaux processus administratifs de passage des frontières pourraient les pousser à investir ailleurs. L’enjeu est majeur pour le RU : les entreprises japonaises représentent environ la moitié de la production automobile britannique, et 40% de cette production est exportée vers l’UE. Nikkei, Japantimes

3. Entreprises

Tomates génome modifiéSanatech Seed, start-up tokyoïte, a été autorisée par les ministères chargés de la santé et de l’agriculture à vendre des tomates à génome localement modifié (technique de genome editing) contenant 5 fois plus d’acides gamma-aminobutyriques (favorables à la réduction de la tension artérielle) que les variétés classiques. Ce produit a été développé avec l’appui de l’université de Tsukuba en utilisant la technologie CRISPR-Cas9 et la recherche financée en partie par des fonds publics via le Japan’s Cross-ministerial Strategic Innovation Promotion Program (SIP). Nikkei

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

Brève natalitéAvec un total de 51,8 millions d’habitants en 2020, en retrait de 20 000 habitants par rapport à 2019, la population coréenne décline pour la première fois depuis 1950. Il y a 10 ans, le taux d’accroissement de la population coréenne atteignait 1,4 % avant de graduellement décroître pour devenir négatif en 2020. Alors que le pays avait déjà en 2019, le taux de fécondité le plus bas au monde (0,92 enfant par femme en âge de procréer), le nombre de naissances enregistrées en 2020 a reculé de -10,6 %, avec 276 000 nouveau-nés. A l’inverse, le nombre de décès a augmenté pour s’établir à 308 000 en 2020. Cette réduction de la population ne se fait toutefois pas de manière uniforme : la métropole de Séoul (région du Gyeonggi et ville d’Incheon incluses) voit quant à elle sa population augmenter de 100 000 habitants alors qu’elle abrite déjà la moitié de la population du pays, accentuant davantage les déséquilibres géographiques. Cette baisse de la population s’accompagne en outre d’un vieillissement de celle-ci : le nombre de personnes âgées de 60 à 69 ans a cru de 4,7 % en 10 ans et celui des personnes âgées de 70 à 79 ans de 3,5 %. Une étude de Statistics Korea prévoit qu’en 2067 la Corée sera le pays avec la population la plus âgée du monde.  Sources : Joong And Daily ;  Korea Herald ;  Korea Herald.

Brève KOSPILe 6 janvier, le KOSPI, indice de référence de la bourse de Séoul, a pour la première fois de son histoire dépassé les 3 000 points. Après un début d’année particulièrement difficile, marqué par une chute de l’indice à moins de 1 500 points en mars, le KOSPI finit l’année 2020 en enregistrant les gains les plus importants de tous les indices boursiers majeurs des pays du G20. Cette performance est le résultat de la bonne gestion de la pandémie par la Corée qui a su ainsi limiter l’impact économique de la crise mais aussi de la structure des exportations du pays portées par la vente des semi-conducteurs et des produits électroniques. Elle est aussi et surtout le fait du dynamisme des petits porteurs : entre mars et décembre, alors que les investisseurs institutionnels et étrangers ont été vendeurs nets pour 22 Mds EUR, les investisseurs particuliers ont acheté pour 28,5 Mds EUR nets. Des liquidités abondantes dans un contexte de restrictions de plus en plus fortes sur les emprunts immobiliers ont poussé les coréens à se détourner de la pierre et à s’intéresser à la bourse. Sources : Korea Herald ; Joong Ang Daily ; Yonhap ; Joong Ang Daily.

2. Entreprises

Brève SsangyongIncapable de faire face à ses échéances de fin d’année, Ssangyong Motor a été placé le 22 décembre sous administration judiciaire et devrait changer de propriétaire d’ici fin février. Le constructeur automobile coréen, déjà déficitaire depuis des années, a été particulièrement touché par la crise économique avec une baisse de ses ventes de -19 %, contre -12 % pour l’ensemble des fabricants d’automobiles coréens. Son actionnaire majoritaire (70 %), l’indien Mahindra, qui a racheté Ssangyong déjà en prise à des difficultés en 2011 et prévoyait un plan d’investissement de 390 M EUR pour moderniser le constructeur, a finalement renoncé à soutenir sa filiale en raison de la crise. Les dettes auxquelles Ssangyong n’a pu faire face en décembre s’élèvent à 240 M EUR, majoritairement détenues par des créanciers coréens, au premier rang desquels la Korea Development Bank. Celle-ci ayant refusé de rééchelonner la dette ou de faire un prêt supplémentaire dans la situation actuelle, l’entreprise a été placée sous administration judiciaire et dispose de deux mois de sursis pour trouver une solution. Mahindra a récemment annoncé être en discussion avec un investisseur pour le rachat de la majorité de sa participation (Mahindra conserverait 30% du capital). L’identité de l’acheteur potentiel n’a pas été officiellement dévoilée mais le nom de l’entreprise américaine HAAH, spécialisée dans l’importation de voitures, circule. A défaut de cession, et en l’absence de nouveau financement, Ssangyong Motor risque d’être placé en redressement judiciaire début mars. Sources : Korea Times ; Dong-A Ilbo ; Business Korea.

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