Brèves bimensuelles Japon – Corée Semaines des 16 et 23 novembre 2020
BREVES BIMENSUELLES
JAPON COREE
Semaines des 16 et 23 Novembre 2020
Sommaire
Japon
- Evolutions macroéconomiques
- Entreprises
Japon/Corée
Corée
- Evolutions macroéconomiques
- Entreprises
Japon
1. Evolutions macroéconomiques
Les derniers indicateurs confirment la reprise économique japonaise avec une croissance trimestrielle du PIB de 5% au 3ème trimestre. Après une chute de -8,2% en variation trimestrielle au 2ème trimestre (chiffre révisé à la baisse), le PIB a rebondi de 5% au 3ème trimestre, porté par la reprise de la consommation privée (2,6 points de pourcentage de contribution) et du commerce extérieur (2,9 points). Ces bonnes performances s’expliquent par la fin de l’Etat d’urgence à l’échelle nationale ainsi que la réouverture progressive de l’économie depuis fin mai. Conséquence de la crise de COVID-19 sur le climat des affaires, les investissements privés ont apporté une contribution négative au PIB, de l’ordre de -0,8 point, tandis la consommation publique a progressé, de 0,5 point, du fait du renforcement des mesures publiques de soutien à l’économie. Les perspectives pour le 4ème trimestre s’annoncent toutefois plus modérées en raison de la résurgence de l’épidémie depuis l’automne. Pour mémoire, le FMI prévoit dans son rapport sur l’économie mondiale publié en octobre une récession de l’ordre de -5,3% en 2020 suivie d’un rebond de 2,6% en 2021. Japan Times ; Cabinet Office
Offensive des viandes bovines américaines sur le marché japonais, troisième marché mondial. Les importations japonaises de viande bovine (314 000 tonnes) ont baissé de -4,8% d’avril à septembre 2020 par rapport à la même période en 2019. Malgré cela, conséquence de l’accord Japon-Etats-Unis signé fin 2019 et de la baisse des tarifs de nombreux produits agricoles au niveau du TPP11[1] , la part de marché de la viande bovine américaine au Japon a augmenté de 3,8 points en 2020 pour atteindre 42,7%, revenant à sa position de l’année 2000. Si la tendance se poursuit, l’Australie où la sécheresse des derniers mois augmente les coûts de production de la viande, perdra sa place de leader du marché (43,4% en 2020). Le Canada, en baisse, reste le troisième fournisseur.
[1] Les droits de douane de la viande bovine américaine sont passés de 38,5% à 25,8%.
2. Entreprises
Nissan a dévoilé le 24 novembre la troisième génération de son modèle Nissan NOTE, dédié au marché japonais. Ce modèle élaboré sur une plateforme conçue par Renault sera pour la première fois proposé uniquement en version électrique, avec la technologie « e-POWER » constituée d’un moteur électrique propulsant le véhicule rechargé en permanence par un moteur thermique, permettant ainsi d’éviter la contrainte de la recharge. Cette annonce s’inscrit dans la stratégie d’électrification de Nissan dévoilée dans son plan de transformation 2020-2023, en compétition principale avec Toyota et Honda sur le marché japonais. La nouvelle Nissan NOTE sera également équipée du logiciel d’assistance à la conduite « ProPILOT ». JapanToday, Motorsactu, JapanToday
Japon / Corée
Quinze pays dont le Japon, la Chine, la Corée du Sud et les pays de l’ASEAN, ont signé le partenariat économique régional global (RCEP) lors d’un sommet à Hanoï. Pourtant présente lors d’une grande partie des négociations, l’Inde n’a pas souhaité se joindre à la liste des pays signataires le 15 novembre, en raison de son important déficit commercial avec la Chine. Sans l’Inde, l’ensemble de la zone économique représente 30% du PIB mondial, ce qui en fait le plus importante zone économique de libre-échange à ce jour. En termes de couverture, l’accord contient 20 chapitres et met en place des règles dans de nombreux domaines tels que le commerce électronique, la protection des investissements ou la propriété intellectuelle mais n’inclut pas de clause sur l’environnement ou sur le droit du travail à la différence d’autres accords de libre-échange signés récemment. Avec la signature de cet accord ainsi que celle avec le Royaume-Uni le 23 octobre dernier, le Japon franchit ainsi une nouvelle étape dans sa stratégie de conclusion d’accords de libre-échange de grande échelle tous azimuts. Du point de vue japonais, le RCEP représente 43% de ses exportations et 49% de ses importations tandis que du point de vue coréen, il représente 45 % des exportations et 44 % des importations. L’accord supprime les droits de douane sur 91,9 % à 94,5 % des produits échangés entre la Corée et l’ASEAN (alors que ce nombre oscillait entre 79,1 % et 89,4 % dans le cadre de l’ALE Corée-ASEAN) et 83% des produits échangés entre la Corée et le Japon. La Corée devrait voir son PIB augmenter de 0,4 % (estimation du, Korea Institute for International Economic Policy, KIEP) à 1% (selon le Peterson Institute for International Economics, PIIE) dans les 10 années suivant la mise en place de l’accord tandis que Bloomberg annonce un gain de PIB de l’ordre de 1,3% pour le Japon. De manière plus symbolique, c’est la 1ère fois que le Japon établit un cadre pour ses échanges commerciaux avec ses voisins coréen et chinois. L'accord entrera en vigueur dès que tous ses membres l’auront ratifié, soit en 2021 ou en 2022. Reuters ; Le Monde; Hankyoreh; Korea Herald; KBS World
Les ministres de l’énergie des 18 pays membres du Sommet de l’Asie orientale (les dix pays de l’ASEAN ainsi que le Japon, la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Inde et la Russie) ont indiqué dans une déclaration commune le 20 novembre leur intention de promouvoir les technologies de captage, stockage et valorisation du carbone (CCUS). Le Ministre japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie M. Kajiyama a proposé une coopération dans ce domaine en indiquant : « Certains pays n’ont pas d’autre choix que les combustibles fossiles. Le stockage et le recyclage du carbone devraient être les clés de la décarbonation ». Les ministres participant au Sommet ont également réitéré leur volonté de promouvoir le gaz naturel liquéfié et témoigné leur reconnaissance au Japon pour plaider en faveur du développement des technologies hydrogène et de « décarbonation » de la mobilité. ASEAN, METI, Nikkei, Nikkei, NHK
Corée
1. Evolutions macroéconomiques et financières
Le fonds souverain coréen, la Korea Investment Corporation (KIC), a rejoint le One Planet Sovereign Wealth Fund (OPSWF) le 22 novembre lors de son troisième sommet qui se tenait en format virtuel et était présidé par le Président de la République, M. Emmanuel Macron. Avec ses nouveaux membres (notamment des fonds souverains d’Abu Dhabi, d’Inde, d’Italie…), l’OPSWF est composé de fonds qui gèrent près de 30 000 Mds USD, soit près de 30 % des actifs mondiaux, dont 160 Mds USD pour le KIC. L’entrée du KIC dans ce programme qui a débuté en 2017 est un signe que le fonds s’engage à valoriser plus fortement les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans ses décisions d’investissement. La KIC a également annoncé durant le sommet soutenir la TFCD (Task force on climate disclosure), une structure mise en place en 2015 pour promouvoir la transparence financière liée aux risques climatiques, devenant ainsi la première institution financière coréenne à le faire. Korea Economic Daily ; Korea Herald ; Korea Times.
3. Entreprises
Korean Air annonce avoir trouvé un accord avec la Korea Development Bank pour la reprise d’Asiana Airlines. Selon cet accord, la prise de contrôle s’effectuera via un montage financier complexe structuré en deux temps : 1) Korean Air procédera à une augmentation de capital pour un montant total de 2500 Mds KRW à laquelle son actionnaire de référence (29,27 %) Hanjin KAL va souscrire pour un montant total de 730 Mds KRW. Pour ce faire, Hanjin KAL procédera elle-même à une augmentation de capital à laquelle la KDB souscrira en totalité (500 Mds KRW, outre 300 Mds KRW d’obligations convertibles) afin d’acquérir une participation d’environ 11%. 2) Korean Air souscrira ensuite pour 1 500 Mds KRW (1,1 Md EUR) d’actions nouvelles et 300 Mds KRW (222 M EUR) d’obligations perpétuelles émises par Asiana Airlines, faisant de Korean Air l’actionnaire majoritaire avec environ 64 % du capital. Si cette prise de contrôle devait se concrétiser (il appartient encore à la Korea Fair Trade Commission (KFTC) de valider ou non cette acquisition), elle permettrait à Korean Air d’intégrer le top 10 des plus importantes compagnies aériennes au monde avec une flotte de 245 appareils (164 pour Korean Air et 81 pour Asiana selon les données d’octobre 2020) et des revenus qui pourraient atteindre 15 000 Mds KRW (11 Mds EUR). Korea Herald, Korea JoongAng Daily,
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