BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 10 et 17 août 2020

  Drapeaux

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises
  4. Pôle agriculture et agro-alimentaire
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

PIBLe Japon enregistre une contraction de -7,8% de son PIB sur le 2ème trimestre, contraction qui avait été relativement bien anticipée par les analystes sondés par Reuters (-7,6%). En récession pour le 3ème trimestre consécutif, le Japon fait ainsi face à sa plus mauvaise performance économique d’un trimestre sur l’autre depuis l’après-guerre. À l’échelle internationale, la baisse du PIB japonais est moins importante qu’en France (-13,8%) et aux Etats-Unis (-9,5%) mais le pays reste loin derrière ses voisins asiatiques tels que la Corée du Sud (-3,3%) ou la Chine (+3,2%). Les composantes du PIB ayant le plus tiré à la baisse la croissance entre avril et juin ont été la consommation des ménages (-4,6 points de pourcentage de contribution) et le commerce extérieur (-3 points). L’état d’urgence comme la situation sanitaire expliquent leur nette dégradation. Dans une moindre mesure, les investissements privés (-0,2 points) ont également pesé sur la croissance du PIB. La consommation publique a en revanche apporté une contribution nulle. Depuis décembre 2019, le gouvernement japonais a adopté en une série de mesures  budgétaires et financières pour soutenir l’économie dont le montant représente plus de 40% du PIB. (Sources : Cabinet Office ; Asian Nikkei Review)

2. Relations commerciales et multilatérales

ExcedentL’excédent courant diminue de -31% au 1er semestre 2020, en glissement annuel, pour atteindre 7 307 Mds Yen, soit 68 Mds USD. Il s’agit du plus faible excédent courant semestriel enregistré par le Japon depuis 2014. Pour mémoire, l’archipel présente structurellement un excédent courant très important, le 2ème mondial, après l’Allemagne, en 2019, grâce à d’importants revenus issus de ses investissements à l’étranger. (Sources : MoF ; Mainichi)

3. Entreprises

MitsubishiMitsubishi Chemical va construire une nouvelle usine à Taïwan dédiée la production de solutions pour l’industrie des semi-conducteurs. Cette usine sera située dans la ville de Hsinchu – centre névralgique de l’industrie électronique taïwanaise – et produira à partir de 2021 des solutions de nettoyage et de purification des galettes de silicone servant de support aux semi-conducteurs. L’investissement pourrait s’élever à plus de 8 M€ -montant toutefois non confirmé- avec comme objectif l’augmentation de 50% des capacités de production de l’entreprise pour cette catégorie de produits. Cette décision s’inscrit dans le contexte d’une croissance particulièrement forte de la demande en semi-conducteurs alors que de nombreux pays déploient ou s’apprêtent à déployer leurs réseaux 5G. Selon le World Semiconductors Trade Statistics, une association d’acteurs du secteur, le marché mondial des semi-conducteurs pourrait croitre de 9,7% entre 2019 et 2021. D’autres industriels japonais, comme Mitsui Chemicals et Hitachi Chemical, ont également ouvert cette année de nouvelles usines à Taïwan pour fournir l’industrie des semi-conducteurs. (Source : Nikkei Asian Review)

KoizumiLe ministère de l'environnement (MOE) souhaite réallouer un budget spécial "énergie" de 359 M€ (sur un total de 1,35 Md€) pour la transition décarbonée, l'économie circulaire et la décentralisation. Le budget spécial initial sur les mesures énergétiques, qui devait être utilisé pour valoriser l'efficacité énergétique et la promotion des énergies renouvelables, avait été présenté lors de la 4ème réunion du Comité « Sélection et Concentration » début août. Le ministère de l'environnement (MOE) a décidé de le réviser à la fin de l'année budgétaire 2020.  

Ce budget comportera trois blocs relatifs à (1) la réattribution du budget et la réduction du volume de travail, (2) la concentration des ressources du ministère sur des thématiques en lien avec les trois axes de transition (autonomie, décentralisation, aménagement du réseau, prévention des risques, diplomatie environnementale, ESG) et (3) la réforme organisationnelle (télétravail, « workation », création d’une Task Force pour assurer les synergies avec les bureaux régionaux sur les thématiques nouvelles). Les détails seront discutés dans le cadre de la préparation du budget AF2021. (Sources : Kankyo business, Sankei.)

4. Pôle agriculture et agro-alimentaire

Peste porcineLe Japon toujours aux prises avec les pestes porcines. Apparue en septembre 2018 dans un élevage de porcs de la préfecture de Gifu, la peste porcine classique s’est étendue à 12 préfectures en 2019 et en touche désormais 17, dont Tokyo, la dernière en date. Depuis le début de l’épizootie, 2 542 sangliers sauvages se sont révélés positifs sur 17 067 testés, tandis que 58 élevages, répartis dans 10 préfectures, ont en tout été contaminés. La maladie semble toutefois marquer le pas chez les suidés domestiques puisqu’aucun nouveau foyer n’a été relevé dans une exploitation depuis le 12 mars. Le nombre de sangliers testés positifs tend également à diminuer, dans la préfecture de Gifu tout du moins : avec 1 203 sangliers contaminés sur 3 913 testés, le taux de positivité était de 70 à 80% en 2019 ; ce taux s’est annulé la première semaine de juillet 2020, 68 sangliers ayant été testés, soit un nombre de tests hebdomadaires comparable à 2019. Il faut dire que de nombreuses mesures ont été prises pour lutter contre la maladie. Dernièrement, sur l’île de Kyushu, plusieurs syndicats agricoles ont décidé d’investir dans des équipements de prévention des maladies animales (pulvérisateurs, réservoirs et vannes de désinfectants) dans 300 exploitations agricoles, pour un coût global de 1,4 M€. Toutefois, dans certaines préfectures comme Ibaraki, où l’élevage porcin est pourtant très développé, trop peu de vétérinaires sont disponibles pour l’administration de vaccins, ce qui inquiète les agriculteurs. L’Association nationale des gouverneurs du Japon a soumis au gouvernement le 17 juillet une stratégie de lutte contre la peste porcine classique ainsi qu’un plan de prévention de la peste porcine africaine, que les gouverneurs qualifient de danger « imminent ». Concernant cette dernière, le renforcement des sanctions en cas de non-déclaration en douane de produits animaux est entré en vigueur en juillet 2020 : l’amende est ainsi passée de 1 à 3 M de yens (24 000 €) pour les particuliers et 50 M de yens (400 000 €) pour les entreprises. (Sources : JA (1), JA (2), MAFF (1), MAFF (2), National Governors’ Association)

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

Coree croissanceL’OCDE a revu à la hausse ses prévisions de croissance en 2020 pour la Corée du Sud et estime que le PIB baissera de -0,8% seulement (contre une prévision de -1,2% en juin). Cette baisse serait la plus faible parmi les pays de l’OCDE et la Corée du Sud deviendrait ainsi la 9ème puissance économique en 2020 (elle était 12ème en 2019) -avec un PIB supérieur à celui du Canada, de la Russie et du Brésil. Les exportations devraient diminuer de -5,7% (et non de-2,6% comme prévu en juin) alors que l’investissement devrait croître de +2,9% (contre une diminution de -0,7%). Toutefois, dans l’hypothèse d’une deuxième vague de Covid-19, le PIB devrait diminuer de -2%. Le Korea Development Institute (KDI) a lui aussi révisé ses prévisions de croissance pour atteindre -0,9% en 2020 (alors qu’il prévoyait précédemment -0,3%), estimant également que la chute des exportations sera plus forte que prévue (-9,5% contre -5,7% prévu en avril). (Sources : OCDE ; The Korea Herald ; Korean Investors ; Hankyoreh)

MoussonLa mousson qui s’est terminée en Corée du Sud dimanche 16 août (après 54 jours, battant ainsi le précédent record de 49 jours en 2013) a coûté la vie à 37 personnes et entrainé le déplacement de plus de 7 000 individus. Les pluies ont aussi endommagé de nombreuses fermes ce qui a eu pour conséquence une augmentation du prix des denrées alimentaires de 6,4% en juillet. Le gouvernement a mis en place plusieurs mesures pour limiter cette augmentation. Il a également doublé les aides d’Etat aux sinistrés (pour atteindre 20 M de won pour la famille d’un décédé et 2 M pour l’inondation d’une maison). Le ministre des finances, Hong Nam-ki, a toutefois refusé de faire passer un quatrième budget supplémentaire pour financer la reconstruction des infrastructures et autres coûts occasionnés par les pluies, considérant que les réserves du fonds d’urgence (1,9 Md€) étaient suffisantes.  (Sources : KBS World; The Korea Herald; Yonhap)

2. Entreprises

ZOERenault Samsung Motors annonce la commercialisation de la ZOE en Corée, le modèle tout-électrique phare de la marque française. Assemblés dans l’usine de Flins près de Paris, les véhicules seront par la suite importés en Corée et devraient être remis aux acheteurs coréens à partir du mois de septembre. Eligible aux aides de l’état coréen à l’acquisition d’un véhicule électrique, la ZOE devrait être disponible pour un prix de vente compris entre 19 700 € et 23 300 € (contre 28 500 € et 32 000 € sans subvention) selon Renault Samsung et aura pour objectif de relancer l’activité du groupe dans le pays après la baisse de -25% de ses ventes au premier semestre à la suite de l’épidémie de Covid-19.(Sources : Yonhap, Korea JoongAng Daily)

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