BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 27 juillet et 3 août 2020

  Jp Ko

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

Le taux de chômagechomage recule légèrement, pour s’établir à 2,8% en juin, contre 2,9% en mai. Le pays recense 1,95 M de chômeurs (-30 000 demandeurs d’emplois sur le mois) ; essentiellement des hommes. La fin de l’état d’urgence au Japon, actée le 25 mai, a permis un retour à l’activité dans presque tous les secteurs de l’économie, réduisant considérablement le nombre de travailleurs en congés forcés pour cause de fermeture d’entreprises (2,4 M personnes contre 4,2 M en mai). Le chômage est en recul chez les jeunes (-11 000 demandeurs d’emplois) mais en hausse pour la tranche 45-54 ans (+ 4000 demandeurs d’emploi). Le ratio offres/demandeurs s'est établi à 1,11 en juin, contre 1,2 le mois précédent ; soit son plus bas niveau depuis plus de 5 ans. (Source : Statistics Bureau of Japan)


La 3eme estimation du PIB nippon a confirmé un recul trimestriel du PIB de -0,6% au 1er trimestre 2020. Par composante, la progression des investissements privés non résidentiels a été légèrement revue à la baisse (+1,7% contre +1,9% en 1ère estimation), la contribution à la croissance restant la même. L’impact du Covid-19 a été progressif au Japon à compter de février : baisse du tourisme récepteur (-58%), effondrement des importations en provenance de Chine (-47%) en février ; baisse des exportations japonaises (-11,7%) et premier à-coup sur de la consommation (-4,7%) en mars. Le pire reste à venir avec des prévisions de croissance trimestrielle de –6,5% pour le 2ème trimestre 2020 d’après le centre de recherche économique japonais. Pour mémoire, l’état d’urgence au Japon  a été déclaré au plan national du 7 avril au 25 mai. (Source : Cabinet Office, Japan Times) 

 

agroLe MAFF cherche à relancer le secteur agroalimentaire fortement touché par les pluies de juillet et la crise du Covid-19. Le Ministre de l’Agriculture, de la Forêt et des Pêches (MAFF), Taku Eto, a annoncé lors d’une conférence de presse le 31 juillet que l’Etat débloquera dans un premier temps 12,2 Mds yens (97,8 Mds €) de subventions pour relancer le secteur agricole, très sévèrement touché pendant la saison des pluies. Plus intenses et plus longues que d’ordinaire, les pluies torrentielles se sont déplacées du centre-sud au nord-est tout le long du mois de Juillet et ont provoqué la mort de 82 personnes et, selon un bilan provisoire, des pertes agricoles équivalentes à 146,91 Mds yens, soit 1,2 Mds € (bétail, cultures et équipements). Le manque quotidien d’ensoleillement dans certaines régions a également affecté la production de légumes entraînant une hausse des prix de 43% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La saison des pluies étant désormais achevée, le Ministre espère  une baisse des prix avant la fin du mois d’août. C’est un nouveau coup dur pour le secteur agroalimentaire, déjà très fortement touché par la crise Covid-19 : sur les 408 entreprises déclarées en faillite en lien direct avec la pandémie, 57 sont des restaurants. La résurgence de l’épidémie est une nouvelle menace. Ainsi, la campagne nationale « Go To Eat », qui cherche à relancer la fréquentation des restaurants en offrant des bons d’achats et un système de points cumulables lors des réservations, a été repoussée en septembre. La préfecture de Tokyo a récemment invité les restaurants à fermer à 22h durant tout le mois d’août et verse en contrepartie une prime de 200 000 yens (1 600 €). Osaka, demande aussi aux restaurants de fermer à 20h, du 6 au 20 août, en contrepartie d’une prime de 20 000 yens par jour (donc jusqu’à 300 000 yens – 2 400  € si les restaurateurs l’appliquent sur les quinze jours). Ces deux préfectures avaient pourtant mis en place depuis le mois de juin un système d’autocollants certifiant la correcte application par les restaurateurs des mesures de prévention (ventilation, distanciation, port du masque…), censé rassurer les consommateurs et les faire revenir dans les restaurants. (Sources : NHK, MAFF 1, MAFF 2, JA, TDB, Yomiuri, Nikkei 1, Nikkei 2, Tokyo Metropolitan Government)

 

2. Entreprises

La compagnie Obayashi Corporation, une des cinq plus grandes entreprises de construction du Japon, est actuellement en train de construire un barrage géant en béton à l’aide de robots dans la préfecture de Mie (sud-est de l’île principale du Japon). La structure devrait être finalisée en mars 2023. La compagnie souhaite tester plusieurs technologies robotiques et d’automatisation à chaque étape de la construction. Le béton sera par exemple versé, appliqué et séché par des robots développés par Obayashi tandis que la supervision incombera à des travailleurs. Selon Obayashi, les gains de productivité sont pour l’instant limités (10%), mais devraient augmenter, une fois que la supervision par des travailleurs humains sera allégée. Le chef de l’unité technologique du barrage estime que la compagnie pourrait « abaisser le temps de construction de 30% ». L’industrie de la construction au Japon fait face au vieillissement de ses travailleurs, dont 35% ont déjà 55 ans ou plus selon les chiffres de la Fédération japonaise de construction (JFCC). Ces bouleversements démographiques ainsi que le durcissement des règles entourant les heures supplémentaires prévu en 2024 incitent les compagnies de construction à se tourner vers l’automatisation et la robotique en vue d’une future pénurie de main d’œuvre. (Sources: Global construction review, Robotics and automation news).

 

La publication des résultats du 2e trimestre 2020 bilanpar de nombreuses entreprises japonaises montre que le secteur automobile est très fortement affecté par la crise du Covid-19. Nissan a publié un chiffre d’affaires en baisse de 51% à 9,4 Md € pour un déficit net de 2,3 Md € sur le seul deuxième trimestre. Nissan prévoit un déficit net de 5,4 Md € pour l’année fiscale 2020-2021. Mitsubishi Motors a annoncé un CA en baisse de 57% à 1,8 Md € et un déficit net de 1,4 Md € ; le constructeur a annoncé fin juillet la fermeture définitive d’une de ses trois usines au Japon, gelé le lancement de nouveaux modèles en Europe, et annoncé le 7 août 2020 la démission de son CEO Osamu Masuko pour raison de santé. Toyota et Honda, les plus grands acteurs nationaux, ont déclaré respectivement un CA pour le T2 en baisse, en glissement annuel, de 40% (36,7 Md €) et de 47% (17,0 Md €), et un bénéfice net en baisse de 74% (1,3 Md €) et négatif (-910 M €). Sony, au contraire, s’est montré très résilient au T2 : les activités de jeux vidéo notamment ont bénéficié de la crise et des confinements, compensant les manques à gagner sur d’autres segments d’activité, notamment les capteurs d'images pour téléphones portables. Sony bénéficie surtout d’une grande confiance des marchés à la veille du lancement de sa console Playstation 5 et des services associés. La valeur de ses actions, en hausse continue, a déjà dépassé son niveau pré-COVID19. (Source : Nikkei Asian Review (1) (2) (3) (4) (5) (6), Nissan, Honda

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

Les chiffres de conjoncture du mois juillet tendent à démontrer que la conjoncturereprise économique est bel et bien en cours en Corée. Les exportations coréennes en juillet sont certes toujours en diminution, mais de seulement -7% en rythme annuel, ce qui témoigne d’une nette amélioration par rapport aux mois précédant qui avaient vu une contraction des exportations (à nombre de jours ouvrés équivalent) de 18,3% en avril, 18,4% en mai et 18,5% en juin. Ce relatif progrès est lié à l’augmentation des ventes de semi-conducteurs de 5,3%  (après avec une diminution de 0,5% en juin) et à la reprise des exportations à destination des Etats-Unis (+7,7%) et de la Chine (2,5%). Par ailleurs, l’indice composite de production manufacturière, à 57 points (+6), et l’indice de confiance des consommateurs, à 84,2 points (+2,7)  poursuivent leur reprise et atteignent leur niveau le plus haut depuis février, même s’ils se situent toujours loin de leurs valeurs pré-crise.  Enfin, l’inflation est également repartie à la hausse, de 0,3% en rythme annuel, une première depuis trois mois. L’inflation sous-jacente (excluant les prix de la nourriture et de l’énergie) augmente elle de 0,4%. (Sources : Yonhap, KBS World, Statistics Korea)

2. Entreprises

LG Chem s’empare de labatterie 1ère place du classement mondial des fabricants de batterie pour véhicule électrique (VE). Au cours des six premiers mois de l’année, l’entreprise se serait octroyée 24,6% de part de marché (contre 10,4% au S1 2019, 3ème mondial) selon une étude de SNE Research, bénéficiant de la robustesse des ventes de la Tesla Model 3, de la Renault Zoe EV (en hausse de 50% en g.a en Europe notamment) et de l’Audi e-tron EV, toutes trois alimentées par des batteries de la filiale du conglomérat LG. Le chinois CATL se voit ainsi relégué à la seconde place, devant le japonais Panasonic, avec 23,5% de part de marché (contre 25,1% l’année dernière), pâtissant de la baisse de 37,4% des ventes de véhicules électriques en Chine sur la période. Les deux autres fabricants coréens de batteries pour véhicules électriques, Samsung SDI et SK Innovation, se classent respectivement en 4ème (6% de part de marché contre 5ème avec 3,6% en 2019) et 6ème (3,9% contre 10ème avec 1,7% en 2019) position, démontrant la résilience des acteurs coréens alors même que la demande mondiale en batterie pour véhicule électrique aurait chuté de 23% au cours du S1 2020 en rythme annuel. (Sources : Yonhap, Korea JoongAng Daily)

 

Avec la fermeture de son usine de Suzhou, Samsung Electronics scelle l’arrêtSamsung de son activité PC en Chine. Après avoir relocalisé au Vietnam sa production chinoise de smartphones au cours des deux dernières années, le groupe coréen semble poursuivre le désengagement de ses activités industrielles de la Chine vers le sud-est asiatique. Si Samsung n’a pas précisé où seront désormais produits ses ordinateurs, tout porte à croire que ce sera une nouvelle fois au Vietnam où le groupe a massivement investi depuis plusieurs années, le pays offrant un coût plus faible de la main d’œuvre. Ouverte en 2002, l’usine de Suzhou devrait être transformée en un centre de R&D. (Sources : Yonhap, Nikkei Asian Review)

 

Le gouvernement coréenCvc autorisera les holdings des grands groupes coréens à créer leur propre fonds de capital-risque. En vertu de la loi coréenne prohibant la possession de sociétés financières par des sociétés non-financières, les grands industriels coréens devaient jusqu’ici établir leur société de capital risque en dehors du giron de la holding. Ils avaient recours, pour cela, à des filiales étrangères ou investissaient indirectement via des fonds, complexifiant les procédures. Afin de stimuler l’investissement dans le cadre du plan de relance de l’économie coréenne, le Ministre de l’Economie s’est engagé le 30 juillet à lever cette interdiction, la Korea Fair Trade Commission (KFTC) étant chargée de réviser la législation en ce sens. Afin d’éviter que les familles dirigeantes des chaebols n’utilisent cette mesure pour accroitre leur contrôle sur leurs entreprises, leurs membres ne seront pas autorisées à investir dans ces nouvelles sociétés de capital-risque et la composition du portefeuille de ces dernières sera suivie de près par la KFTC. Les investisseurs extérieurs à la holding ne pourront enfin contribuer qu’à 40% du montant maximal du fonds, le reste devant être apporté par la holding. (Sources : Korea JoongAng Daily, The Investor, Yonhap)

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