BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 1er et 8 juin 2020

  

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Relations commerciales et multilatérales
  3. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

PIB JaponLa croissance du PIB du 1er trimestre 2020 a été légèrement revue à la hausse. La 2ème estimation du Cabinet Office fait état d’une récession au premier trimestre 2020 de -0,6%, en rythme trimestriel, contre -0,9% en 1ère estimation. Cet ajustement à la hausse est lié à une progression des investissements privés non résidentiels. Cette composante contribue désormais à hauteur de +0,3 point de pourcentage (pp) à la performance du PIB contre -0,1pp en 1ère estimation. Les contributions des autres composantes sont restées inchangées : -0,4pp pour la consommation des ménages, -0,2pp pour le commerce extérieur, -0,2pp pour les investissements privés résidentiels, -0,1pp pour les variations de stocks privés, contribution nulle de la consommation publique.  Cabinet Office 

Le solde courant nippon est Balance commercialeresté positif en avril 2020 mais s’inscrit en forte baisse à 262,7 Mds de yens (2,4 Mds USD) selon le ministère des finances. Il s’agit du 70ème excédent consécutif mais le plus faible solde enregistré depuis janvier 2017. Dans le détail, le déficit de la balance biens s’est aggravé : la baisse exceptionnelle des exportations (-22% en rythme annuel) a creusé le déficit commercial, qui s’est élevé à -8,8 Mds USD sur le seul mois d’avril. De même, le solde des services (- 5,7 Mds USD) a pesé sur le solde courant, en lien avec la baisse des touristes au Japon (-92% par rapport à l'année précédente). Le solde des revenus reste très élevé, à +18 Mds USD, même si le revenu des placements financiers commence à s’éroder face à la baisse des taux d’intérêt, en particulier aux Etats-Unis. Le solde des transferts s’élève enfin à -1,1 Md USD.

Banque du JaponLa distribution de crédits s’accélère en mai. Selon la Banque du Japon, la croissance des encours de crédit des principales institutions financières japonaises a atteint +6,6% en mai 2020 par rapport à mai 2019. En incluant les banques régionales et les coopératives de crédit, la croissance a été de +4,8%. C'est une croissance record depuis 2001 et supérieure à celle observée lors de la crise de 2008. L’augmentation de l’offre de prêts peut s’expliquer par les récentes aides gouvernementales, en particulier l’octroi de prêts sans intérêt et bénéficiant de garanties publiques. NHK ; Banque du Japon

2. Relations commerciales et multilatérales

Le gouvernement japonais adopteSupercity la loi sur les « super city » avec 15 projets modèles. Le Parlement japonais a adopté fin mai une loi pour favoriser la création de "super cities" où l'intelligence artificielle (IA), le big data et d'autres technologies répondront au problème de vieillissement de la population en facilitant la mise en œuvre des services publics. Les données des collectivités et des entreprises seront collectées, analysées et stockées sur des plateformes informatiques centralisées afin d'optimiser les données reçues sur la conduite autonome, les paiements sans contact, la télémédecine et les autres services fournis. Cette loi s'inscrit dans une dynamique de revitalisation des territoires et de déploiement de projets de villes intelligentes. Dernier exemple en date, le ministère en charge des transports et des infrastructures (MLIT) a récemment dévoilé les plans de quinze projets modèles de ville intelligente initialement sélectionnés en 2019. Certains projets, développés en collaboration avec les opérateurs de transport, de télécom et de tourisme, se basent sur l’optimisation des réseaux de transport combinant transport léger sur rail (TLR), intelligence artificielle et promotion de la Mobility as a Service (MaaS) comme à Utsnomiya (préfecture de Tochigi, au nord de Tokyo) ; d’autres privilégient l’utilisation de l’internet des objets, du réseau optique très haut débit pour faciliter la mise en service de visites virtuelles, de la télémédecine, de la conduite automatisée et la maintenance des infrastructures sanitaires, agricoles et de transport comme à Masuda (préfecture de Shimane) ainsi qu’à Amami et Shimoda (préfecture de Shizuoka).

3. Entreprises

IndustrieL’entreprise japonaise de technologie médicale Medicaroid, détenue à parts égales par Kawasaki Heavy Industries (KHI) et l’entreprise de diagnostic Sysmex, développe un robot permettant d’automatiser le processus de test du COVID-19 qui devrait être déployé en octobre. Des fabricants étrangers ont déjà partiellement automatisé les tests mais le robot de Medicaroid serait le premier à gérer plusieurs étapes du processus. L'automatisation n'accélère pas nécessairement le dépistage mais peut limiter les risques d'infection, garantir la précision et réduire les besoins en main-d'œuvre dans les laboratoires. La ville de Kobe, dans laquelle est établie Medicaroid, va soutenir ce projet au moyen d’une enveloppe de 412 000 € affectée, dans le budget rectificatif pour 2020, à l’amélioration du système de santé. Nikkei Asian Review

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

Le gouvernement a présenté début juinBudget Corée devant l’assemblée son projet de 3ème budget, pour un montant d’environ 27 Mds EUR (près de 2 % du PIB). Un tiers de l’enveloppe est consacré au provisionnement de la baisse des recettes fiscales. 7 Mds EUR seront consacrés au soutien du marché de l’emploi, notamment la création de 550 000 emplois publics. Un peu moins de 4 Mds EUR iront au financement des engagements pris par les institutions publiques en faveur des entreprises : 1,5 Md EUR sera notamment consacré à la recapitalisation de la Korea Development Bank, qui a mis en place ces dernières semaines un fonds de soutien aux industries clés potentiellement doté de 30 Mds EUR.  Ce 3ème budget servira aussi de première étape, à hauteur de 5 Mds EUR, au projet de Korean New Deal promu par le Président Moon Jae-in : ce dernier s’est engagé à mobiliser près de 50 Mds EUR d’ici 2025, dont un peu plus de 20 Mds avant 2022, en faveur de trois objectifs : (i) créer des emplois et renforcer les filets de sécurité, (ii) investir dans les infrastructures numériques (Digital New Deal) et (iii) investir dans le verdissement de l’économie coréenne (Green New Deal). Le projet de 3ème budget supplémentaire, selon les nouvelles hypothèses gouvernementales, porterait le déficit du gouvernement central, hors sécurité sociale, à -5,8 % du PIB, contre une prévision de -3,5 % en début d’année. La dette publique atteindrait quant à elle à 43,5% du PIB, soit 5 points de plus qu’en 2019.  MOEF ; Yonhap

2. Entreprises

SamsungLee Jae-yong, héritier du groupe Samsung et dirigeant de fait depuis 2015, échappe à une nouvelle incarcération. Après avoir convoqué Lee Jae-yong à deux reprises fin mai dans le cadre d’une enquête menée depuis 18 mois au sujet d’une potentielle fraude comptable de Samsung Biologics en 2015 – qui avait pour objectif de surévaluer Cheil Industries en amont de sa fusion avec Samsung C&T, permettant ainsi à Lee Jae-yong de s’assurer le contrôle du groupe après l’accident de son père -, le parquet de Séoul a finalement émis le 5 juin un mandat d’arrêt à son encontre. Si l’accusation a su justifier d’un nombre considérable d’éléments à charge contre l’héritier, le tribunal de Séoul a finalement refusé cette demande après avoir auditionné Lee Jae-yong le 9 juin, fondant sa décision sur le manque d’éléments justifiant de la nécessité d’un placement en détention à effet immédiat. Le bureau des procureurs de Séoul devrait redemander un placement en détention dans les prochaines semaines, sur la base d’éléments d’accusation plus étayés. Lee Jae-yong a par ailleurs demandé le 2 juin la création d’un comité d’experts externes pour contrôler la validité de l'enquête des procureurs, mesure introduite en 2018 pour renforcer la neutralité et l'équité des enquêtes concernant des affaires présentant un grand intérêt pour la population. Korea JoongAng Daily, Yonhap, Korea Times

Hyundai Development Co. (HDC) annonce vouloir renégocier les termes Asianadu rachat d’Asiana Airlines. Désigné soumissionnaire privilégié par Kumho Industries en décembre 2019 pour l’acquisition de sa participation dans Asiana Airlines (30,77%), le consortium réunissant Hyundai Development Co. (80%) et Mirae Asset Daewoo (20%) s’était à l’époque engagé à investir 2 500 Mds KRW (1,85 Md EUR) dans la société (237 M EUR pour le rachat des actions et 1,63 Md EUR d’apport en capital). L’épidémie de COVID-19 et ses implications économiques négatives, en particulier sur le secteur aérien, ont poussé le consortium à reporter plusieurs fois la signature définitive de rachat au cours des derniers mois. Alors que l’accord préliminaire stipule que la signature doit intervenir dans une période de 6 mois (soit le 27 juin) et que les rumeurs sur un possible désengagement du consortium s’intensifiaient ces dernières semaines, HDC a annoncé le 10 juin être toujours déterminé à acquérir Asiana mais vouloir que le principal créancier (la Korea Development Bank) et les parties liées renégocient les conditions de l'acquisition afin de refléter les conditions actuelles du marché et la situation financière catastrophique de l’entreprise. Depuis juillet 2019, la dette d’Asiana Airlines a en effet augmenté de 4 500 Mds KRW (3,3 Mds EUR) et son ratio dettes/fonds propres s’est envolé pour atteindre 16 126% fin mars. Prenant acte le 11 juin, les deux banques publiques ont déclaré attendre désormais des acheteurs des propositions concrètes avant de se prononcer sur cette renégociation. Yonhap, Pulse News

 

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