Régional : classement 2019 selon l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International

FAITS SAILLANTS

  • Régional : classement 2019 selon l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International
  • Ethiopie : émission par la Banque centrale de 278 MUSD (9 Mds ETB) pour permettre aux banques commerciales de faire face à la pénurie de liquidités
  • Kenya : installation de la première usine de dessalement à énergie solaire à Kiunga
  • Madagascar : financement du projet Tana Water III par l’UE pour 65 MEUR
  • Ouganda : nouvelle politique énergétique centrée sur le solaire et la géothermie en cours d’adoption
  • Rwanda : émission par la Banque mondiale d’obligations en Francs rwandais (RWF) sur le LES
  • Soudan : inauguration de la liaison électrique entre l’Egypte et le Soudan
  • Tanzanie : création d’une joint-venture  entre Barrick Gold et le gouvernement tanzanien

BRÈVES REGIONALES

Classement 2019 selon l’indice de perception de la corruption de l’ONTransparency International. En Afrique de l’Est, le Rwanda, qui obtient un score de 53 points, est le seul pays de la CAE à obtenir un score supérieur à la moyenne mondiale établie à 43 points (sur un total de 100). La Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya, qui affichent des politiques de lutte contre la corruption, progressent au classement de respectivement 3 places, 12 places et 7 places. Le Burundi et le Soudan du Sud sont perçus parmi les pays les plus corrompus à l’échelle mondiale. Dans la corne de l’Afrique, l’Ethiopie enregistre la plus forte progression et gagne 18 places au classement. Dans le cadre du programme de lutte contre la corruption impulsé par le Premier ministre, plus de 100 ex-fonctionnaires au sein de ministères et agences publiques, ont été inculpés pour « mauvaise gestion des fonds publics ». Enfin, Madagascar obtient un score de 24 points, nettement en-deçà de la moyenne du continent africain. Les principaux points faibles du pays selon l’ONG sont : i) l’opacité des sources de financement des partis politiques, le non plafonnement des dépenses de campagne électorale et la non-publication des recettes et ii) l’influence de certains opérateurs économiques.

Classement 2019

 

BRÈVES PAYS

ETHIOPIE

  • Émission par la Banque centrale de 9 Mds ETB (278 MUSD) pour permettre aux banques commerciales de faire face à la pénurie de liquidités. Pour la seconde fois en un mois, la Banque centrale a proposé des prêts d’une maturité d’un mois pour un montant total de 9 Mds ETB (après 5,5 Mds ETB fin décembre, soit 170 MUSD) aux banques commerciales afin de permettre à ces dernières de faire face à leurs problèmes de liquidités. Douze des seize banques commerciales ont répondu à l’offre, proposant des taux compris entre 9 et 10 %. Le paiement des impôts à l’État ainsi que le versement des dividendes aux actionnaires, qui interviennent tous deux en fin d’année, pourraient en partie expliquer que le ratio prêt/dépôt n’atteigne actuellement que 10 % pour certaines banques contre 58,7 % en moyenne pour l’ensemble des établissements en 2018/19.
  • Baisse de 32 % des flux d’investissements directs étrangers (IDE) entrants en Éthiopie. D’après la CNUCED, les flux d’IDE entrants en Éthiopie – qui ont atteint un niveau record à 4 Mds USD en 2017 – sont passés de 3,3 Mds USD en 2018 à 2,5 Mds USD en 2019, soit une baisse de 32 %. Le pays représente pourtant le 4ème récipiendaire d’IDE du continent africain en 2019. Ce ralentissement s’inscrit dans un contexte d’attente des investisseurs de la concrétisation des réformes économiques annoncées par le Premier ministre. La Chine demeure le premier investisseur dans le pays avec 60 % des nouveaux flux d’investissements en 2019.

      KENYA

  • Installation de la première usine de dessalement à énergie solaire à Kiunga. L’ONG GivePower a construit la première usine de dessalement à énergie solaire du Kenya, dans le village de Kiunga du comté de Lamu, en proie à un stress hydrique important depuis plusieurs années. Le processus de dessalement traditionnel est très énergivore et coûteux. GivePower pallie ce problème en installant une série de panneaux solaires qui produisent 50 kWh d’énergie par jour, associés à des batteries Tesla haute performance pour le stockage, et alimentent ainsi deux pompes qui fonctionnent 24 heures sur 24. Cette « ferme à eau solaire », d’un montant de 500 kUSD, peut fournir chaque jour 75 000 litres d’eau potable, soit la consommation de 25 000 personnes. Le procédé de filtration avancé utilisé diminuerait les impacts négatifs sur l’environnement, en diminuant le rejet d’eaux salines résiduelles. Un projet similaire pourrait être lancé à Mombasa.
  • Première obligation verte libellée en shilling kenyan cotée conjointement aux Bourses de Londres et de Nairobi. Le 13 janvier 2020, la première obligation verte du Kenya, d’un montant de 42,5 MUSD (4,3 Mds KES), a été cotée à la Nairobi Securities Exchange (NSE). Emise en octobre 2019 par le promoteur immobilier Acorn Holding, ce green bond, vise à pallier à la pénurie de logements étudiants du pays, en construisant des logements abordables et respectueux de l'environnement pour 5 000 étudiants de Nairobi. Cette obligation est le premier green bond non-gouvernemental noté par Moody’s en Afrique ; elle obtient la note de B1, soit une appréciation supérieure aux obligations du gouvernement (B2). Le 20 janvier 2020, en présence du président Kenyatta, cette obligation a également été cotée à la London Stock Exchange (LSE).

MADAGASCAR

  • Financement du projet Tana Water III par l’UE pour 65 MEUR. Le 23 janvier, le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI) Ambroise Fayolle, la délégation de l’UE et le gouvernement malgache ont signé l’accord de financement du projet Tana Water III visant à améliorer l’approvisionnement en eau de la capitale. D’un total de 74 MEUR, il est constitué d’un prêt de 35 MEUR de la BEI, d’un don de l’UE de 30 MEUR, d’une contribution de l’Etat de 6,5 MEUR et d’un don de 2,5 MEUR de l’ONG WSUP. Il permet l’achèvement de l’extension de la station de pompage de Mandroseza, la construction de 3 stations de forage et de traitement d’eau, la réhabilitation de canaux d’approvisionnement en eau et l’installation de bornes fontaines dans plusieurs quartiers de Tananarive.

OUGANDA

  • Nouvelle politique énergétique centrée sur le solaire et la géothermie en cours d’adoption. L’Ouganda a révisé sa politique énergétique nationale dans l’objectif de promouvoir le développement de l’énergie solaire et de la géothermie. Le pays souhaite attirer plus d’investissements dans le secteur de l’énergie en développant notamment les partenariats public-privé. C’est dans ce contexte que le gouvernement ougandais a récemment donné son autorisation à l’entreprise Royal Techno Industries pour des explorations sur deux sites géothermiques dans les districts de Nebbi et Hoima au nord-ouest du pays. Cela marque le début de la réalisation des projets devant aboutir à l’exploitation du potentiel géothermique de l’Ouganda, estimé à 1 500 MW.

RWANDA

  • Emission par Banque mondiale d’obligations en Francs rwandais (RWF) sur le LSE. Le 20 janvier 2020, dans le cadre du UK-Africa Investment Summit 2020, la Banque mondiale a émis des obligations en RWF pour un montant total de 40 MUSD (soit 37 Mds RWF), afin de financer les projets du gouvernement. Ces obligations, dont le gestionnaire principal est Citibank, donnent droit à un coupon annuel de 9,25 % et arriveront à échéance en 2023. Avec cette transaction, la Banque contribue au développement du marché financier local et offre aux investisseurs internationaux la possibilité de se familiariser avec l'économie rwandaise. Il s’agit de la septième opération de ce type de la Banque en Afrique subsaharienne.
  • La BAD finance la préparation du projet hydroélectrique Ruzizi IV. Le conseil d'administration de la BAD a approuvé le 13 janvier une subvention de 8 MEUR à travers l’Africa Investment Platform de l’Union européenne pour soutenir la préparation du projet hydroélectrique Ruzizi IV. L'usine de production sera située sur la rivière Ruzizi entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo et, une fois achevée, devrait produire 287 MW d'électricité et exploiter le plein potentiel hydroélectrique de la rivière Ruzizi. Deux centrales sont déjà en service : Ruzizi I qui produit 29,8 MW et Ruzizi II qui 43,8 MW. Ruzizi III, avec une production prévue de 147 MW, est en cours de développement avec le soutien de la BAD.

SOUDAN

  • Inauguration de la liaison électrique entre l’Egypte et le Soudan. Après les premiers tests réalisés mi-janvier, le ministre de l’Energie et des Mines du Soudan a annoncé l’inauguration prochaine de la première phase du projet d’interconnexion électrique entre les deux pays. Elle permettra l’acheminement vers le Soudan de 50 MW. A terme, ce montant devrait être porté à 300 MW. Le projet dont le coût s’élève à 56 MUSD, comprend la construction de 300 tours, toutes en territoire égyptien. Actuellement, le Soudan importe 130 MW de l’Ethiopie. Pour rappel, le Soudan a une capacité de production de 3 000 MW dont 1500 d’origine hydraulique.
  • Reprise prochaine des exportations d’animaux vers l’Arabie Saoudite. L’OMS a déclaré qu’aucun cas clinique de fièvre de la vallée du rift chez l’homme n’a été signalé au Soudan depuis le 12 décembre. Suite à cette déclaration, l’Arabie Saoudite a annoncé la reprise, début février, des importations d’animaux vivants soudanais, après la mise en place de mesures préventives concernant le dépistage et la mise en quarantaine des animaux. Ces mesures ont fait l’objet de discussions entre les deux parties, lors d’une visite en Arabie Saoudite du ministre soudanais des Ressources animales soudanais début janvier. Les animaux vivants représentent le deuxième poste d’exportation au Soudan avec des recettes supérieures à 700 MUSD en 2018.

TANZANIE

  • Création d’une joint-venture entre Barrick Gold et le gouvernement tanzanien. Le président Magufuli et Barrick Gold ont signé un accord pour la création de la joint-venture Twiga Minerals Corporation en charge de la supervision des activités de Barrick Gold en Tanzanie. Celle-ci est détenue à 84 % par Barrick  Gold et à 16 % par le gouvernement. Selon l’accord financier, une fois les investissements de chacun des partis remboursés, les profits sont partagés à part égale entre Barrick et le gouvernement. Par ailleurs, Barrick s'est engagé à proposer des formations ciblées sur le secteur minier, en  partenariat avec l'Université de Dar es Salaam (10 MUSD sur une période de 10 ans). L'entreprise s’est également engagée à améliorer le tronçon de route entre Bulyanhulu et Mwanza (jusqu'à 40 MUSD).
  • Contribution du secteur extractif aux recettes publiques en hausse. Au cours de l’exercice fiscal 2018/19, les recettes fiscales provenant du secteur minier ont enregistré une augmentation de 79 % pour atteindre 150 MUSD contre 84 MUSD en 2017/18. Selon les autorités, cette performance est attribuée à diverses mesures de contrôle: i) le contrôle de la contrebande de minéraux et ii) l’ouverture des centres de centralisation des transactions visant à la renforcer les services proposés aux exploitants et à lutter contre l’exploitation illégale. Ces mesures font parties des dispositions contraignantes pour les investisseurs introduites en 2017 dans le cadre de la nouvelle loi sur les mines. Pour l’exercice 2019/20, le gouvernement table sur une augmentation des recettes minières de 36 % pour atteindre 204 MUSD.