Actualités économiques Japon & Corée - Semaines des 15 et 22 juillet 2019
La baisse des exportations japonaises vers la Chine se confirme, pour le 4ème mois consécutif, avec une diminution, au mois de juin, de 10,1% en rythme annuel.
BREVES BIMENSUELLES
JAPON COREE
Semaines des 15 et 22 juillet 2019
Sommaire
Japon
- Evolutions macroéconomiques
- Relations commerciales et multilatérales
- Entreprises
Corée
- Evolutions macroéconomiques
- Entreprises
Japon
1. Evolutions macroéconomiques
La baisse des exportations japonaises vers la Chine se confirme, pour le 4ème mois consécutif, avec une diminution, au mois de juin, de 10,1% en rythme annuel. En particulier, les données fournies par le MOF indiquent une diminution des exportations vers la Chine de plus de 20% pour les équipements de semi-conducteurs et les composants électroniques, qui représentent chacun plus de 6% du total des exportations vers la Chine. Les exportations japonaises vers le reste du monde ont diminué pour le 7ème mois consécutif (-6,7% en rythme annuel par rapport à juin 2018), s’inscrivant dans un contexte de croissance économique ralentie ; le Japan Center for Economic Research (JCER) prévoit un recul de 0,2% de la croissance économique japonaise au deuxième trimestre 2019. Cette tendance est toutefois à nuancer par l’augmentation des exportations automobiles vers la Chine de près de 79%, et l’augmentation des exportations vers les Etats-Unis de 4,8% en juin. Dans son rapport mensuel, le Cabinet du Premier Ministre a annoncé que l’économie nippone « se rétablissait à un rythme modéré » mais qu’une attention particulière devra être portée aux enjeux du commerce extérieur. L’évolution des exportations japonaises souligne en effet l’impact de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis sur l’économie japonaise. Asia Nikkei Review ; Ministry of Finance (MOF) ; Japan Center for Economic Research ; Cabinet Office
2. Relations commerciales et multilatérales
Le Premier Ministre Shinzo Abe a annoncé que le Japon tenterait tout d’abord d’apaiser les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran, avant de répondre à la proposition de Washington de mettre en place une coalition internationale pour surveiller les eaux stratégiques au large de l’Iran. En outre, suite à la rencontre entre J. Bolton, Conseiller américain à la sécurité nationale, et les Ministres japonais de la Défense et des Affaires Etrangères le 22 juin dernier, le gouvernement japonais a annoncé qu’il souhaitait dans un premier temps mieux connaître les intentions de Washington. Shinzo Abe a rappelé non seulement qu’il existait une « longue tradition d’amitié » entre l’Iran et le Japon, et que « la paix et la stabilité du Moyen Orient sont particulièrement importantes pour la sécurité énergétique du Japon ». Straitstimes ; The Mainichi ; Asahi ; Asia Nikkei Review.
3. Entreprises
Nissan Motors a annoncé une baisse de près de 99% de ses profits sur le premier trimestre de l’année fiscale 2019 (avril, mai, juin) comparativement au premier trimestre de l’année fiscale 2018, passant de 901,3 millions d’euros en 2018 à 13,2 millions en 2019. Ces mauvais résultats seraient principalement dus à une baisse des ventes sur les marchés américain (hausse des prix) et européen (nouvelles normes environnementales), concomitante à une hausse des dépenses du groupe en R&D pour le développement des véhicules électriques et autonomes. À la suite de ces pertes, le groupe prévoit d’accentuer la réduction de ses effectifs totaux – réduction déjà annoncée en janvier – pour atteindre une suppression de 9% de ses employés, soit environ 12 500 emplois à travers le monde, dont 6 400 d’ici la fin de l’année. Ces réductions pourraient également concerner les marques sous-traitantes comme Datsun. Le groupe envisagerait par ailleurs de fermer 14 de ses usines et de mettre fin à la production de 10% de sa gamme de produit. Asian Nikkei Review ; CNBC
Toyota a lancé le développement d’un modèle hybride Prius à toit solaire, en collaboration avec le groupe Sharp. L’incorporation de panneaux solaires sur le véhicule devrait lui permettre d’effectuer jusqu’à 44,5 kilomètres supplémentaires par jour tout en rechargeant la batterie pendant la conduite. Si aucune date de mise sur le marché n’a pour l’instant été communiquée, les essais devraient quant à eux débuter fin juillet 2019. D’autres constructeurs automobiles, à l’instar de Lightyear et Hyundai, seraient également en train de développer des véhicules solaires. The Verge ; Global Toyota
31 villes sélectionnées comme "SDGs Future City" par le gouvernement japonais. Le Cabinet Office (services rattachés au Premier Ministre) a annoncé le 1er juillet les 31 collectivités supplémentaires qui ont été sélectionnées cette année comme "SDGs Future City". Ces collectivités sont reconnues pour leurs efforts de développement urbain respectueux de l'environnement, prenant en compte les besoins de prévention des risques, et intégrant les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'Agenda 2030. L’objectif du Cabinet Office est de promouvoir ces collectivités qui contribuent à la revitalisation régionale et au développement, à moyen et long terme, de communautés durables. En 2018, 29 collectivités (dont 4 préfectures) avaient été sélectionnées comme "SDGs Future City" ; 10 avaient été désignées comme projets modèles.
Parmi les 31 lauréates de 2019, les 10 collectivités les plus innovantes telles que Mitsuke (préfecture de Niigata) et Kumamoto (préfecture de Kumamoto) ont été sélectionnées comme projets modèles, ce qui leur donne accès à des subventions (jusqu’à 30 millions de yens). La ville de Mitsuke propose un projet de ville dans laquelle on peut vivre sans moyen de transport individuel. Le projet vise à reconcentrer le centre-ville et à promouvoir l’utilisation des transports en commun, afin notamment de réduire les émissions de CO2. Concernant Kumamoto, suite au tremblement de terre de 2016, la ville propose un projet visant à stabiliser l’approvisionnement en électricité, envisage de promouvoir l’introduction de véhicules électriques, et la production et consommation locales d’énergie. Kotsu Shimbun, 9 juillet 2019 ; Cabinet Office, 1er juillet 2019
Corée
1. Evolutions macroéconomiques et financières
Baisse « surprise » du taux directeur de la BoK, léger rebond de la croissance au S2. La Banque de Corée (BoK) a décidé de baisser ses taux directeurs de 1,75% à 1,50 % lors de sa réunion de politique monétaire du 18 juillet, une baisse qui, bien qu’attendue pour le 2e semestre, est arrivée plus rapidement qu’anticipé. La BoK a dit prendre en compte (i) la montée des tensions commerciales, (ii) les difficultés de l’investissement en construction, l’investissement en équipements et les mauvais chiffres des exportations, et (iii) la faiblesse de l’inflation, attendue à 0,7 % en 2019. La BoK a par ailleurs publié, le 25 juillet, les chiffres de la croissance pour le second trimestre : le PIB aurait crû de 1,1 % entre le T1 et le T2 2019 (après - 0,4 % au T1 2019), soit une croissance de 2,1 % sur un an, grâce notamment à la forte hausse de la consommation publique (+2,5 % par rapport au T1 2019) et à une légère reprise de l’investissement (+1,3 %). La BoK a ramené sa prévision de croissance de 2,5 à 2,2 % pour 2019, et le gouverneur de la BoK, Lee ju-yeol, a estimé que le renforcement du contrôle des exportations japonaises vers la Corée pourrait pousser la croissance encore à la baisse. Bank of Korea (1) ; Bank of Korea (2) ; Korea Times
Révision de la loi fiscale : vers une politique de l’offre ? Présenté jeudi 25 juillet par le Ministère de l’Economie et des Finances coréen (MOEF), le projet de révision annuelle du code des impôts affiche comme priorité le soutien à l’investissement et à l’innovation industrielle. Les crédits d’impôt en faveur de l’investissement augmenteraient fortement, de 7 à 10 % du montant investi pour les PMEs notamment. Les aides en faveur de la R&D seraient renforcées en direction de nouveaux secteurs, en particulier celui des semi-conducteurs, et ouvertes à des projets à l’étranger. Plus surprenant, le gouvernement prévoit de réduire les impôts sur la transmission d’actions, lorsque celle-ci bénéficie à un actionnaire déjà majoritaire : cette disposition, créée pour limiter l’emprise familiale sur les grands groupes, et qui faisait de l’impôt coréen sur la succession d’entreprises le plus élevé au sein de l’OCDE (jusqu’à 65 % d’imposition réelle), a montré, comme illustré par l’exemple récent de Hanjin KAL (maison mère de Korean Air), qu’elle pouvait poser des problèmes de gouvernance. Ces réformes seront soumises à l’Assemblée nationale le 3 septembre. Korea Herald ; MOEF
2. Entreprises
Le gouvernement coréen crée 7 zones spéciales non réglementées pour faciliter l’innovation : Dans le cadre de sa politique de « bac à sable réglementaire », le gouvernement coréen a annoncé le 24 juillet la création de 7 zones spéciales non réglementées dont l’objectif est de servir de bancs d'essai au développement de nouvelles industries. Placées sous le pilotage du ministère des PME et des Start-up (MSS), ces zones verront leurs réglementations relatives à une certaine industrie être suspendues pour une durée d’environ 5 ans (durée encore non définie officiellement) selon la répartition suivante : Gangwon (e-santé), Jeolla du Sud (e-mobilité), Chungcheong du Nord (sécurité intelligente) et Gyeongsang du Nord (recyclage avancé des batteries) pour les provinces, Daegu (bien-être intelligent), Busan (blockchain) et Sejong (véhicules autonomes) pour les villes. Avec cette mesure, le gouvernement espère attirer environ 400 entreprises et générer 530M EUR de revenus ainsi que 3500 emplois sur la période. Business Korea, The Investor, Yonhap
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