Actualités économiques Japon & Corée - Semaines des 6 et 13 mai 2019
Le PIB japonais a progressé de 0,5% en rythme trimestriel au 1er trimestre 2019. Les chiffres de croissance publiés par le Cabinet Office ont surpris la plupart des économistes ce lundi 20 mai en dépassant largement le consensus Reuters qui tablait sur une baisse de 0,2% en rythme trimestriel.
BREVES BIMENSUELLES
JAPON COREE
Semaines des 6 et 13 mai 2019
Sommaire
Japon
- Evolutions macroéconomiques
- Relations commerciales et multilatérales
- Entreprises
Corée
- Evolutions macroéconomiques
- Entreprises
Japon
1. Evolutions macroéconomiques
Le PIB japonais a progressé de 0,5% en rythme trimestriel au 1er trimestre 2019. Les chiffres de croissance publiés par le Cabinet Office ont surpris la plupart des économistes ce lundi 20 mai en dépassant largement le consensus Reuters qui tablait sur une baisse de 0,2% en rythme trimestriel. La demande externe (+0,4pp de contribution) et la demande domestique (+0,1pp) ont soutenu la croissance sur le 1er trimestre 2019. La baisse des importations (-4,6% en glissement trimestriel) a été plus importante que celle des exportations (-2,4%) ce qui a généré une contribution positive du commerce extérieur à la croissance. Au niveau de la demande domestique, la hausse des investissements publics (+1,5%, 1ère hausse depuis 2017) indique que le gouvernement a certainement déjà engagé des dépenses de travaux publics pour le renforcement des infrastructures (cf. budget de l’année fiscale 2018). Pour rappel, le PIB japonais s’était contracté de 0,6% au 3ème trimestre 2018 avant de rebondir de 0,4% (chiffre révisé) au 4ème trimestre. Bloomberg ; Asian Nikkei Review ; Cabinet Office
2. Relations commerciales et multilatérales
Un délai de six mois est accordé à l’Union Européenne et au Japon par les Etats-Unis concernant les tarifs douaniers dans le secteur automobile. Le vendredi 17 mai, le Président américain Donald Trump a annoncé le report de 180 jours sa décision d’une éventuelle hausse des tarifs douaniers sur les importations d’automobiles en provenance de l’UE et du Japon. À la base de la stratégie américaine se trouve un rapport rédigé par le Département du Commerce et transmis à la Maison Blanche le 17 février concluant au caractère fondamental de la R&D dans le secteur automobile américain. Ce rapport évoque l’existence d’une menace pour la « sécurité nationale » des Etats-Unis en raison de l’augmentation des importations de véhicules et composants automobiles, et du déclin de la part de marché des producteurs américains depuis les années 80. Toyota, qui détient environ 14% de part de marché aux Etats-Unis, n’a pas hésité à réagir contre le président Trump en regrettant que « ses investissement n’étaient apparemment pas les bienvenue dans le pays ». The Japan News ; Asian Nikkei Review
3. Entreprises
Le PDG du groupe SoftBank, Masayoshi Son, annonce le lancement prochain d’un deuxième fonds Vision Fund. Comme le premier, il aura pour objectif la levée de 100 milliards USD, dépassant de très loin tout autre fonds d’investissement consacré au capital-risque dans les nouvelles technologies dans le monde. Cet objectif a été atteint pour le premier Vision Fund, lancé en 2017, grâce à la contribution notamment des fonds d’investissement de l’Arabie Saoudite (à hauteur de près de la moitié du fonds) et de l’émirat d’Abu Dhabi. La taille exceptionnelle du fonds lui a permis d’investir en masse dans les grands noms de la Silicon Valley - le premier bénéficiaire du fonds est Uber avec près de 10 milliards USD d’investissement -, mais également dans le monde entier. Le dernier investissement en date du Vision Fund est une participation à la levée de fonds de 484 M$ (en série E) de l’opérateur allemand de réservations touristiques GetYourGuide, annoncée le 17 mai 2019. Ce faisant, ce dernier est devenu la 9e « licorne » allemande. L’annonce d’un nouveau Vision Fund, alors même que 20 milliards USD du premier Vision Fund restent à investir, s’incrit dans la stratégie voulue par Masayoshi Son de transformation du groupe SoftBank, l’un des 3 opérateurs télécom historiques du Japon, en une société holding internationale. CNBC
Le gouvernement japonais appelle les constructeurs automobiles à améliorer leur efficacité énergétique. Le Japon envisage d’exiger que les constructeurs automobiles améliorent leur consommation de carburant d'environ 30% d'ici l'exercice 2030, par rapport à l'objectif qui avait été fixé pour l’année fiscale 2020. Cette nouvelle exigence s’appliquera également aux véhicules électriques, qui étaient jusqu’à présent considérés comme émetteur de « zéro émission ». En effet, les nouvelles règles prendront en compte le dioxyde de carbone émis lors de la génération de l’électricité, en le convertissant en une mesure d’efficacité énergétique. Par ailleurs, les normes s'appliqueront à l'économie moyenne de carburant des ventes totales de chaque constructeur, et non aux modèles individuels. L'objectif fixé en 2011 pour l’année fiscale 2020 prévoyait une économie moyenne d'environ 20 km par litre d'essence, soit une hausse de performance de 24,1% par rapport à 2009. Les constructeurs japonais devraient atteindre cet objectif plus tôt que prévu. Le gouvernement utilisera les nouvelles normes pour promouvoir l'adoption de véhicules nouvelle génération. Les véhicules électriques et hybrides rechargeables ne représentaient qu'environ 1% des ventes de voitures neuves au cours de l'exercice 2017, mais pourraient atteindre entre 20% et 30% en 2030. Les ventes de voitures à essence devraient quant à elles chuter entre 30% et 50% par rapport à la tendance actuelle. Une ébauche des nouvelles règles est attendue début mai, pour une adoption vers l'été. Un examen à mi-parcours sera effectué pour déterminer si ces nouvelles normes sont appropriées. Nikkei Asian Review, 24 avril 2019.
Corée
1. Evolutions macroéconomiques et financières
La crise politique au Parlement s’éternise et bloque le vote du budget supplémentaire. Les travaux du Parlement sont à l’arrêt depuis la fin du mois d’avril. Le parti présidentiel Minjoo et trois autres partis minoritaires se sont mis d’accord le 26 avril pour faire passer par la voie accélérée quatre lois qui prévoient de renforcer la part de proportionnelle dans les élections et de mettre en place un organe en charge d’enquêter sur plusieurs officiels soupçonnés de corruption. Le principal parti d’opposition, Liberty Korea, voit dans ces réformes une volonté du gouvernement d’augmenter son influence, et a en réponse multiplié les manifestations et obstrué le déroulement normal des travaux parlementaires (sit-ins, politique de la chaise vide). Cette crise empêche le vote de plusieurs textes, notamment celui du budget supplémentaire de 5,9 Mds EUR, présenté le jeudi 25 avril, et qui devrait être consacré pour 1,9 Md USD à la lutte contre la pollution, et pour 4 Mds USD au soutien à l’économie. Korea Times ; Yonhap
2. Entreprises
La part des PMEs dans la croissance des exportations coréennes en 2018 est restée marginale. Si les exportations coréennes ont dépassé les 600 Mds USD en 2018, les derniers chiffres du Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Energie coréen (MOTIE) soulignent que celles-ci sont restées très fortement concentrées au sein des grandes entreprises, du fait notamment de l’importance de l’industrie des semi-conducteurs (127 Mds USD, +29 %). Les 10 plus grands groupes (228 Mds USD, +10,8 %) concentraient ainsi 38 % des exportations coréennes en 2018, et les 100 plus grands groupes représentaient 67 % des exportations. Dans le même temps, les PMEs, priorité du gouvernement dans sa politique économique, n’ont pas tiré leur épingle du jeu : leurs exportations n’ont progressé que de 0,2 %, à 101,6 Mds USD. Korea Joongang Daily
L’héritier de Korean Air a finalement été confirmé comme successeur à la présidence du groupe. Hanjin KAL (holding de Korean Air), sans leader depuis la mort de son président CHO Yang-ho le 7 avril, a finalement confirmé, lundi 13 mai, la nomination de son fils Cho Won-tae comme CEO du groupe auprès de la Korean Fair Trade Commission (FTC). Bien que déjà nommé président du groupe lors d'une réunion du conseil d'administration de Hanjin KAL le 24 avril, de nombreuses rumeurs faisaient état de dissensions en interne remettant fortement en cause cette décision et dessinant une potentielle guerre de succession au sein de la famille. Il s’agit maintenant pour Cho Won-tae de remettre le groupe sur de bon rails après une année 2018 difficile. Entre soupçons de malversations financières et résultats économiques décevants, Korean Air enregistre de lourdes pertes (– 166 M USD) alors que la société représente 80% du chiffre d’affaires de Hanjin KAL. Business Korea, Korea Joongang Daily, Aju Business Daily
Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.