Le ministère du travail a reconnu avoir fait des erreurs de mesure dans l’évolution des salaires depuis plus de 10 ans : les salaires passés ont été sous-estimés, en conséquence la croissance annuelle des salaires observée en 2018 a été revue à la baisse. Sur les onze premiers mois de 2018 la croissance annuelle des salaires aurait été surestimée de 0,1 à 0,7%.

 

BREVES BIMENSUELLES

JAPON COREE

Semaines des 14 et 21 janvier 2019

  Japon-Corée

 

Sommaire

Japon
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises
Corée
  1. Evolutions macroéconomiques
  2. Entreprises

Japon

1. Evolutions macroéconomiques

Le ministère du travail a reconnu avoir fait des erreurs de mesure dans l’évolution des salaires depuis plus de 10 ans : les salaires passés ont été sous-estimés, en conséquence la croissance annuelle des salaires observée en 2018 a été revue à la baisse. Sur les onze premiers mois de 2018 la croissance annuelle des salaires aurait été surestimée de 0,1 à 0,7%. Depuis 2004, la méthode d’échantillonnage du ministère ignorait près de deux tiers des quelques 1 400 sociétés de Tokyo employant au moinsSalaires 500 salariés. La méthodologie avait déjà été actualisée l’année dernière, provoquant une hausse artificielle des salaires. La conséquence principale de ces erreurs est la minoration durant 15 années d’allocations chômage pour près de vingt millions de personnes pour une enveloppe cumulée de 54Mds¥ (~490M€). Le gouvernement a annoncé vouloir rembourser le manque à gagner pour les particuliers. Le budget pour l’année fiscale 2019 a également été retravaillé pour ajouter 650M¥ (~5M€) de coûts liés à cet incident. Cet évènement soulève des inquiétudes au sein des politiques japonais sur la confiance des investisseurs étrangers vis-à-vis des statistiques japonaises officielles. Japan Times ; Nikkei Asian Review ; Le Figaro

 

Le budget pour l’année fiscale 2019, révisé suite à l’incident sur les données salariales, a été approuvé par le cabinet Abe le 18 janvier 2019. Le nouveau budget de 101,46 trillions de yens, soit 822 milliards d’euros pour 2019 intègre bien les 5 millions d’euros de coûts dus aux erreurs statistiques du ministère du travail. Il intègre également pour 2 trillions de Yens (16,2 Mds€) des dépenses non-récurrentes : il s’agit des mesures en faveur de la consommation des ménages pour contrer l’effet récessif craint suite à l’augmentation de la taxe sur la consommation prévue en octobre 2019. Le budget 2019 dépasse la barre symbolique des 100 trillions de Yens, soit un nouveau record en termes de dépenses. Il se caractérise par une forte proportion de dépenses dites « incompressibles » (57,8% des dépenses) : un tiers des dépenses totales est ainsi destiné à la sécurité sociale et près d’un quart constitue le paiement des intérêts de la dette. Les recettes de l’Etat reposent pour deux tiers sur des recettes fiscales et sur l’émission d’obligations nouvelles pour le dernier tiers (32  trillions de yens, à peu près 260 milliards d’euros). La dette brute du Budget 2019Japon devrait rester extrêmement élevée l’année prochaine à 236,6% du PIB d’après le FMI. Le budget repose sur des hypothèses de croissance réelle du PIB, attendue à 0,9% sur l’année fiscale 2018 et 1,3% sur 2019. On notera parmi les mesures phares du budget la mise en œuvre de la gratuité de l’école maternelle et l’amélioration du système de sécurité sociale, financées grâce la hausse de 2% de la taxe à la consommation au 1er octobre 2019. MoF ; Nikkei Asian Review

 

Les systèmes de retraite asiatiques sont confrontés à des défis majeurs. La région connaît des changements démographiques marqués, avec le vieillissement rapide de la population et la baisse du taux de natalité. L'espérance de vie à la naissance a augmenté de 7 à 14 ans dans la plupart des pays asiatiques au cours des 40 dernières années, selon l'indice mondial des pensions Melbourne Mercer (MMGPI) de 2018. C'est en moyenne une année supplémentaire tous les quatre ans. LesRetraites Asie gouvernements asiatiques doivent prendre dès maintenant des mesures concrètes pour réduire les pressions financières et éviter les conflits intergénérationnels entre jeunes et moins jeunes car leurs systèmes de retraite ne représentent pas un modèle viable pour soutenir la retraite des générations actuelles et futures. Des réformes sont nécessaires, en particulier au Japon où le vieillissement de la population est le plus marqué et s’accompagne d’un déclin démographique. Une participation accrue des femmes et des travailleurs âgés à la population active contribuerait à améliorer l’adéquation et la durabilité des systèmes de retraite.

 Nikkei Asian Review

 

Le Ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme (MLIT) envisage de  rendre obligatoire pour les bâtiments neufs de taille moyenne (de 300 à 2 000m2) l’adaptation aux normes en matière d’efficacité énergétique et d’élargir le programme « Top Runner » pour viser 50% de logements individuels neufs efficaces. La proposition de loi modifiée sera soumise à la session parlementaire en 2019, pour une entrée en vigueur prévue en 2020. Actuellement, près de 90% des bâtiments de taille moyenne et seuls 50-60% des bâtiments de petite taille répondent à ces normes. Pour ces derniers, il n’existe Apartopas d’obligation de mise en conformité ;  les architectes doivent cependant expliquer les normes aux propriétaires. En élargissant par ailleurs le champ des entreprises faisant l’objet du programme « Top Runner » (jusqu’ici, les constructeurs de plus de 150 maisons individuelles par an), le MLIT ambitionne que 50% des logements individuels neufs soient « efficaces » en 2020.  Le MLIT envisage également la mise en place d’une « mesure d’exception » pour encourager l’installation d’équipements communs à plusieurs bâtiments afin de réduire la consommation à l’échelle des quartiers. Avec cette mesure d’exception, l’espace utilisé pour les équipements communs visant à renforcer l’efficacité énergétique des bâtiments ne sera pas compté dans la superficie. Il deviendra alors possible de construire plus grand et d’utiliser les espaces supplémentaires à des fins commerciales ou résidentielles. Nikkei, Nikkei, Nikkei 24 décembre 2018, 9 et 17 janvier 2019

 

2. Entreprises

Toyota PanasonicToyota et Panasonic ont annoncé la création d’ici fin 2020 d’une joint-venture qui produira des batteries électriques automobiles. La coentreprise sera détenue à 51% par Toyota et à 49% par Panasonic. Les usines de Panasonic au Japon et en Chine seront chargées de la production. Panasonic fournira l’essentiel de l’effectif et vendra les batteries produites. Ce projet doit permettre à Toyota de rattraper son relatif retard dans le développement et la production à grande échelle de véhicules électriques et à Panasonic de rester l’un des leaders mondiaux de la batterie électrique automobile. Rappelons que le constructeur chinois Contemporary Amperex Technologies a détrôné en 2017 Panasonic du titre de premier producteur mondial en volume. Asian Nikkei Review

Corée

1. Evolutions macroéconomiques et financières

La BoK a annoncé hier que la croissance trimestrielle coréenne avait été de +1 % au 4ème trimestre , portant ainsi la croissance annuelle à 2,7% pour 2018. Ce chiffre se situe dans la fourchette haute des anticipations, le consensus de marché se situant aux  alentours de 0,6 %. L’investissement se reprend légèrement (+1,8%) après une très mauvaise performance au 3ème trimestre (-4,6%). Les dépenses de consommation réalisent un bon trimestre (+1,5 %), tirée à la hausse par les dépenses du gouvernement (+ 3,1 %), qui ont donc permis de réaliser un trimestre supérieur aux attentes. Ces deux effets ont permis de limiter les conséquences néfastes de la contraction des exportations de biens (-2,9 %) dans un contexte de tension sur la demande Croissance Coréechinoise et sur le secteur des semi-conducteurs. Ces difficultés devraient continuer à peser sur l’économie coréenne: le gouvernement prévoit une croissance comprise entre 2,6 et 2,7 % pour 2019, un objectif jugé optimiste par la plupart des analystes. Jeudi 23 janvier, la Banque de Corée évoquait quant à elle une perspective de croissance de 2,6 %. Au sein des observateurs, la banque d’investissement Nomura, Fitch ou le Hyundai Economic Research Institute évoquent une croissance de 2,5 %. Moody’s, le plus pessimiste, évoque un chiffre de 2,3 %. Bank of Korea ; Bloomberg ; Asian Nikkei Review

 

2. Entreprises

 

Le gouvernement coréen a ouvert les appels à candidature pour son dispositif de bac à sable réglementaire (« regulatory sandbox »). Inspiré de ce qui se fait notamment dans le domaine des Fintech au Royaume-Uni, ce dispositif entend adapter le cadre juridique existant aux entreprises innovantes pour éviter que les réglementations anciennes, peu adaptées aux nouvelles technologies, ne constituent un frein à leur développement. Les entreprises peuvent demander si leurs projets contreviennent aux réglementations existantes et obtenir une réponse sous 30 jours de la part du gouvernement. Le cas échéant, elles peuvent déposer une candidature pour obtenir une autorisation provisoire de 2 ans, le gouvernement se penchant dans l’intervalle sur d’éventuelles modifications réglementaires à introduire. 19 entreprises ont déjà déposé leur candidature : parmi les dossiers dévoilés, Hyundai Motor souhaiterait pouvoir installer en ville des bornes de recharge à hydrogène, un projet en contradiction avec les règles de sécurité sur le gaz à haute pression. KT et Kakao Pay souhaitent de leur côté renforcer la dématérialisation de certaines démarches gouvernementales, légalement possibles uniquement par mail, via les applications de messagerie instantanée. Korea Joongang Daily

 

En 2018, les investissements dans des startups ont atteint un niveau record de plus de 3 Mds USD.  Les investissements dans Start-upsles startups ont augmenté de 43,9% sur 1 an selon le  ministère des PMEs et des startups. Environ 1,15 Md USD a été dédié à la biopharmacie, les services médicaux et les TIC, soit une augmentation d’environ 72% sur 1 an pour ces secteurs à fort potentiel. 1,06 Md USD a été accordé à des entreprises ayant entre 3 et 7 ans d’existence. Les fonds de capital-risque ont bénéficié de 2,4 Mds USD en 2018 de revenus sur investissements (+9% sur 1 an). Ces fonds ont eux-mêmes levé 4,2 Mds USD en 2018, un montant similaire à l’année précédente. Le ministère des PMEs et des startups espère maintenant un retour sur investissement conséquent sur les prochaines années et compte allouer 886 M USD supplémentaires aux startups en 2019. Korea Joongang Daily ; The Investor

 

Les informations présentées dans cette revue d'actualité bimensuelle sont identifiées par le SER de Tokyo et le SE de Séoul. Elles n'ont aucune vocation d'exhaustivité. Les avis exprimés sont les résumés des articles sources.

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