Perceptible depuis un an, la progression des créances douteuses au sein des banques commerciales, publiques et privées, s’est poursuivie au 3ème trimestre 2018.

Selon les données de la banque centrale (BB), le montant des prêts non performants atteint un niveau record depuis 48 ans : il s’élève fin septembre 2018 à 10.334 M€ contre 9.291 M€ fin juin et 8.352 M€ fin septembre 2017 ; sur le second trimestre, la progression est de 11,2% et de 24% sur un an.

Au final, l’enveloppe de PNP représente fin septembre 11,45% des encours, contre 10,41% fin juin.

 Près de la moitié des créances douteuses relèvent des 6 banques publiques (5 Mds€ fin septembre, en hausse de 12,2% depuis fin juin, soit un taux de créances douteuses de 28,24% des encours), mais la part des 40 banques privées (4.541M€) est en hausse sensible (+12%). La part des banques étrangères (9 au total) ne représente que 248 M€.

 Les banquiers déplorent la multiplication des procédures, qui allonge le délai de recouvrement (7 à 8 ans).

 Des sources privées (les think tank CPD et PRI notamment) lient l’amplification de ce phénomène, apparu depuis 10 ans, à l’amplification du déficit commercial et des comptes courants sur le dernier exercice fiscal (la balance courante affiche un déficit de 9,8 Mds $ sur l’exercice 2018, contre 1,3 Mds $ un an plus tôt), et la presse évoque régulièrement des cas d’évasions fiscales par présentation de faux documents de transport.

 Les milieux financiers espèrent une intervention décisive du nouveau gouvernement qui sortira des élections attendues le 30 décembre prochain. Dans un récent rapport, l’agence de notation Moody’s a mis le secteur bancaire en signalement négatif.(14/12/2018)