Après la crise de 1997-1998, les entreprises étrangères en Indonésie avaient fortement désinvesti ; mais depuis 2002, les stocks d’IDE ont progressé de 31,5% par an en moyenne. En 2017, ils s’élevaient à 249 Mds USD, soit près de 10 fois leur niveau de 2000 (25 Mds USD). En 2010, les IDE représentaient l'équivalent de 21% du PIB ; ce chiffre a progressé depuis lors, s'élevant à 24,5% en 2017. L’épargne domestique et les ressources fiscales étant faibles, et l’emprunt faisant peser un risque sur la balance des paiements, il est important pour l’Indonésie d’accroître les investissements étrangers. Ces derniers peuvent contribuer à accélérer la croissance, diversifier l’économie, et permettre des transferts de technologie et de connaissances bénéfiques à la productivité.

Ayant attiré 23,1 Mds USD d’investissements étrangers en 2017, l’Indonésie est entrée dans le top 20 des pays destinataires d’IDE après avoir été 47ème en 2016 avec 4 Mds USD. Le pays se positionne au 16ème rang mondial derrière l’Inde (10ème) et le Mexique (12ème), mais devant l’Espagne, Israël, l’Italie et la Corée du Sud.

 

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Traditionnellement, les secteurs attirant les investisseurs étrangers en Indonésie sont l’industrie et l’extraction.

En 2017, l’industrie concentrait toujours la majorité des flux d’IDE qui s’élevaient à 9,9 Mds USD. D’après l’Agence de promotion des investissements (BKPM), ils ciblaient principalement l’électronique, la chimie et la pharmacie, l’automobile et la transformation de matières premières (minerais, caoutchouc, papier et bois). En revanche, ces dernières années, les flux d’IDE dans le secteur minier étaient en perte de vitesse (2,3 Mds USD en moyenne entre 2012 et 2014 contre 0,8 Mds USD entre 2015 et 2017) et même négatifs en 2017.

Depuis 2010, de nouveaux secteurs d’intérêt se sont affirmés: le commerce de gros et de détail (2 Mds USD par an moyenne après 2010), l’agriculture (2,6 Mds USD par an en moyenne après 2010) et dans une moindre mesure les transports et la communication et l’immobilier (respectivement 1,9 Mds et 0,9 Md par an en moyenne). L’attractivité de ces secteurs s’explique notamment par l’expansion de la classe moyenne qui compte déjà 70 millions de consommateurs, et par la hausse de la demande mondiale de matières premières produites en Indonésie telles que l’huile de palme, le café, le caoutchouc.

L’ASEAN et l’Union Européenne sont les principaux fournisseurs d’IDE du pays.

Les flux d’IDE en provenance de l’ASEAN étaient de 11 Mds USD en 2017 et sont en forte hausse ces 15 dernières années (2 Mds en moyenne entre 2004 et 2010 puis 10 Mds entre 2011 et 2017). Ils reflètent une tendance plus générale de hausse des flux intra régionaux. Singapour est le 1er pays investisseur tant en flux, avec 10 Mds USD investis en 2017, qu’en stocks avec 62 Mds USD en 2016, soit 25% du total des stocks d’IDE étrangers dans le pays. La Cité-Etat joue le rôle de plateforme financière car les holdings par lesquelles de nombreuses sociétés étrangères investissent y sont domiciliées. La Malaisie et la Thaïlande sont les deux autres principaux pays investisseurs d’ASEAN avec des stocks respectifs de 11,8 et 2,6 Mds USD en 2016.

L’Union Européenne détient le second stock d’IDE dans le pays, en grande partie grâce à aux Pays-Bas qui sont le 2ème pays fournisseur d’IDE de l’Indonésie en stocks (32,5 Mds USD en 2016), comme en flux (4 Mds USD en 2017) et le Royaume-Uni qui qui se classe au 3ème rang. Cette importance s’explique notamment par la relation historique entre les deux pays et la fiscalité. La France, qui dispose d’un stock de 7,2 Mds USD en 2016 est aussi un important investisseur pour le pays (8ème).

Pour plus d’informations sur les investissements français, voir l’article Investissements français en Indonésie.

Les Etats-Unis et le Japon sont des partenaires privilégiés de l’Indonésie de longue date.

Les Etats-Unis possédaient le 4ème plus important stock d’IDE en Indonésie en 2016 (22,1 Mds USD) affectés principalement à l’industrie (chaussures, notamment Nike), et à l’extraction (minerais, hydrocarbures). Néanmoins, d’importants désinvestissements devraient affecter ce chiffre à l’avenir (flux de -2,5 Mds en 2017, futur désinvestissement de Freeport et de Chevron).

Le stock d’IDE japonais avoisine celui des Etats-Unis à plus de 21 Mds USD en 2016 et les flux annuels ont fortement augmenté depuis 2010, s’élevant en moyenne à 5,2 Mds par an. Le Japon est particulièrement présent dans le secteur automobile (90% de part de marché, dont 37% pour Toyota), dans la production électrique et dans l’électronique.

Les investissements chinois (incluant Hong-Kong) ont connu une forte croissance , triplant entre 2010 et 2016 pour atteindre 12 Mds USD (stocks). La Chine est ainsi le 7ème détenteur d’IDE en Indonésie, encore bien derrière le Japon, mais était le 4ème investisseur en flux en 2017 avec 2,4 Mds USD. Outre les projets dans le cadre de la Belt and Road Initiative, les investissements chinois ciblent le commerce de gros et de détail, l’industrie (notamment l’acier) et l’extraction mais aussi l’économie numérique. En 2017, le géant chinois Alibaba a notamment investi 1,1 Md USD dans la licorne indonésienne Tokopedia.Un autre acteur asiatique majeur est la Corée du Sud avec un stock d’IDE de 4,3 Mds USD en 2016.

 

IDE FDi Indonésie 1990-2017

 IDE FDi Indonésie

IDE- FDI Indonésie