La présence de nos entreprises en Indonésie est ancienne mais ne s’est pas entièrement remise des suites de la crise asiatique de 1997. Il y a aujourd’hui environ 150 entreprises françaises en Indonésie alors qu’on estimait ce nombre à 400 avant la crise de 1997. Les années suivant immédiatement cette dernière ont en effet été marquées par de nombreux retraits, fermetures et restructurations et, malgré de nouvelles implantations depuis, la présence française est encore loin de renouer avec son niveau d’avant 1997. D’après la dernière enquête OFATS de l’Insee, en 2015 ces filiales employaient 50 000 personnes dans le pays. 

Fin 2016, la France se plaçait parmi les 10 principaux investisseurs d’Indonésie. D’après les données du FMI, les stocks d’IDE français sont les 8èmes plus important dans le pays en 2016. Avec 2,1 Mds€ en 2017, il s’agit pour la France du second stock le plus important en ASEAN après Singapour (10 Mds€). Ce stock diminue depuis 2014 (-25%, d’après la Banque de France, de 2,7 à 2,1 Mds€) en raison de flux nets négatifs consécutifs en 2015 et 2016. En 2017, en revanche l’Indonésie a enregistré un flux net positif de 206 M€, alors que les flux nets vers l'ensemble de l’ASEAN ont été négatifs pour la deuxième année consécutive.

Investissements français en Indonésie flux et stocks
Source : Banque de France, Service Economique de Jakarta

La majorité des investissements français dans l’archipel sont dans l’industrie extractive et, dans une moindre mesure, dans l’industrie manufacturière. La structure de nos investissements est fortement concentrée sur l’extraction (76,5% de nos IDE en 2017) où les investissements ont été stimulés par le boom des matières premières : passant de 1 Md€ en 2010 à 1,6 Md en 2017. L’industrie manufacturière est la deuxième composante principale de notre stock total d’investissements avec 555 M€ (27,1%). Ce sont les secteurs chimique (202 M€, 10% des IDE totaux en 2017), pharmaceutique (31 M€, 1,5%), de fabrication de machines et équipements (28 M€, 1,4%), de cokéfaction et raffinage (17 M€, 0,9%) et le secteur automobile (16 M€, 0,8%) qui composent la majeure partie de nos investissements dans l’industrie en raison de l’implantation de grands groupes comme Air Liquide, Sanofi ou Valeo.

Les flux d’IDE traduisent une réorientation progressive de nos investissements. Ces dernières années, les nouveaux investissements (capital social) sont dirigés vers le commerce, notamment de gros, et les services (assurance, banque, activités immobilières, transport, information et communication).

Compte tenu du potentiel immense du marché indonésien (262 M d’habitants et un PIB/habitant qui a presque triplé en 20 ans), le pays constitue un enjeu stratégique pour nos grands groupes dans l’industrie comme dans les services. Pour Danone, présent depuis 1998 dans le secteur de l’eau avec la marque Aqua (eau en bouteille la plus vendue au monde) l’Indonésie est un marché clé. Le pays accueille aussi depuis 2012 l’une des plus grande usine L’Oréal du monde (500 M d’unités par an). La géographie du pays constitue aussi un terrain favorable pour les autres acteurs du secteur des transports et infrastructures (Airbus, Colas Rail) et télécommunications (Sofrecom, Thalès). Dans les services, les entreprises françaises sont surtout présentes dans le secteur financier (Axa, BNP-P, CA-CIB et SG), le tourisme (AccorHotels) mais s’affirment aussi dans le numérique (Gameloft, Idemia). Enfin, le secteur des énergies renouvelables suscite l’intérêt des entreprises françaises (Total-Eren, Akuo, EDF et Engie).

Notre présence se manifeste aussi par le succès d’entreprises créées par des français en Indonésie et qui, s’ils ne contribuent pas au RNB, participent en revanche au renforcement de notre visibilité. La chaîne hôtelière Tauzia est un de ces succès d’entrepreneur français. Lancée en 2001, elle devrait compter 117 hôtels et propriétés en 2023, symbolisant notre expertise et savoir-faire dans l’industrie du tourisme. Dans le secteur numérique les Français tirent parti des opportunités du marché indonésien. A ce titre, Online Pajak, une application qui permet de faciliter le paiement des taxes pour les entreprises en Indonésie, affiche une forte croissance depuis sa création en 2014. De façon similaire, la start-up Alodokter exploite le potentiel de l’e-santé dans un pays ou les disparités d’accès au soin et à l’information sont fortes.