Au terme de l’exercice 2017/18, le solde de la balance des paiements affiche un excédent de 12,8 mds$, en baisse de 6,8% par rapport à l’année précédente. La nette contraction du déficit courant compense en partie la forte baisse de l’excédent du compte financier.

Le déficit courant s’est réduit de 58,6%, ramené de 8,4 à 6 mds$, conséquence des effets de la forte dépréciation de la livre égyptienne suite au passage à un régime de changes flottants début novembre 2016, mais également de la reprise du tourisme.
En effet :

  • le surplus de la balance des services a doublé, passant de 5,6 à 11,1 mds$. Le montant brut des recettes touristiques est passé de 4,4 mds$ au cours de l'année fiscale 2016/2017 à 9,8 mds$ au cours de l'année fiscale 2017/2018. On notera aussi que les recettes issues de l’exploitation du Canal de Suez ont augmenté (+15,4% à 5,7 mds$).
  • les transferts nets ont crû de 21,2%, passant de 21,8 à 26,5 mds$, en raison principalement de la hausse de 20,9% des transferts des émigrés égyptiens, de 21,8 à 26,4 mds$.
  • le déficit commercial s’est stabilisé à 37,3 mds$. La hausse de 18,9% des exportations, de 21,7 à 25,8 mds$ est notamment tirée par une hausse 33,1% des exportations d’hydrocarbures à 8,8 mds$ (+2,2 mds$). Les exportations non-pétrolières ont quant à elles augmenté de 12,7% pour s’établir à 17,1 mds$ en 2017/18.
    Les importations ont également augmenté de 6,9% passant de 59 à 63,1 mds$. Les importations non-pétrolières ont crû de 7,7% à 50,6 mds$ (contre 47 mds$ en 2016/17), principalement en raison de la hausse des importations de biens intermédiaires nécessaires à la production (4 mds$).

 

Le compte de capital et financier enregistre un solde excédentaire de 22 mds$, en baisse nette (-29,1%) par rapport à l’année précédente (26,5 mds$). Ceci s’explique par le fait que :

  • les flux d’investissements de portefeuille en Egypte ont été ramenés de 16 à 12,1 mds$ soit une baisse de 24,3%. Pourtant, les investissements en portefeuille avaient quasiment doublé à l’issue du T3 2017/2018 (passant de 7,8 à 14,9 mds$), avec des achats nets de t-bills évalués à 11,7 mds$. Ces flux, qui proviennent essentiellement d’achats étrangers de bons du Trésor (t-bills et t-bond), ont été impactés par les sorties de capitaux constatées au T4 2017/18 (-2,8 contre +7,5 mds$ au T4 2016/17).
  • les flux d’IDE nets en Egypte ont également baissé de 2,5%, passant de 7,9 à 7,7 mds$. Ces investissements restent par ailleurs majoritairement concentrés dans le secteur pétrolier (58,4% des flux entrants en 2017/18 contre 61% en 2016/17).

Enfin, alors que les engagements de la BCE vis-à-vis de l’extérieur s’élevaient en 2016/17 à 8,1 mds$, elle a procédé à des remboursements à hauteur de 3,9 mds$ en 2017/18, expliquant en grande partie la baisse des « autres investissements », de 7,2 à 2,6 mds$.

Conséquence de l’excédent de la balance globale, les avoirs de réserves de la BCE ont fortement augmenté pour la 2ème année consécutive, passant de sorties nettes de 2,8 mds$ en 2015/16 à des entrées nettes de 13,7 mds$ en 2016/17 puis 12,8 mds$ en 2017/18. Ceux-ci s’élevaient ainsi à 44,3 Mds$ fin juin 2018, montant correspondant à 6,8 mois d’importations.